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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Comment ? Vous ne reconnaissez pas cette célèbre strophe des « Violents de l'automne » ?

♫ Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l'heure… de la vengeance,
Il se souvient
Des jours anciens
Et il se meurt… en souffrance ♪

Il s'agit de Bernard Martinez, un pied-noir retraité non loin de Perpignan, qui repose en paix dans son appartement depuis trois jours, l'inscription OAS marquée ostensiblement en rouge sur une des portes.

En paix, façon de parler… Menotté à une chaise, cet ancien français d'Algérie a tout de même été torturé puis assassiné d'une balle dans la tête, laissant les murs dans un état déplorable.

Dépêché sur cette affaire par le commissariat de Perpignan, le lieutenant Sebag, que l'on avait découvert dans l'excellent « L'été tous les chats s'ennuient.... » servi à la sauce hollandaise, reprend du service pour notre grand plaisir.

En parallèle, Sebag a promis à sa fille de faire toute la lumière sur la mort d'un des camarades décédé en scooter le même jour de l'assassinat de Bernard Martinez. Mystère, mystère…

Dans un style toujours aussi fluide, Philippe Georget nous replonge dans la période trouble de l'Algérie française des années 60 et de ses possibles résurgences plus de quarante après.

Tout en mêlant histoire et polar, j'ai trouvé la mécanique bien huilée pendant la majeure partie du roman. Par la suite, j'ai été un peu déçu par le caractère beaucoup trop prévisible des évènements et une fin presque attendue. Trop de sous-entendus, pas assez de fausses pistes et au final un décryptage trop facile… d'une mécanique trop bien huilée !

Pour relativiser ma critique sur cet ouvrage, je tiens à préciser que Philippe Georget avait mis la barre très haute avec « le paradoxe du cerf-volant », un roman noir plus qu'un polar, écrit après « Les violents de l'automne », qui m'avait littéralement subjugué par son originalité et son écriture.

Ainsi, pour ceux qui ne connaissent pas l'auteur, ce roman reste donc un bon cru malgré tout, les deux autres étant bien meilleurs selon moi. Philippe Georget, une valeur sûre à suivre de près !

Note 3.5-4/5
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Le hasard qui guide mes lectures fait que j'enchaine en ce moment deux livres qui se rapportent à la même période historique. Après de ruines et de gloire d'Akli Tadjer, voici un autre roman qui traite de la guerre d'Algérie, vue cette fois-ci cinquante ans après les événements, par ceux qui ont été rapatriés d'Algérie (terme qu'ils contestent, puisqu'ils sont nés et ont vécu en Algérie toute leur vie). le corps d'un homme, déjà âgé, est retrouvé, il a été assassiné, et sur la porte de son logement, trois lettres, trois lettres qui ne parlent pas à la jeune génération, trois lettres qui ont cependant semé l'effroi à une époque : OAS. Est-ce à dire que cet homme a fait partie de ce mouvement, est-ce à dire que ce mouvement veut se venger de lui des années après ? Parce que oui, franchement, qui peut avoir envie de se venger cinquante ans après les faits ? Plus de personnes qu'on ne le croit, il n'y a pas de prescription pour cela !
Parallèlement, le lieutenant Sebag enquête sur la mort d'un ami de sa fille, tué à quatorze lors d'un accident de scooter. Il pense que le policier chargé de l'enquête est allé un peu trop vite en besogne, mais il n'est pas facile d'enquêter quand l'enquête est officiellement terminée, il faut être discret, et ce n'est pas toujours facile.
J'ai aimé l'aspect historique de ce roman, le fait de nous replonger dans ces années dont on parle peu, voire très peu, le fait de nous montrer quel chaos régnait là-bas, ce qui parait presque incroyable vu de notre point de vue. J'ai eu l'impression que l'on avait balayé sous le tapis non seulement les événements, mais surtout les conséquences qu'ils ont eu sur le long terme - comme si, finalement, il n'y avait jamais eu de conséquences !
Moins réussi à mes yeux est la partie vie personnelle du lieutenant Sebag, qui craint que sa femme ne l'ait trompé, exprimera sa jalousie, assez constante il faut bien le dire, mais ne se confrontera pas à elle, ce qui n'aurait, d'ailleurs, peut-être pas réglé son problème. Ces passages ne m'ont cependant pas empêché d'apprécier toute la partie historique, et toute la partie policière, ce qui est déjà beaucoup.
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Après L'été tous les chats s'ennuient, Georget passe à l'automne et nous embarque dans une nouvelle aventure de l'inspecteur Sebag, le flic "normal".

