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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Connaissez vous Elizabeth George, la plus britannique des romancières américaines ? Elle écrit des enquêtes policières se déroulant à Londres ou dans la campagne anglaise, sauf rares exceptions. On y retrouve pour notre (au moins le mien) plus grand plaisir nombre de personnages récurrents, dont la vie évolue au rythme des romans, avec leurs lots d"évènements heureux ou tragiques parfois. Ces personnages sont bien sur les enquêteurs avec en vedette l'inspecteur Linley, aristocrate et son acolyte préférée Barbara Havers, aux antipodes de cet homme, de par son origine, son comportement. Tous deux après une période d'acclimatation se respectent et s'apprécient mutuellement.
Il y a aussi d'autres enquêteurs, le personnel du bureau de Scotland Yard, et puis des amis de Linley.

C'est un des points que j'apprécie dans mes lectures de cette autrice, c'est de me retrouver avec tous ces personnages, qui me sont devenus familiers. Elle observe à mon gout un juste équilibre entre l'enquête à proprement parler et la vie de ses personnages.

Dans ce dernier tome de la série, Scotland Yard est amené à enquêter sur le meurtre d'une policière, membre d'un département dédié à l'investigation sur les mutilations faites aux femmes, mutilations qui n'ont hélas pas disparu avec l'installation des familles en Angleterre. Linley, Havers assistés du sergent Nkata vont essayer de dénouer les fils de cette enquête compliquée.

Ce que j'aime aussi beaucoup chez cette autrice, en dehors des retrouvailles avec les personnages récurrents, c'est que chacun de ses livres aborde des sujets parfois difficiles, mais qu'elle nous présente en détail. Celui de ce livre, les mutilations génitales faites aux femmes dans le but de les purifier et de leur assurer un bon mariage est horrifiant. Il est traité sans voyeurisme, sans surenchère dans l'horreur, de manière très documentée, mais sans que cela devienne didactique grâce à l'enquête policière qui permet de ne pas trop se focaliser sur ces violences.

L'autrice prend le temps d'installer les différents protagonistes du roman, la policière assassinée et sa famille, une autre famille d'origine nigériane où la violence se déchaine dans le contexte d'une excision programmée pour la petite fille, un médecin spécialisée dans la reconstruction pour ces femmes. On est plongé dans le Londres de ces communautés africaines et l'on suit avec intérêt les rebondissements multiples et les tribulations de nos enquêteurs dans un Londres engourdi par la canicule. Un vrai travail de fourmi les attend.

Un très bon tome, pour moi, que j'ai dévoré et apprécié grandement. Je n'ai pas vu passer les presque 700 pages

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Etant une grande fan des romans d'Elizabeth George et ce, depuis des années, j'étais ravie que Babelio me propose le dernier volume des aventures de Thomas Lynley et Barbara Havers.
Ce tome est à la fois passionnant et difficile du fait de la thématique, à savoir les mutilations génitales que l'on fait subir à des petites filles afin de les “purifier”.
Tout commence par le décès d'une femme policier qui enquêtait sur une clinique qu'elle soupçonnait de pratiquer des excisions illégales.
Il semblerait que ces pratiques soient surtout liées aux communautés nigérianes et somaliennes, et ce, aujourd'hui encore, alors que ces pratiques sont totalement interdites.
L'excision et ses conséquences tant physiques que psychologiques sont décrites avec beaucoup de détails, l'auteur nous parle des traditions de certaines communautés et des raisons qui poussent les parents à faire pratiquer ces atrocités sur leurs filles.
Lynley et Havers vont devoir enquêter dans la communauté nigériane de Londres et plus particulièrement dans une famille en particulier.
J'ai bien aimé le fait que l'enquête ne soit pas résolue en deux jours, mais que le roman prenne son temps, à la fois pour nous présenter les différentes protagonistes, mais aussi pour qu'on puisse voir évoluer la vie personnelle des policiers.
Lynley vit une relation compliquée avec une femme et Barbara Havers va devoir lutter contre les multiples tentatives de sa collègue Dee, qui veut absolument lui trouver un fiancé.
J'ai beaucoup aimé ce roman, à l'intrigue passionnante et qui montre des personnages ni tout noir, ni tout blanc.
Je remercie Babelio et les éditions des Presses de la Cité pour cet envoi.
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Second roman que je lis de la nouvelle Reine du Crime (la première restera toujours pour moi Agatha Christie), "Une chose à cacher" présente la dernière enquête de l'équipe de la Met (police métropolitaine londonienne, alias New Scotland Yard) constituée des sergents Barbara Havers et Winston Nkata, supervisés par l'aristocratique inspecteur Thomas Lynley.

