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EAN : 9781561633098
64 pages
NBM Publishing (31/07/2002)
4/5   1 notes
Résumé :
Long out of print, this very first volume of Rick Geary's increasingly successful series is now reissued in the same format as all other titles. Three delectable murders, culled from the pages of Victorian papers of the era, are presented in Geary’s inimitable style, tongue firmly in cheek!
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Ce tome est paru pour la première fois en 1987. Il s'agit d'un coup d'essai de Rick Geary (scénariste et dessinateur) pour mettre en bandes dessinées des affaires criminelles célèbres de l'ère victorienne. Il a repensé ce prototype pour les tomes suivants (plus d'une douzaine), en relatant une affaire par tome par la suite, allant de Jack the Ripper (a journal of the Whitechapel murders 1888-1889) à Sacco & Vanzetti en passant par le meurtre d'Abraham Lincoln.

Ce tome comprend une page d'introduction de Rick Geary, 2 dessins en double page évoquant l'époque victorienne (une vue de Piccadilly Circus, et une d'un cimetière), 1 page consacrée à des événements notables de l'époque, 4 pages consacrées aux personnalités de l'époque (politiciens, inventeurs, explorateurs, artistes, meurtriers, à chaque fois 9 cases par page, comprenant chacune la tête de la personnalité évoquée avec une brève annotation).

Le tome contient ensuite 3 histoires courtes relatant chacune une affaire criminelle différente. The Ryan mystery (10 pages) - À New York en 1873, Nicholas et Mary Ryan (frère et soeur) vivent ensemble dans un minuscule appartement, au quatrième étage d'un immeuble de 6 étages abritant 26 familles, soit 160 personnes. Ils sont retrouvés tous les 2 morts, la gorge tranchée le 22 décembre 1873, Nicholas sur le palier, Mary dans la pièce unique de l'appartement. Malgré l'apparition de Patrick Ryan (leur frère) l'enquête ne permettra pas de déterminer l'identité du meurtrier, ni le motif du meurtre.

The crimes of Dr. E.W. Pritchard (30 pages) - En 1865, un médecin, le docteur Pritchard, est accusé et condamné pour avoir empoisonné sa femme et sa belle-mère. The abominable Mrs. Pearcey (10 pages) - À Hampstead, Mary Eleanor Pearcey (une vieille fille) est accusée du meurtre du nourrisson de ses voisins et de sa nourrice.

Si vous avez déjà lu d'autres tomes de la série et que vous souhaitez découvrir les débuts, vous aurez la surprise de découvrir Rick Geary réalisant des dessins étrangement plus enfantins (le principe de déformer les perspectives en les rendant courbes, des visages plus schématiques), plus surchargés (l'habitude d'insérer systématiquement des petits points pour figurer une texture artificielle), un humour visuel au second degré plus prégnant (de par le mode de représentation, par exemple un bateau perché sur de hautes vagues, l'air fat et satisfait du docteur Pritchard, ou par les des cadrages mettant en avant des postures dégradantes pour les personnages). Vous pourrez également être un peu frustré par la brièveté des histoires. le nombre de pages ne permet pas à Geary de pleinement développer un aperçu de la société ayant engendré les circonstances de ces crimes.

Si vous ne connaissez pas la série des meurtres victoriens (puis du vingtième siècle) de Geary, il est possible qui soyez à la fois fortement attiré par ce style de narration sarcastique sans avoir l'air d'y toucher, par ces affaires sordides révélatrices de certains aspects de la société dans laquelle elles ont éclos, par ces dessins étrangement sympathiques malgré les horreurs qu'ils racontent.

La page consacrée aux faits marquants met à la fois en avant les avancées intellectuelles significatives (Charles Darwin, Sigmund Freund) et une société inégalitaire au possible (même si la durée de travail quotidienne des femmes et des enfants est ramenée à seulement 10 heures). La présentation sommaire des personnages célèbres laisse songeur, surtout pour un lecteur français. Geary met en avant plusieurs figures politiques spécifiques à l'Angleterre, et relativement obscures pour un français (le marquis de Salisbury), et 18 meurtriers dont la liste semble dressée selon des critères connus seulement de son auteur. le lecteur voit bien que Geary a pioché ses exemples dans différentes couches de la société et que les morphologies de ces individus sont assez variées, mais il ne reste que quelques mots (un nom et un nombre de victimes) et des visages figés et énigmatiques.

Avec la première histoire, Geary recrée avec conviction les conditions de vie du frère et de la soeur, en mettant en évidence la promiscuité et la vie consacrée à gagner un salaire de misère. Si la vision de cette partie de la société est limitée, elle en donne un aperçu montrant que le problème du logement ne date pas d'hier et que la nécessité conduit à des modes de vie contraignants. Geary croque quelques visages semblant dissimuler des habitudes de débauche et de tromperie. Il prend grand soin de décrire l'ameublement de l'appartement pour que le lecteur puisse prendre conscience de la qualité des meubles et du peu de possessions.

La deuxième histoire bénéficie grandement du nombre de pages, et Geary trouve le bon rythme et le ton juste (avec ce qu'il faut de sarcasme moucheté) pour raconter comment cet individu (docteur en titre, moins dans les faits) réussit son installation (malgré son manque de sérieux et de compétence), comment il profite de la crédulité des masses laborieuses, et comment il organise sa maisonnée pour satisfaire ses envies. Geary met en scène avec doigté la position délicate de ses confrères devant invalider ses diagnostics (ou tout du moins les contester). Il croque à nouveau des visages aux expressions étonnantes. Celui du docteur Pritchard respire la suffisance et le contentement avec sa barbe improbable et sa chevelure pseudo romantique. La troisième histoire a la brièveté d'une nouvelle, mais aussi son intensité. L'excentricité de madame Pearcey ressort dans chaque case pour un portrait très troublant et tout à fait plausible.

Ce premier tome constitue un prototype de modèle pour les suivantes de la série. Il peut être un peu frustrant du fait de la brièveté des récits, et de sa nature un peu composite (avec les pages d'introductions sur les événements marquants et les personnalités remarquables). Il n'en reste pas moins marqué par la personnalité singulière de son auteur et un mariage improbable entre des exactions criminelles et une forme de dessin alliant détail et ironie.
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