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Anatomie d'un crime est le roman, pour moi, le plus bouleversant d'Elizabeth-George. Rien à voir avec les autres romans policiers dans lesquels on suit Thomas Linley et sa partenaire Barbara Havers.

Avec Anatomie d'un crime , on plonge dans les quartiers glauques de Londres, dans le quotidien de classes sociales défavorisées.
On sait dès le départ que cela va mal finir. Joël va commettre un crime c'est inévitable. Pourtant je n'ai pas pu m'empêcher de penser non ça ne peut pas être ce gamin, il va s'en sortir.

J'ai été happée par l'histoire dès les premières lignes. Comment ne pas l'être? On découvre 3 gosses: Vanessa dite Ness, 15 ans, Joël 12 ans et Tobby 8 ans. Trois enfants métisses (Maman blanche et papa noir) qui sont élevés jusqu'à présent par leur grand-mère Glory. le papa a été abattu dans la rue alors qu'il ramenait sa fille de la danse. La mère est enfermée dans un hôpital psy. La grand-mère s'envole pour la Jamaïque rejoindre son compagnon alcoolique et laisse les gosses sur le pallier de sa fille Kendra, 40 ans, célibataire, qui trime dur pour y arriver et qui n'est pas du tout préparée à ce qui lui tombe sur le dos.

Ness est en pleine rébellion adolescente. Très vite, elle se fait des copines dans le milieu de la drogue et devient la petite copine de la LAME , un dangereux garçon. On devine rapidement qu'il s'est passé quelque chose de grave dans sa vie.

Tobby le plus jeune est très perturbé. Il est un peu spécial. Joël veille sur lui avec une gentillesse vraiment exemplaire. Veillant sur lui comme une mère alors qu'il n'a que 12 ans. Faisant passer sa protection en premier, n'hésitant pas à se sacrifier.

Kendra fait de son mieux mais est vite débordée. Ness sèche les cours, Tobby et Joël ont des ennuis avec des loubards de leur quartier.

Mais pas question de balancer, ni à l'assistante sociale, ni aux flics, ni à personne. le risque de représailles qui ne sont pas des menaces en l'air, entraîne Joël et les siens vers un destin inéluctable et tragique.

J'ai tremblé, j'ai eu la rage, j'ai vraiment souffert de voir le piège se refermer sur Joël, un gamin formidable.
J'aurais voulu le prendre sous mon aile. J'aurais voulu crier "mais vous ne voyez pas qu'ils ont besoin d'aide, ne les laissez pas se déplacer seuls".

La vie a vraiment malmené ses pauvres gamins. Quand ils essaient de s'en sortir, qu'une porte s'ouvre, l'enfer les rattrape. Les mauvais choix se payent cash et très cher.
Les visites des petits à leur mère à l'hôpital psy m'ont vraiment bouleversée. Ses rapports avec le petit dernier Tobby m'ont rendu malade.

Je me suis attachée à ses trois gamins comme je me suis rarement attachée à des personnages surtout de roman policier.

Ce roman aborde tellement de choses: la pauvreté, la drogue, le viol, les gangs, la violence...
Ce n'est pas une lecture de tout repos mais c'est un très beau roman.
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Je suis Elisabeth George depuis son premier livre traduit, le meilleur, Enquête dans le brouillard .
Le meilleur car c'est là qu'elle campe ses personnages et qu'elle fait très bien comprendre les aprioris ( souvent justifiés, mais pas toujours...) à propos des classes sociales. C'est très finement analysé. Et Enquête dans le brouillard posait très intelligemment beaucoup de problèmes, dont celui de l'inceste.
C'était la première fois que Linley et Havers travaillaient ensemble, et la rencontre de deux mondes.
Et il y a une partie de ce livre qui décrit le quotidien de Barbara Havers, la misère affective qu'elle connait sur le plan familial ( ce qui expliquera plus tard son attachement à son équipe de travail, même si au départ elle ne les supporte pas..), sa culpabilité incessante, c'est un très beau personnage, Barbara Havers,très ambigu, et je crois qu'il faut , pour le voir, lire ce premier épisode !