Cette fois, l'enquête les plongera dans un sujet terriblement douloureux à tout point de vue : l'excision des femmes nigériennes et somaliennes. Jugée avec raison barbare, cette pratique traditionnelle de "purification" des fillettes en vue de les marier dès la puberté est illégale en Angleterre mais se pratique sous le manteau dans les communautés ethniques concernées. Lorsqu'une flic en charge de la prévention de l'excision meurt d'une commotion cérébrale et qu'on découvre qu'elle a été assassinée, les agents de New Scotland Yard entrent en scène avec détermination.

Le roman est violent à sa manière et expose crument la réalité de pratiques inhumaines et de violences faites aux femmes. Ces sujets sont d'actualité et ne sont pas traités ici de manière racoleuse mais sous un angle éclairant suscitant indignation et horreur. On voudrait que la fiction ne soit pas le reflet de la réalité, hélas, il n'en est rien.

Page-turner, ce pavé de 650 pages se dévore en seulement quelques soirées. j'apprécie beaucoup le style, le rythme et le dosage équilibré des dialogues. Je commence vraiment à me prendre au jeu de cette auteure et de ses personnages, ça tombe bien, j'ai encore deux opus dans ma PAL. Je précise qu'à mon avis, les enquêtes n'ont pas nécessairement besoin d'être lues dans l'ordre chronologique de parution.


Challenge PAVES 2022
Challenge MULTI-DEFIS 2022
Challenge ABC 2022-2023
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Un roman d'Elizabeth George c'est l'assurance de passer un très bon moment de lecture. Et je n'ai pas été déçue par ce nouvel opus. J'ai retrouvé avec plaisir mes personnages récurrents favoris (Thomas Linley, Barbara Havers,Winston N'Kata, Deborah St-James, etc) dans un Londres écrasé par un été caniculaire. La mort d'une policière appartenant à une brigade qui lutte contre les violences faites aux femmes amène Barbara et Winston à enquêter dans un quartier multiculturel où la tradition se heurte à l'occidentalisation de la société. Parallèlement, Deborah est contactée par une femme qui lui demande de photographier des jeunes filles nigérianes qui ont été mutilées dans leur enfance au nom de la tradition. Et enfin, un jeune garçon cherche à sauver sa soeur de 8 ans qui doit être « purifiée » si elle espère pouvoir faire un bon mariage plus tard.

Ces trois histoires, au départ singulières, se croisent, se recroisent et finissent pas se fondre en une seule pour dénoncer une réalité révoltante qui subsiste encore malgré la loi, à savoir les mutilations que l'on fait subir à de très jeunes filles, mutilations qui n'ont pas lieu d'être mais qui persistent et sont commises par des femmes persuadées qu'en agissant ainsi, elles aident leurs filles dans la recherche d'un futur mari.
L'histoire est très bien menée, le rythme est haletant, on lit de plus en plus vite en se demandant avec angoisse si Téo va réussir à éviter à sa soeur des souffrances terribles. On en oublierait presque la mort de cette policière !

Challenge Solidaire 2022
Challenge Pavés 2022
Challenge Multi-défis 2022



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La série Lynley de "la plus anglaise des romancières américaines" est née en 1988 (1990 en VF), mais le temps n'a pas de prise sur ses personnages. Leur univers a évolué, comme le nôtre (internet, téléphones portables, et analyses Adn puisqu'il s'agit de policiers), mais l'une des protagonistes reste présentée comme 'une jeune femme', depuis trente-cinq ans - donc idem pour les autres. Peu importe ce bain de jouvence, limite 'bocal de formol', j'ai retrouvé l'auteure et son équipe d'enquêteurs avec délice. Ma préférée est évidemment Barbara - son franc-parler, son humour bourru, les inscriptions sur ses T-shirts (tachés), sa (non)coiffure, son alimentation riche en gras-salé-sucré. Une soeur de coeur, pour moi ! ♥ J'aime aussi 'Trésor' et mon coeur palpite encore pour Lynley l'aristo guindé, même si je peux désormais être sa mère, puisque je vieillis, mais pas eux.
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Comme dans la plupart de ses romans, Elizabeth George s'attaque à un sujet de société. Ici : les MGF, mutilations génitales féminines, en l'occurrence sur les fillettes d'origine nigériane et somalienne. Ces pratiques sont évidemment interdites au Royaume Uni, mais il n'est pas difficile de trouver des exciseuses (car oui, cela reste une affaire de femmes...), plus ou moins soignées et compétentes.
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Il y a des moments douloureux dans ce long roman, peut-être un peu trop de 'combats de coqs' père-fils, et sans doute 200 pages de trop (sur 850). Les pauses avec Barbara Havers & Winston Nkata sont donc bienvenues pour faire baisser la tension. La fin m'a semblé particulièrement réussie, surtout que j'avais oublié si l'auteure était adepte ou non des happy-end. Suspense jusqu'au bout, donc.
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J'avais lu les quinze premiers ouvrages de cette série de la talentueuse Elizabeth George, jusqu'à celui de 'trop', à un mauvais moment. Celui-ci est paru en 2022.
Je me réjouis d'en avoir quelques-uns à découvrir.
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J'ai été vraiment très agréablement surprise par Une chose à cacher. Depuis quelques temps, je n'appréciais plus trop les romans d'Elizabeth George, trop tournés selon moi sur la psychologie des personnages et de moins en moins sur l'intrigue policière proprement dite.

