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EAN : 9781561635559
80 pages
NBM Publishing (28/07/2009)
5/5   1 notes
Résumé :
Early Hollywood director Taylor is found shot. Was it the star May Miles Minter or a former butler? A scandal sheet delectable murder mystery.
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En 1987, Rick Geary a l'idée de réaliser un court album consacré à des meurtres réels dans l'Angleterre victorienne : A treasury of victorian murder. À partir de 1995, il se lance dans une série de bandes dessinées (en noir & blanc, format 2 tiers de comics) dédiées à l'évocation d'autres meurtres d'abord à la même époque, puis dans la première moitié du vingtième siècle. En 2012, il en a déjà réalisé plus d'une douzaine dont celui-ci qui date de 2009 (le onzième dans la série) sachant que tous sont indépendants.

Le 02 février 1922, le corps de William Desmond Taylor fut découvert à 07h30 dans sa maison au 404-B South Alvarado Street, dans le quartier de Westlake de Los Angeles, une zone résidentielle huppée. le présent récit est structuré en 6 parties. le tome commence par une carte schématique de Los Angeles, puis une d'Hollywood et une vue en plongée sur la voie privée desservant la maison de WD Taylor. (1) This is Hollywood. En 8 pages, Geary expose l'état de développement de l'industrie naissante du cinéma et présente les différentes firmes installées dans la région. (2) The discovery of the body. À partir des rapports de police, Geary raconte l'enchainement chronologique des faits depuis la découverte du corps jusqu'à son examen pour découvrir la cause de la mort (meurtre par balle). (3) The fatal night. Geary remet dans l'ordre les témoignages pour reconstituer les faits lors de la nuit du meurtre. (4) Who was William Desmond Taylor ? Cette partie retrace les 49 ans de la vie de cet individu. (5) The suspects. La police a examiné la culpabilité potentielle d'une demi-douzaine d'individus. (6) An open case. Geary élargit la narration à d'autres morts suspectes à la même époque, dans la même région.

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Il est possible de trouver tous les renseignements contenus dans cette bande dessiné sur la page consacrée à WD Taylor dans une encyclopédie en ligne. Geary ajoute un peu de contexte sur l'industrie cinématographie. Il utilise une approche aussi didactique que possible, en présentant tous les éléments par ordre chronologique, dans une structure de facture très classique. Dès les premières pages, le choix de la bande dessinée pour raconter les circonstances de ce meurtre s'impose comme une évidence. Pour commencer le style graphique simple de Geary (dépourvu de dramatisation excessive, toutes les formes délimitées par un trait dont l'épaisseur ne varie pas, l'ombrage figuré par des lignes parallèles plus ou moins serrées) est en adéquation avec son objectif. Il montre les individus, les lieux et de rares actions. Ses dessins attestent du fait qu'il a effectué des recherches pour se rapprocher de l'exactitude historique. C'est ainsi que l'ameublement est d'époque, ainsi que les modèles de voiture, les tenues et les toilettes de ses dames, la ressemblance entre les personnages et les photographies dont on dispose.

La nature du récit fait qu'il y a peu de séquences d'actions ou d'enchaînement de cases pour décrire une action. Par exemple, la première partie est constituée d'une suite de cases, chacune montrant ce qu'évoque le texte, ne format une séquence narrative que du fait du texte qui conduit le récit (c'est-à-dire qu'il ne s'agit pas de la décomposition d'un mouvement). Elle s'ouvre avec une pleine page montrant un chariot tiré par un cheval arrivant dans un endroit désertique avec quelques rares maisons éparses (le hameau d'Hollywood avant le cinéma). La page d'après comprend 3 cases de la largeur de la page : 1 pour une carte de la Californie du Sud avec des flèches pour figurer l'implantation progressive des cinéastes, la suivante avec une voiture cheminant sur une route de terre dans la désert pour montrer le mode de déplacement, la troisième qui permet de se faire une idée du peu de bagages transportés dans la voiture. La page d'après comprend 4 cases : 1 pour montrer à quoi ressemble le siège social des studios de cinéma (une baraque en bois), 1 pour montrer les conditions de tournage (1 acteur, 1 responsable de la caméra et le réalisateur, et c'est tout), 1 pour montrer la réaction peu enthousiaste de 2 habitants dans leur fauteuil sur leur porche, et la dernière montrant les affiches sur les salles de cinéma pour concrétiser l'enjeu économique des films qui se vendent comme des petits pains.

Avec ces moyens économes, Geary transforme le texte aride d'une encyclopédie, en un spectacle didactique qui permet au lecteur de se rendre compte et de comprendre en 3 pages la naissance de l'industrie du cinéma en 1911. de la même manière, la représentation des protagonistes de l'affaire de meurtre acquièrent une identité. L'énoncé des faits devient l'histoire de personnes, dans une société particulière, plutôt que de constituer une lecture trop impersonnelle, voire fastidieuse. Geary montre le microcosme de l'industrie du cinéma, montre des personnes énigmatiques, montre le cadre de vie, recrée l'époque. Derrière une narration simple et factuelle, Rick Geary utilise une approche holistique pour montrer en quoi ce crime est représentatif de son époque. Il se situe dans une démarche d'une envergure plus réduite, mais similaire à celle utilisée par Alan Moore pour les meurtres de Jack l'éventreur dans From Hell. Geary ne soutient pas la thèse que la naissance du vingtième siècle est toute entière contenue dans ces crimes, mais il sait montrer comment cette société là à cette époque là portait en elle un tel niveau de violence et des situations ne pouvant que conduire à une issue meurtrière. Dans le tome suivant The terrible axe-man of New Orleans, Rick Geary relate les 8 meurtres à la hache ayant eu lieu à la Nouvelle Orléans entre mai 1918 et octobre 1919.
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