Bien sûr, dans les suivants, j'ai souvent trouvé des longueurs. Mais peu importe, les thèmes abordés étaient toujours intéressants, et j'adore les personnages récurrents, je m'y attache!

C'est pour cela que je lui en voulais beaucoup , je vais mettre un spoiler, sinon ça va râler

Et je me suis demandé quel était son but... et voici donc Anatomie d'un crime .
Je n'ai jamais considéré les romans d'Elisabeth George comme des romans policiers, mais plutôt comme des romans de société, très descriptifs donc de différents milieux sociaux ( elle est particulièrement convaincante dans le personnage de Barbara Havers).
Ici, il s'agit d'une dissection ( le titre original est What came before He shot her, mais la traduction française, Anatomie d'un crime dit bien ce qu'elle veut dire) d'un destin à peu près-et tragiquement- tracé d'avance. Et c'est très bien vu, tout y est, sans manichéisme d'aucune sorte.
Sauf que c'était reparti.... Si elle ne me sortait pas , et rapidement, ce pauvre jeune et gentil Joël de ce bourbier , j'allais encore lui en vouloir...

Ca vient, mais c'est long.. et le dernier n'est pas encore traduit, ils savent que j'attends des nouvelles, moi?
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Elizabeth George est semble-t-il une figure incontournable dans le domaine du « Thriller », mon attention avait été captée sur cette auteure par une remarque de Cassiopée qui, en avant propos de sa critique sur « le cortège de la mort », s'étonnait qu'aucun roman de cet écrivain ne figure dans la rubrique du genre . Amatrice du genre j'ai donc décidé de découvrir cette auteure en choisissant ce titre au hasard.

L'histoire se déroule à Londres dans un quartier modeste où différentes ethnies cohabitent au milieu des guerres de gangs, de la misère. Joel, Toby et Ness, issus d'une fratrie échouent chez leur tante Karen, après avoir été abandonnés par leur grand-mère chez qui ils étaient placés. Karen se retrouve confrontée à des responsabilités qu'elle n'a pas choisies. Ces enfants ont perdu leur père abattu par une balle dans la rue, ces enfants ont perdu leur mère qui a sombré dans la folie et qui erre dans un hôpital psychiatrique, ces enfants livrés à un destin implacable, meurtris chacun à leur façon ont malgré tout l'envie de survivre et de s'en sortir malgré le futur trouble qui s'offre à eux.

Chacun des protagonistes est longuement exploré par l'auteure qui presque amoureusement, avec beaucoup de compassion, nous les rend terriblement humains et réels.

L'ambiance du roman est sombre et pesante , l'atmosphère sale de ces quartiers maussades stagne sur chaque page, le ton est lourd, fataliste dès la première ligne l'auteure nous prévient l'histoire n'aura pas une fin heureuse : « C'est un trajet en bus qui marqua l'entrée dans le crime de Joel Campbell, onze ans à l'époque. »
L'auteur nous immerge dans le quotidien de cette « famille » qui affronte chaque jour comme une « survie ». Des personnages auxquels on s'attache, qui feront de belles rencontres semblables à des bouées de secours que leur jette la vie comme pour leur montrer que leurs destins leurs appartient. Mais les mauvaises rencontres abondent et finissent par prendre le dessus, inexorablement, détruisant leurs espoirs, leur volonté.
Joel est un personnage particulièrement attachant, un enfant qui marque, qui nous tiraille.
Ce roman n'est pas un thriller à proprement parler, Anatomie d'un crime est plutôt un exercice périlleux maîtrisé par son auteure. En effet Elizabeth George après son roman « Sans l'ombre du témoin », un véritable « thriller », si j'en crois les avis relevés sur le net, s'attache à remonter le cheminement qui conduit au meurtre d'une victime de son précédent roman. Côté suspens « Anatomie d'un crime" n'a rien d'extraordinaire, le lecteur ne sera pas franchement sur le qui vive, mais côté écriture et notamment le psychisme des personnage Elizabeth Georges parvient à captiver son public et réussi haut la main son défi. Elle explique méthodiquement comment, pourquoi, il suffit parfois de se trouver au mauvais endroit, au mauvais moment pour que la fatalité s'empare d'une vie sans laisser choisir lequel des plus mauvais chemins sera le moins « pire » !

