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EAN : 9781561634262
80 pages
NBM Publishing (07/01/2005)
4/5   1 notes
Résumé :
The most famous assassination of the Victorian era. The details he reveals are fascinating. Booth worked with a group of disgruntled Southern sympathizers out to decapitate much of the US Executive branch, not just the President! Geary also details the flight of the culprits and the hot pursuit of federal agents.
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Ce tome contient une histoire complète et indépendante de toute autre, initialement parue en 2005, en noir & blanc, écrite et dessinée par Rick Geary. Elle fait partie d'une série consacrées à des meurtres victoriens. Dans cette série, il se situe entre The beast of Chicago (2003) et The case of Madeleine Smith (2006).

Le tome s'ouvre sur une carte schématique de Washington, puis sur une autre retraçant le parcours de la fuite de John Wilkes Booth, et enfin une pour l'itinéraire du train funéraire de Lincoln. Chapitre I "The President" - le 04 mars 1865, le Président Lincoln prononce son court discours d'investiture pour son deuxième mandat, alors que la Guerre Civile semble arriver à son terme, mais que plusieurs citoyens le perçoivent encore comme un tyran. Chapitre II "The conspirators" - le lecteur fait connaissance avec John Wilkes Booth, et 7 de ses associés. Il découvre leur projet d'enlèvement du Président. Chapitre III "Good Friday" - Pendant 26 pages, Rick Geary décrit avec minutie les événements de la journée du 14 avril 1865, les faits et gestes de Booth, ainsi que les principales activités du Président, et des autres conspirateurs, jusqu'à l'assassinat et la fuite de Booth. Chapitre IV "The escape" - Il s'agit de la fuite et de la capture de Booth et de son associé David Herold. Chapitre V "Laid to rest" - L'autopsie de Booth, l'enterrement de Lincoln et les questions restant sans réponse.

Il s'agit du deuxième tome que Geary consacre à l'assassinat d'un président américain, après celui de James A. Garfield dans The fatal bullet. Pour ce fait historique richement documenté, Geary adapte quelque peu sa manière de raconter le récit. La première partie permet au lecteur d'immédiatement reconnaître Abraham Lincoln dont Geary a su capturer la ressemblance, à partir des daguerréotypes existants. Geary évoque l'état de l'Union au travers des composantes les plus marquantes de la Guerre de Sécession (1861-1865). Il évoque le précepte de Lincoln qui refusait toute protection importante de sa personne, en arguant du fait qu'il ne pouvait mourir qu'une seule fois, mais que de vivre dans la crainte permanente de ce risque était mourir chaque jour. Il insère déjà des éléments montrant Lincoln sous un jour héroïque, et conscient des risques de sa charge.

Le deuxième chapitre permet de découvrir le cadre de vie de John Wilkes Booth, ainsi que ses motivations et ses connexions parmi les sudistes. Par comparaison avec l'assassin de James Garfield (Charles Guiteau), Geary ne s'appesantit pas sur l'enfance ou l'éducation de Booth. Il en donne les caractéristiques principales (à commencer par son métier d'acteur, et ses convictions politiques et sociales, en particulier en faveur de l'esclavage). Toujours par comparaison avec l'assassinat de Garfield, Geary ne reprend pas le clivage manichéen entre un Président exemplaire, et un assassin méprisable en tous points. Il n'a pas besoin de rappeler que Lincoln est considéré comme le plus grand des présidents américains. Pour un lecteur américain, le jugement de valeur est implicite, évident et sans appel. Pour un lecteur européen, leurs positions opposées sur l'esclavage suffisent pour apporter cet éclairage moral. Néanmoins, Booth apparaît comme un homme de conviction, prêt à les défendre par l'action, en réalisant un enlèvement ce qui constitue un projet relativement pertinent, surtout en temps de guerre.

Ayant pris le parti de présenter les faits historiques dans le menu détail, Geary est amené à exposer le caractère de Mary Todd (la première dame), et son comportement parfois inattendu. Cela introduit un point de vue humain sur le Président qui s'étoffe un peu au-delà de l'image publique qu'a retenu la postérité, il s'incarne un peu plus en tant qu'homme. John Wilkes Booth est présenté comme décidé, mais aussi inquiet, avec quelques hésitations sous-entendues, peut-être s'agit-il de la peur de l'échec, du doute de l'efficacité de son projet, du manque de confiance dans ses associés, un peu de tout ça à la fois. Par voie de conséquence, Booth dépasse le rôle de criminel sans état d'âme pour apparaître comme un être humain normal.

Occupant plus d'un tiers du récit, la journée du 14 avril 1865 constitue le coeur du récit. Geary a à coeur d'être concret, minutieux, précis et exact. le lecteur peut ainsi découvrir les bizarreries presque prémonitoires de la journée, les atermoiements de Booth, malgré ses préparatifs minutieux, et son acte qui relève plus d'une attaque contre une idéologie que du meurtre d'un être humain. Il veut détruire la politique de Lincoln, plus que l'individu, infléchir directement sur la conduite de l'état pour promouvoir ses idéaux. La place dévolue à cette reconstitution minutieuse permet à Geary d'être le plus exhaustif possible. Par sa volonté de ne rien omettre, il délaisse un peu le contexte de ces actions, perdant une partie de la richesse de la plupart des autres tomes de la série. Ici les conditions dans lequel le crime est perpétré n'apportent finalement que peu d'informations sur la société de l'époque (à par la réalité des déplacements à cheval en ville). Par exemple les afro-américains sont presqu'absents du récit. Par contre la partie visuelle est toujours aussi respectueuse de l'authenticité, avec de temps à autre un cadrage qui laisse poindre une forme d'ironie discrète (la main tenant une partie de colonne vertébrale retirée à l'occasion de l'autopsie).

D'une manière plus inattendue, Geary développe en arrière plan une approche de la vie spirituelle de l'époque. En particulier il se fait écho de ce qui s'apparente à des prémonitions pour Abraham Lincoln (conviction qu'il va se produire un événement particulier, rêve prémonitoire que le Président des États-Unis est mort). Il le fait d'une autre manière pour John Wilkes Booth, individu isolé de la majorité de la société du fait de ses convictions sur la légitimité des valeurs des états du Sud, qui estime que la société des hommes n'est pas en mesure de le juger. Il reste conscient qu'il devra répondre de ses actes devant Dieu.

Rick Geary relate avec minutie la journée de l'assassinat du président Abraham Lincoln, se concentrant sur une description des faits et gestes de Lincoln et de Booth, rétrécissant un peu l'horizon de son récit, par rapport aux autres tomes de la série. Il reste une évocation à la fois didactique et divertissante de cet événement historique, ainsi qu'une narration sophistiquée permettant d'éviter une présentation manichéenne de la victime et de l'assassin.
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