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La dissimulation est au coeur de tout bon polar qui se respecte et Elizabeth George, en disciple de Granny Agatha, l'a parfaitement intégré : secrets d'alcôve, malversations clandestines, vices inavoués, convoitises latentes sont à la source de tous les crimes... Ce nouvel opus des aventures de Thomas Linley et consorts (la décomplexée Barbara Havers ou le solide Nkata) fend donc des cuirasses et arrache quelques masques avec le talent habituel de la romancière.

Mais en plus des petites combines souterraines d'une poignée de personnages, cette fine observatrices des moeurs anglaises dénonce ici un scandale sociétal, "une chose à cacher" : la mutilation rituelle de femmes africaines sur le sol britannique. Ces excisions et autres infibulations sont perpétrées au nom de croyances ou de superstitions archaïques.

Parfaitement menée, cette enquête policière et journalistique frappe fort. Jamais manichéenne, George confronte des coutumes ancestrales aux valeurs émancipatrices actuelles. Très documenté son roman est une réussite de plus.

A very strong tea !
Lien : http://lavieerrante.over-blo..
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Fan inconditionnelle de E George, avec qui le roman policier si policé est depuis des décennies un bon prétexte à explorer des faits de sociétés plus ou moins dérangeants. On est parfois dans le documentaire “deep inside”. La bonne vieille Angleterre et Londres sont des arrières plans toujours présents, avec les personnages récurents que l'on retrouve comme des vieux amis. le tout écrit au millimètre d'un anglais riche et impeccable.
J'adore!
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Encore une fois Elisabeth George fait preuve de son incomparable talent de sociologue pour parler de l'Angleterre contemporaine à travers le filtre d'une enquête policière menée par ses personnages récurrents Thomas Linley l'aristocrate et Barbara Havers la prolétaire au grand coeur et à la dégaine déjantée.
Et encore une fois, le lecteur se plonge avec jubilation dans ce pavé de 650 Pages qui se lit quasiment d'une traite tant l'intrigue est passionnante.
La victime est cette fois une policière d'origine nigériane enquêtant sur les mutilations sexuelles infligées aux petites filles de cette communauté.
On devrait pouvoir penser que de telles horreurs ne peuvent pas se dérouler dans un pays européen qui prône le respect des enfants à tel point qu'un parent exaspéré qui a donné une simple gifle à son rejeton peut se trouver convoqué par la police pour s'en expliquer. Mais pourtant si, cela existe et on peut toujours parler d'assimilation et d'état de droit, il y a des coutumes qui ont la vie dure et nos sociétés trop tolérantes ne mettent peut-être pas vraiment en oeuvre tous les moyens pour faire cesser ce scandale.
Les femmes sont au centre du roman, celles qui souffrent mais aussi celles qui font souffrir , les filles et les mères , car ce sont elles qui contribuent à perpétuer les mutilations au nom de principes abjects.
L'auteur nous fait entrer dans l'intimité de la famille Bankole déchirée entre la violence du père et la passivité de la mère et le jeune Tani adolescent à cheval entre deux cultures se trouve prêt à tout pour protéger sa petite soeur de la terrible mutilation qui lui est promise.
Mais comment rendre poreuses les frontières entre les communautés et restaurer la confiance entre "les blancs" et "les noirs"? L'hostilité à laquelle se heurte la photographe Deborah pourtant animée des meilleures intentions, est révélatrice des problématiques culturelles qui traversent la Grande Bretagne qui se veut pourtant accueillante pour tous.
L'enquête policière finira par passer au second plan tant les personnages principaux et secondaires sont fouillés et particulièrement émouvants. Qu'il s'agisse du drame du handicap physique d'un enfant, des difficultés de gérer une adoption, de l'impossibilité de renoncer à un idéal , les différentes facettes de la condition humaine défilent avec leur potentiel d'émotion et c'est là que l'on reconnait le grand art de la romancière qui au fil des années gagne en humanité et devient vraiment encore meilleure analyste des carences intimes de ses personnages.
Par les ambiguités liées aux problématiques qu'elle dénonce, Elisabeth George devient un témoin irremplaçable de notre époque troublée.
Un grand roman qui donne à réfléchir et mérite très largement le grand succès qu'il va à coup sûr, rencontrer.
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Cela faisait quelque temps que je ne "fréquentais" plus l'inspecteur Linley devenu ici "commissaire par intérim" depuis la défection de sa supérieure dont j'aurais néanmoins aimé avoir quelques nouvelles; celles-ci auraient largement pu, à mon sens, remplacer les égarements sentimentaux de l'inspecteur et Dairdre, sans intérêt ni pour le lecteur ni pour lui (quitte-la, bon sang! Tu vaux mieux que ça, Tommy!!!).

