Dans le monde de Hibah, il était le mystérieux héros fuyant et incompris des romans roses, des séries télévisées et des films. Elle était victime du mythe imposé aux femmes depuis l'époque des troubadours : l'amour conquiert tout ; l'amour joue un rôle salvateur ; l'amour supporte tout.
Pour eux, les richesses, c'est uniquement quelque chose qui se voit. La fin, la destination : c'est ça qu'on leur a appris à prendre en compte. Ils ne se doutent pas que les richesses se trouvent dans le processus, le voyage, dans ce que l'on fait de ce que l'on a. Non pas dans ce qu'on réussi à amasser.
Seulement, les parents censés aider les jeunes à décoder l'existence n'avaient trop souvent eu personne pour les guider étant jeunes. C'est ainsi que des aveugles tentaient de guider d'autres aveugles le long d'un chemin dont le sens leur échappait à tous.
Tout ce qu'elle était, tout ce qu'elle avait essayé de devenir s'écroulait, tandis que la Kendra qu'elle offrait aux yeux du monde était écrasée sous le poids du passé, qu'elle réussissait en temps normal à tenir à l'écart.
Elle s'aperçut de la détérioration de son anglais au moment où elle constata qu'elle pleurait ; la combinaison de ces deux facteurs creusa en elle un puits d'humiliation si profond qu'elle crut qu'elle allait s'y noyer.
Joel se figea. Impossible. D'agir. De parler. De bouger. De chuchoter. De crier.Elle était si jolie. Des yeux sombres, chaleureux. Un visage plein de douceur. Un sourire tendre. Une peau lisse, des lèvres pleines. Son regard navigua de Cal à Joel , revint vers Cal, puis vers Joel, elle ne vit même pas ce qu'il tenait à la main. Elle ne pouvait pas savoir ce qui allait arriver. Lui, il était comme paralysé. Pas ici, pas maintenant, jamais, et tant pis pour les conséquences pour lui et sa famille.
- Putain de merde, marmonna Cal. Vas y, bordel.
...savait qu,elle avait besoin de lui, ne serait-ce que pour jouer l'homme de la maison dans une famille que la mort, la folie et la malchance avaient recomposée tant bien que mal. (p. 447)
Or l'argent est une maîtresse exigeante aux yeux des gamins qui n'en ont jamais eu. (p. 233)
Mais pour la Lame les femmes n'étaient pas tant des êtres humains à part entière qu'une source de distraction. (p. 151).
Cela mit un terme au spectacle. Celui-ci n'avait pas duré longtemps mais assez pour rassurer la Lame et lui permettre de constater qu'on se disputait sa personne.