J'avais trouvé Un goût de cendres long, La punition qu'elle mérite ennuyeux, Mémoire infidèle long et ennuyeux, et Une avalanche de conséquences long, ennuyeux et exaspérant.

Et les démêlés de Barbara Havers avec Isabelle Ardery (sans compter les incessantes mentions de l'alcoolisme de celle-ci) commençaient franchement à me taper sur les nerfs.

En un mot, j'étais très frileuse à l'idée de sortir ma carte bancaire pour m'offrir le dernier livre sorti.

Finalement, je suis très contente de m'être laissée tenter.

On retrouve dans Une chose à cacher l'Elizabeth George de ses premiers livres : une bonne grosse énigme policière qui m'a littéralement scotchée au bouquin tout le week-end.

Je ne parlerai pas ici de l'intrigue, la plupart des Babelionautes en font un résumé dans leur différentes critiques. le sujet de fond est attachant... et on n'évoque pas trop les goûts vestimentaires de Barbara Havers.

Bref, pour ceux qui comme moi étaient un peu en froid avec Elizabeth George, je leur recommande chaudement cette lecture, qui se déroule dans la canicule londonienne (si, si, c'est possible!)

Les inconditionnels de ses romans auront déjà lu le livre, de toute façon!
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Membre d'une section spéciale de lutte contre les violences faites aux femmes, l'inspectrice Téo Bontempi a infiltré sous une fausse identité une clinique qu'elle soupçonne de mutilations génitales médicalisées. D'origine nigériane, la jeune femme a elle aussi été excisée dans son enfance. Elle est retrouvée inconsciente dans son appartement, le crâne fracassé par un objet non identifié. Elle succombe à ses blessures. Les inspecteurs Thomas Lynley et ses adjoints, Barbara Havers et Winston Nkata, se plongent dans l'enquête qu'elle menait au sein de cette communauté nigériane. Ils s'intéressent également à la vie privée de cette jeune femme.

Je n'avais pas lu cette autrice depuis de nombreuses années, hormis un recueil l'an passé sur ses secrets d'écriture, de l'idée au crime parfait , je me suis à tort privée des enquêtes de l'inspecteur Linley et de la désopilante Barbara Havers, mais j'ai pris beaucoup de plaisir à les retrouver, l'autrice n'ayant en rien perdu de son sens de l'humour. le fidèle ami de Linley, Simon Saint-James est aussi de la partie, puisque son épouse, Deborah tient en tant que photographe un rôle primordial dans ce récit. Mais passons au sujet révoltant de ce roman. Nous allons faire la connaissance de la famille Bankole, composée du père Abeo, un tyran domestique, qui violente et humilie son épouse soumise, Monifa. Tous deux sont liés à la tradition religieuse nigériane qu'ils ne renieraient pour rien au monde. Et celle-ci impose le mariage aux petites filles, le plus tôt possible. Ainsi nait le projet de marier leur fille âgée de huit ans, Simisola, à un homme du pays. Avec cela, il y a aussi la tradition de l'excision destinée à empêcher la future jeune femme de ressentir un plaisir sexuel, et ainsi de rester fidèle à son mari. Tanimola, le frère aîné de Simisola, surprend les projets de ses parents et vient en aide à sa petite soeur.