J'ai été conquise par l'écriture et je me promets donc de lire dès que possible « Sans l'ombre d'un témoin » et « Cérémonies barbares » conseillé par une amie.
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Roman magnifique. Elisabeth Georges a quitté l'univers du roman policier à strictement parler pour faire cette fois-ci un roman social. Elle a beau être américaine on pourrait vraiment croire qu'il s'agit d'un auteur anglais : sa peinture de Londres semble tellement juste et sa description de ces quartiers déshérités est terrible.
Ce livre m'a captivé. L'issue est connue puisque le jeune héros Joel va se rendre coupable d'un crime relaté lors du roman précédent mais néanmoins il y a un véritable suspens. Joel nous est si sympathique que l'on espère en permanence qu'il va s'en sortir tout ce qui lui arrive étant tellement injuste.
On ne sort pas indemne d'une telle lecture. A recommander. Elisabeth George avec ce roman peut prétendre à être le Dickens pour la peinture de notre société contemporaine.
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Souvent un roman policier commence par un crime et on essaie de remonter vers son origine pour trouver les coupables et comprendre ce qui a pu se produire. Ici c'est l'inverse. On suit celui qui sera le coupable (et pas forcément le criminel). Plongée cynique dans les mauvais quartiers londoniens où on accompagne le parcours d'une famille aux prises avec leur environnement et leur histoire. Il n'y a pas d'espoir dans ce roman noir où seuls ceux qui abandonnent face à une réalité trop difficile ou ceux qui ne la voient pas ont une chance de s'en sortir. Dans ces quartiers où la police est absente quand elle n'est pas complice, les caïds sont les seuls maîtres et un jeune garçon de 12 ans ne peut que sombrer. Chaque fois qu'il fait un geste pour se sortir de ces sables mouvants ils s'enfonce. Un roman social et fataliste plus que policier.
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Long, long, long, deuxième roman d'Elizabeth George que je lis, et même si le format parle de lui-même, plus de 760 pages, il n'en reste que l'histoire ne décolle pas vraiment et que j'ai espéré arriver vite à la fin pour pouvoir passer à autre chose.
Nous suivons l'histoire de Joel, Vanessa et Tobby, frères et soeur qui vivent chez leur grand-mère suite au décès de leur père et à l'internement psychiatrique de leur mère, cette gentille grand-mère décide un bon jour de suivre son jules en Jamaïque et dépose donc tout simplement ses trois petits enfants sur le pas de la porte de sa fille, tante des enfants, afin que celle-ci les prenne en charge, sauf que tata est célibataire, se démène en cumulant plusieurs emplois, aime profiter de la vie avec sa meilleure amie et n'a surtout aucune expérience avec les enfants, de plus, elle vit dans les quartiers chauds de Londres, ce qui ne facilite pas l'intégration des enfants.
Au début, seule Vanessa,15 ans, se montre rebelle et cumule les mauvaises actions et les mauvaises fréquentations, Joel se révèle être un adorable adolescent de 12 ans, studieux à l'école, aidant sa tante au maximum, et s'occupant activement de son petit frère Tobby naît avec un très sérieux retard mental.
Tout va basculer, à cause de l'environnement géographique, propice aux mauvaises rencontres, aux antécédents des enfants, à l'inexpérience de la tante, la descente aux enfers va commencer et elle sera longue puisqu'il faudra attendre les dernières pages pour le découvrir, même si évidemment l'histoire se détériore de chapitre en chapitre, j'ai trouvé ce roman vraiment très long pour un final assez décevant. de plus, arriver à presque la moitié du livre, j'ai décidé de lire les critiques des autres lecteurs et certaines en disent trop ce qui gâche bien évidemment le peu de suspense présent dans ce livre.
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Remarquable construction, un ouvrage qui décrit cette banalité du malheur, cette presque destinée si complexe à détourner et surmonter. Alors que je pensais m'être offert un petit policier pour un long trajet, c'est un roman sombre et excellent que je n'hésiterai pas à prêter autour de moi.
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Encore un roman d'Elisabeth George qui tient finalement autant du roman social et psychologique que du polar. Car la romancière met un tel talent à fouiller les âmes et les personnalités, qu'elle donne à chacun de ses personnages une épaisseur peu courante dans les romans policiers : tant et si bien qu'on est littéralement suspendus au destin du très aristocratique commissaire de Scotland Yard, Thomas Linley et de sa fidèle et plébéienne seconde, Barbara Havers.

