Par tradition, on maintenait la flore importée dans les limites de ces patios afin de ne pas contaminer la nature… du moins en théorie. L’expérience prouvait qu’aucune biosphère au sein de laquelle s’était installée l’humanité n’était restée inviolée.
Je crois que la plupart des gens se satisfont de ce que leur offre le destin. Ces gens sont ordinairement vertueux, ainsi que nous l’enseigne le renkuni. Mais il y en a que l’ordinaire étouffe. Ce peut être une bénédiction, ou une malédiction.
Au fond, Dunam ne se distinguait guère des empereurs d’antan, des gourous, des chefs révolutionnaires ou des capitaines d’industrie : il combinait cruauté, indifférence, complexe de supériorité, paranoïa… et une chance de tous les diables.
Un individu est un processus qui ne cesse de devenir ce qu'il est.
Je lui administrai un calmant .Je le faisais toujours pour ne pas investir un corps saturé d'hormones et de stress.
Un individu est un processus qui ne cesse de devenir ce qu'il est.
Le mensonge est l'apanage de la liberté de penser, après tout.
Je ne mentais pas
Peu importe que tu mentes ou pas. Le mensonge et l’apanage de la liberté de penser, après tout.
J’avais mis des années à utiliser convenablement les souvenirs de mes hôtes. La mémoire ne fonctionnait pas comme un enregistrement objectif, ou une base de données stockant impressions sensorielles, sentiments et raisonnements dans divers endroits du cerveau. C’était au contraire un kaléidoscope d’éléments disparates qui se combinaient pour raconter une histoire. Un souvenir était une fiction. Et plus il était invoqué, plus s’y ajoutaient de nouveaux éléments, empruntés à d’autres souvenirs ou simplement conjecturés pour conférer à la fiction l’aspect de la vérité. Un souvenir était une entité autonome et détachée de la conscience, tentant de surnager dans le chaos du temps, et qui, ce faisant, se dénaturait elle-même. Les souvenirs étaient des fruits empoisonnés par l’entropie. Non, pas des fruits : plutôt des arbres, qu’il fallait élaguer pour accéder au tronc – en d’autres termes l’information, ou plutôt le fait perçu.
Je n'assassinais que des assassins. Mais même si c'étaient tous des criminels qui avaient du sang sur les mains, je supprimais des individus. Des êtres pensant, capables de sentiments. Je rayais de l'univers ce qu'ils étaient, leur mémoire, leur devenir. Leur éventuelle rédemption. Je n'avais aucune excuse car je savais plus que quiconque combien la vie était précieuse et fragile.