Durant ma lecture a eu lieu la Journée internationale des Filles, durant laquelle les médias ont évoqué ce sujet encore tabou des mutilations génitales féminines, sur des enfants très jeunes, prodigués parfois dans des conditions d'hygiène déplorables, sans anesthésie. Je savais que ces pratiques d'un autre âge existaient, mais dans ma grande naïveté je les croyais cantonnées au continent africain ( ce qui n'amoindrit pas l'horreur de ces actes). Après la lecture de ce roman, je n'ai eu aucun mal à croire que ces pratiques barbares aient lieu dans nos pays industrialisés, et que certains parviennent même à en tirer profit !

Les 650 pages d'Une chose à cacher m'ont impressionnée, j'ai toujours un peu peur de me lancer dans un gros roman, de voir ma concentration s'effriter au fil des pages. Dans le cas présent, je n'ai eu aucun mal à entrer dans l'histoire, à m'investir des personnages et à suivre cette enquête passionnante. Bref j'ai englouti ce pavé en quelques jours. le sujet est très bien traité, j'ai appris des choses que j'ignorais, je suis maintenant sensibilisée à ce sujet des mutilations génitales féminines. Elizabeth George parvient à traiter avec brio ce sujet de société et à l'insérer dans une enquête qui ne laisse aucun répit au lecteur. Pas de temps mort, des personnages construits et développés, rien n'est laissé au hasard et autant vous dire que l'autrice nous balade d'un bout à l'autre du récit. La vie privée et professionnelle de chacun des protagonistes s'entremêlent de façon à créer un récit riche sur un sujet profond. Une excellente réussite dans le domaine. Un titre passe-partout (c'est souvent le cas pour ce type de littérature anglo-saxonne) pour une histoire qui ne l'est pas et qui mérite vraiment le détour.

Je remercie Babélio et les Editions Presses de la Cité pour l'envoi de ce roman, reçu dans le cadre d'une Opération Masse Critique Privilégiée.
Lien : https://loeilnoir.wordpress...
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Fan depuis longtemps d'Elizabeth George j'avais hâte de lire son dernier ouvrage. Je n'ai pas été déçue de cette nouvelle enquête, retrouvant avec plaisir Thomas Linley et ses fidèles adjoints Barbara Havers et Winston Nkata.
Teo Bontempi a été agressée chez elle, malgré l'arrivée des secours elle décédera à l'hôpital. Elle faisait d'une brigade luttant contre les violences faites aux femmes et enquêtait sur une clinique privée qui pratiquait des mutilations médicalisées sur les femmes de la communauté africaine.Est-ce pour cette raison qu'elle a été assassinée ou son meurtre est-il lié à sa vie personnelle?
Affublé de ses incroyables t-shirts Barbara se lance dans cette enquête avec son non conformisme légendaire. Thomas, outre son équipe à diriger doit mettre de l'ordre dans sa vie privée , dans ses relations avec Dreidre.
Outre l'enquête criminelle rondement menée, l'auteur attire l'attention sur un sujet terrible: les mutilations faites aux femmes et la transmission de cette coutume solidement ancrée dans la religion. Très bien documenté sur cette pratique, l'auteur nous montre comment ce fléau est combattu et quelles sont les moyens d'actions pour les jeunes filles d'y échappé notamment ace le personnage de Tani, adolescent d'origine nigériane qui va tout tenter pour soustraire sa soeur au projet de ses parents.
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Elizabeth George s'attaque cette fois à un sujet tragique et malheureusement peu médiatisé : l'excision. Sans faire de pathos, elle parvient à dénoncer au coeur de son intrigue, l'absolue barbarie que représente cette pratique de soi-disant purification des femmes, qui, au-delà de la mutilation entraîne non seulement des souffrances physiques épouvantables mais aussi des complications toute la vie durant, et souvent des vies irrémédiablement brisées. Au passage, l'écrivaine dénonce aussi la polygamie et l'asservissement des femmes dans certaines familles des communautés nigérianes de Londres.

Elizabeth George joue sa partition avec maestria, distribuant les rôles de manière savamment dosée : les personnages qui nous sont familiers comme Linley et Barbara Havers sont toujours présents bien sûr, tandis que l'écrivaine accorde plus de place dans ce roman à Deborah Saint-James, Winston Nkata ou Daidre, nous permettant d'approfondir notre connaissance de ces héros récurrents, avec notamment l'entrée en scène des parents de Winston Nkata. Mais je suis restée un peu sur ma faim en ce qui concerne l'évolution du personnage de Barbara : l'auteure prend son temps avec elle, même si Salvatore, le commissaire italien est présent à Londres pour améliorer son anglais... Les héros spécifiques à cette intrigue ont aussi une belle exposition, bien répartie, qui permet de nous attacher à chacun d'eux.