Quelques mois seulement se sont écoulés depuis que nous avons fait connaissance avec Gilles Sebag. Les vacances sont finies et la reprise est un peu dure. Gilles accompagne sa fille à l'enterrement d'un copain de classe. Accident de scooter...C'est d'autant plus dur pour lui qu'il a fini par céder et en offrir un à son fils quelques semaines auparavant.

Avant d'être flic, Gilles est père et mari; ses préoccupations du quotidien sont celles de monsieur tout le monde. Rentrer tôt du boulot, passer du temps avec sa famille, faire du sport...

Mais il lui arrive aussi d'être confronté à des affaires de meurtres qui sortent de l'ordinaire. Comme celle de ce vieux monsieur apparemment sans histoire assassiné d'une balle dans la tête dans son salon. L'inscription OAS peinte sur la porte est le seul indice dont disposent les enquêteurs. C'est en s'intéressant de plus près à la communauté pied noire de la région et en fouillant dans le passé algérien de la victime que l'enquête pourra avancer...

De l'histoire de la guerre d'Algérie, je ne connais pas grand chose. Tout comme les enquêteurs d'ailleurs. Les grands lignes: le retour en France des pieds noirs après l'indépendance, les sigles FLN et OAS, sans trop savoir à quoi ils correspondent...une sale guerre aux méthodes peu glorieuses...

Désormais j'y vois un peu plus clair, j'ai appris plein de choses et sous plusieurs angles.


J'aime quand l'intrigue d'un polar trouve ses racines dans L Histoire ( d'ailleurs je ne digère L Histoire que quand elle est diluée dans la fiction).

J'aime quand le travail des enquêteurs est un peu laborieux: pas d'indice évident, une enquête de proximité, du porte à porte, des journées à passer des coups de fil. Un travail réaliste quoi...

J'aime quand il y a des tensions dans l'équipe et une évolution des personnages.

J'aime quand le style de l'auteur est fluide et agréable à lire.

J'aime les violents de l'automne pour toutes ces raisons.



J'ai hâte de retrouver Gilles en hiver et en été !
Lien : http://lesgridouillis.over-b..
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J'ai découvert la plume de Philippe Georget en me penchant sur feu les éditions Jigal Polar dont je voulais découvrir depuis longtemps le travail.

Mon choix s'est tout naturellement porté sur « L'été tous les chats s'ennuient », de Philippe Georget.

Pourquoi naturellement ?

D'abord, parce que ce titre est le premier opus mettant en scène le personnage récurrent du Lieutenant Gilles Sebag – et j'adore les personnages récurrents.

Ensuite parce que l'action se déroule sur Perpignan et sa Région, des lieux rarement mis en avant dans la littérature policière (si ce n'est dans mes romans que personne ne connaît).

Enfin, parce que j'avais déjà croisé l'auteur sur des salons littéraires.

Sans être totalement emballé par cette première lecture, j'avais tout de même apprécié la plume de l'auteur, quelque peu le personnage central, même si j'avais des choses à reprocher au système narratif utilisé et à l'intrigue.

Pour autant, j'enchaînais immédiatement avec le second opus de la série : « Les violents de l'automne » – oui, c'est comme les quatre saisons de Vivaldi, sauf qu'ici ce sont les quatre saisons de Gilles Sebag – un roman publié en 2012.