Or, Elizabeth George n'hésite pas à malmener son lecteur.
Elle nous avait laissés éplorés à l'issue de son précédent volume, -Sans l'ombre d'un témoin- dans lequel elle avait sacrifié Helen, la belle et tant aimée épouse – enceinte de surcroît – du commissaire Thomas Linley.

Et on imaginait déjà la suite, avec un amer plaisir : Linley tenter de rassembler les éclats éparpillés d'une vie fracassée, ses proches le soutenir avec plus ou moins de discernement, Barbara user de son maladroit et sincère dévouement pour le remettre à flot… Or, rien de tout cela. Dans Anatomie d'un crime, c'est la genèse du meurtre d'Helen et l'histoire de son assassin présumé que décortique Elizabeth George , tel un médecin légiste sur sa table d'autopsie.

Comme toujours extrêmement fouillée, fourmillant de détails concrets, voire triviaux, l'écriture d'E. George fait surgir dès les premières lignes un Londres contemporain, capitale frénétique, impitoyable, sordide et superbe à la fois, qui rappelle les écrits de Dickens ou de London. On y retrouve une formidable compassion pour les hommes alliée à une imparable lucidité, et un regard sans tendresse pour une société brutale qui broie les faibles inexorablement.

Impressionnant, magnifique et passionnant !
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Elizabeth George , est l'un des rares écrivains américains ayant réussi à écrire des romans  à l'anglaise. Elle réussi aisément à recréer l'atmosphère londonienne ou celle de la campagne anglaise, Atmosphère typique que l'on ressentait dans les romans de P.D. James.

Elle a crée ses deux enquêteurs: Barbara Havers et Sir Thomas Linley. Ils sont présent dans une grande majorité des ses romans. Mais leur présence n'est pas exclusive. Mal d'enfant laissait une place importante aux habitants du village où se déroulait l'enquête.

C'est encore le cas avec Anatomie d'un crime. Il faudra attendre les 20 dernières pages pour avoir enfin le lien avec les autres romans de la série.
Ici on suit trois enfants, dont le père a été assassiné, dont la mère est internée, abandonnés par leur grand-mère à leur tante.
Ils vont essayer de se créer une vie dans ce quartier qu'ils ne connaissent pas. Ils vont vite découvrir la délinquance. L'aînée d'abord mais après une condamnation à des TIG, on sentira la volonté de s'en sortir. C'est le parcours de Joel qui sera le plus inquiétant. Possédant certaines capacités de rédaction, il grillera ses chances de réussiren s'alliant avec un caïdlocal pour protéger sa soeur et son frère.
Le roman est une lente ascension vers un point de non retour, jusqu'à la rencontre fatale avec Lady Helen, la femme de Thomas Linley ( je ne vous raconte pas comment cela finit).

Le roman n'est pas vraiment un policier, je le verrai plutôt comme un descendant des Rougon-Macquart. Où on prend une famille et son milieu et l'on voit ce qu'il est possible de se passer. L'atmosphère est plus crue, plus violente que les romans d'Elizabeth George. Et il fait réfléchir.
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Anatomie d'un crime est construit comme ces films des années 80-90. On commence par la fin, très très pas joyeuse, et puis on reprend et on déroule le fil, dès le début de la fin.
Ce n'est pas un polar.
Plutôt un entremets.
Un constat.
L'impasse qui se profile et la catastrophe qui s'affine page après page.
Où tout ce qu'on a lu jusque-là d'Elizabeth George paraît en comparaison protégé, élégant presque, à la violence et déchéance filtrées.
Un hors série qui a toute sa place dans le cycle.


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