Enfin, l'alternance rapide des chapitres courts - presque trop courts ? - , contribue à donner un rythme soutenu au roman et entretient le suspense jusqu'au bout.
Une réussite de bout en bout sans aucune fausse note, bravo l'auteure !

Je remercie chaleureusement Babelio et les éditions Presses de la Cité pour cette masse critique privilégiée.

Challenge multi-défis 2022
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Challenge plumes féminines 2022
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La petite Simi, âgée de huit ans, ne peut pas garder pour elle le secret que lui a confié sa mère : elle est trop excitée. Elle explique à son frère qu'elle va bientôt devenir une femme. Dans trois semaines, elle va avoir une initiation, suivie d'une grande fête. Elle recevra des cadeaux, pourra choisir le gâteau, elle portera des bijoux et du maquillage, etc. Au début, Tani ne comprend pas ce qu'elle raconte. Mais quand elle relate l'examen qu'Ester Lange lui a imposé, la vérité s'infiltre dans son esprit : sa petite soeur va être excisée. le jeune homme est déterminé à empêcher ce crime. Leur père, Abeo veut s'assurer que sa fille sera une « bonne génitrice » et que son mariage apportera une dot conséquente.


Thomas Lynley, commissaire par intérim, enquête avec ses adjoints, Barbara Havers et Winston Nkata, sur la mort de Teo Bontempi, une policière, qui appartenait à la brigade luttant contre les violences faites aux femmes. Les pistes sont nombreuses : familiales, amoureuses, professionnelles, etc. L'équipe découvre que Téo, d'origine nigériane, avait été excisée avant d'être adoptée par une famille anglaise. Sous couverture, elle enquêtait sur le marché parallèle de l'excision, interdite en Grande-Bretagne.


Une chose à cacher est, également, pour ceux qui connaissent la série, le grand retour de Deborah Saint James. Très discrète dans les opus précédents, une place importante lui est consacrée dans celui-ci. Elle est chargée par la sous-secrétaire d'Etat à l'Education de réaliser un livre de photos, accompagnées d'entretiens sur la « Maison de l'Orchidée », réalisé en parallèle d'un documentaire. Cette association lutte contre les violences faites aux jeunes filles nigérianes et somaliennes : mariages forcés, mutilations génitales, etc. Sa fondatrice montre de l'agressivité envers la photographe : elle estime qu'en tant que blanche, elle n'est pas la personne idéale pour parler des souffrances des femmes noires.


A travers ces trois pans, Elizabeth George alerte sur le fléau des mutilations génitales, qui continuent à être pratiquées sur des petites filles nigérianes et somaliennes. Elle décrit ces agissements criminels, qu'ils soient médicalisés ou non. Elle explique les conséquences horribles, les souffrances physiques et psychologiques qui en découlent. Bien qu'informée de l'existence de ces tortures, je n'avais jamais été autant immergée dans la réalité des actes et de leurs répercussions. J'ai été ébranlée par les mots de l'auteure qui sensibilise avec sensibilité et délicatesse, mais dans un cri du coeur, ces violences faites aux femmes. L'auteure aborde aussi le sujet de la reconstruction génitale, sans cacher les limites des possibilités. J'ai été bouleversée par le thème principal du livre.


Une chose à cacher est le vingt-et-unième tome de la série. J'étais heureuse de retrouver l'humour sarcastique de Havers, l'élégance de Lynley, de découvrir l'intimité de Nkata et la générosité spontanée de Deborah Saint James. J'ai aimé que tous franchissent les limites de la rigueur judiciaire et policière, lorsque la protection de personnes le nécessitait. Vous pouvez commencer la série par cette enquête (en ce qui me concerne, j'avais commencé par la douzième) : je suis presque certaine, qu'ensuite, vous la reprendrez à ses débuts. Elizabeth George est l'écrivaine qui m'a fait aimer les polars et je suis fan de ses personnages récurrents, que l'on suit depuis plusieurs décennies. J'aime qu'ils évoluent au rythme de la société, tout en conservant leur personnalité. Ils sont différents, mais se respectent et s'apprécient.


J'ai adoré Une chose à cacher.


Je remercie sincèrement les Éditions Presses de la Cité et Babelio pour cette Masse Critique privilégiée.


Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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