Nous sommes plongés dans un thème assez lourd, à savoir les MGF (vous ne connaissez pas? Moi non plus avant ce roman; en tous cas je découvre cet acronyme désignant les Mutilations Génitales Féminines). Forcément, pour accompagner ce plat bien écoeurant, Elisabeth George a ajouté une pincée de personnages très attachants: une petite mignonette de huit ans promise à un vieux nigérian qui la veut "pure", un frère protecteur qui se rebelle contre les us et coutumes de sa culture, une mère battue et rendue esclave ne sachant plus comment défendre ses enfants... Dégoût et pitié sont d'ores et déjà en place. Ne reste qu'à finaliser avec l'humour de Barbara Havers (oui, je sais, elle ne cherche pas à être drôle, mais si elle essayait, elle ne ferait pas mieux!!!) qui mélange toutes les expressions (c'est nouveau, ça!!!) et ne vit que pour les Pop-Tart, les cigarettes et le désir de soutenir son chef, Linley, dont elle vole presque la vedette. le charisme de Nkata qui, devenu "Trésor" ici, nous fait découvrir son environnement. La finesse de Déborah qui lit chez les gens comme dans un livre ouvert (et Dieu que c'est important dans cette intrigue!!!). L'élégance de Linley que je compare presque à un James Bond, l'arrogance et les gadgets en moins.

Bref, un "Elisabeth George" dans toute sa splendeur, avec une intrigue policière "pas fofolle" (quelques pages en moins auraient été bénéfiques) mais un cadre inimitable.
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Une enquête classique, parfois chaotique, mais le sujet central est l'excision, cette violence faite aux femmes, encore de nos jours, à Londres particulièrement.
Un roman parfaitement documenté, et la force de l'autrice est d'avoir été très attentive à la psychologie des personnages.
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Tout d'abord je remercie les éditions les Presses de la cité ainsi que Babelio pour l'envoi de ce roman.

C'est par ce thriller que je découvre cette autrice et je dois bien reconnaître que j'ai passé un bon moment de lecture malgré l'épaisseur du livre, 650 pages.

L'enquête débute par la mort de Teo Bontempi, une jeune inspectrice Nigériane, elle enquêtait sur une clinique dont elle soupçonnait être à l'origine d'excisions médicalisées. le ton est donné ainsi que le thème, glaçants.

En parallèle de l'enquête, on fait connaissance d'une famille Nigériane traditionaliste qui se compose du père, de la mère, d'un fils et d'une petite fille de 8 ans ... c'est cette partie de ce thriller qui m'a le plus tenu en haleine, je me suis attachée à certains membres de cette famille et jusqu'au bout je me suis demandée ce qu'y allait leur arriver.

Je pense que je lirai d'autres livres de cette autrice en commençant par le premier afin de faire plus amples connaissances des enquêteurs rencontrés ici dans ce roman
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Ce roman aborde le thème de l'excision encore pratiquée dans de nombreux pays et perpétuée dans les pays occidentaux par certaines communautés issues de l'immigration. Ce roman montre bien le poids des traditions chez ces dernières, traditions défendues par des hommes aussi bien que par des mères ... Il décrit aussi la souffrance de ces fillettes ou de ces femmes devenues adultes , marquées dans leur chair et leur féminité. La force de cet ouvrage réside davantage dans cette dénonciation de l'excision et de ses ravages que dans l'intrigue policière autour de la mort de Théo. C'est bien écrit et ça se lit très facilement jusqu'au bout des 600 pages
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Ca faisait tellement longtemps.que je ne m'étais pas régalée avec un roman d'Elizabeth George !!! Je n'avais pas complètement adhéré au dernier que j'ai lu, il y a quelques années. Mais là j'ai retrouvé tout ce que j'aime ! Une intrigue palpitante et menée d'une main de maître, et les personnages que j'aime tant : l'inspecteur Linley, les sergent Havers et Nkata, Deborah et Simon Saint James. Bref, j'ai eu le sentiment de retrouver de vieux amis avec un thème d'enquête particulièrement fort.
Alors si vous ne l'avez pas lu encore, allez-y, plongez !!!
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Un excellent polar, avec une enquête très fouillée sur les MGF qui empoisonnent la vie des femmes africaines au nom d'une tradition barbare. Decidement que ce soit en les voilant ou en les excisant , les hommes ont réussi à convaincre des femmes que c'était nécessaire. Et ce cercle ne cesse de continuer et les mères elles-mêmes le font à leurs filles!Mais quel plaisir de retrouver Lynley et Havers, même si leurs histoires personnelles sont moins présentes que dans d'autres tomes...j'attends le prochain avec impatience!
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La reine du polar anglais revient en force avec son personnage mythique, l'inspecteur Lynley, pour un roman mettant en lumière le triste et effroyable sujet des mutilations génitales féminines.

Sous couvert d'une enquête policière menée tambour battant par une équipe de choc, l'excision est ici abordée sans fard, de front. Brutal et percutant. 

Sans jugement, le point de vue des adeptes de cette coutume ancestrale est déroulé, rendant parfois la lecture éprouvante, tant la souffrance physique que psychologique est sous-jacente. Peu familière à cette problématique, j'ai appris énormément à son sujet où tout cela est richement documenté et expliqué.

Le thème mis à part, retrouver les personnages est un délice absolu. Mention spéciale à Barbara Havers, aussi écorchée vive que singulière, elle volerait presque la vedette à l'inspecteur Lynley.

Le style d'écriture quant à lui est aussi un régal. Plus de 600 pages mais aucune en trop, tout est bien à sa place.

Un excellent polar.


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