Pour rappel, Philippe Georget est né en 1963 en Seine–Saint-Denis et n'est arrivé au pays catalan qu'après avoir été muté à Perpignan par France 3 où il officiait en tant que journaliste.
Le Lieutenant Gilles Sebag est chargé d'enquêter sur le meurtre d'un Pied-Noir habitant dans le quartier du Moulin à Vent de Perpignan. L'homme a été abattu d'une balle dans la tête et on a retrouvé, inscrit sur une porte, trois lettres : O.A.S.

Gilles Sebag va donc devoir enquêter dans le milieu pied-noir du département afin de trouver qui est l'auteur d'une vengeance évidente prenant sa source probablement durant la Guerre d'Algérie…

On retrouve dans ce roman tout ce qui avait fait le charme du premier opus, mais également tout ce qui m'avait un peu moins emballé.

En tout premier lieu : le système narratif.

Bon, je sais, je suis probablement un des seuls lecteurs qu'un tel système narratif dérange, mais, que voulez-vous, j'ai du mal avec la systémisation des narrations alternées.

Dans le premier, l'auteur passait de l'enquête à la vie privée de Sebag – en un tout cohérent – à des passages relatant les heures d'une femme kidnappée, puis aux pensées du kidnappeur… Heureusement, les passages ne concernant pas le personnage central étaient plutôt courts, mais je déteste cet artifice qui est chargé de faussement dynamiser un récit simple et linéaire.

Ici, les passages hors enquêtes sont plus nombreux et plus longs puisque, de l'enquête, le lecteur est transporté, par à-coups, au début des années 1960 pour comprendre, à coups de flash-back, les origines des meurtres, puis au présent pour présenter l'état d'esprit du meurtrier…

Si, certes, les passages dans les années 1960 sont nécessaires à la compréhension de l'ensemble, ces retours en arrière n'ont eu de cesse de me lasser – mais c'est le procédé qui veut ça chez moi.

Je reprocherai la propension de Gilles Sebag (et donc de l'auteur) à se pencher encore sur les questionnements autour de l'infidélité de sa femme durant l'été précédent. Cela n'apporte rien à l'histoire, ni même au roman et si, déjà, c'était lassant dans le premier opus, y revenir encore et encore, des mois après (le roman se déroule l'automne qui suit) voilà qui est vraiment irritant. Après tout, le gars est un enquêteur hors pair alors, soit il enquête pour avoir sa réponse, soit il pose la question à sa femme, soit il passe à autre chose.

Quant à l'intrigue… je dois avouer que je méconnais totalement l'univers des Pieds-Noirs, que je ne m'intéresse pas à la Guerre d'Algérie et donc, l'histoire a eu un peu de mal à m'enthousiasmer.

Heureusement, reste la plume de l'auteur, un héros attachant (malgré ses ruminations sur l'éventuelle infidélité de son épouse) et la visite du département.

D'autant que, cette fois, l'auteur n'a pas oublié d'évoquer l'omniprésente Tramontane qui, chez nous, souffle, certes, en Automne, mais pas que.

Au final, un roman que j'ai lu sans déplaisir bien que le sujet ne m'intéressât pas et malgré les quelques défauts évoqués…
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Une enquête policière à Perpignan, après le meurtre de deux retraités. L'auteur fait un parallèle avec les combats de la guerre d'Algérie pour mener à bien l'enquête. le fil de l'action est bien construit. Je découvre cet auteur et c'est une belle découverte.
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Un homme est retrouvé bâillonné, menotté, assassiné d'une balle dans la tête. Une étrange inscription est marquée sur la porte su salon : OAS ( organisation Armée secrète), sigle qui rappelle des attentats, des meurtres qui se sont produits de 1961 à 1962 en Algérie.
Gilles Sebag est chargé de l'enquête, c'est un homme aimé, un flic compétent qui doit suivre son intuition dans une affaire qui semble compliquée.

J'ai été impressionné par la précision de l'écriture, les informations liées à cette guerre, Philippe donne d'ailleurs des tranches de vie de ceux qui ont vécu ces violences, des rapatriés, dans un contexte poignant.
Molina et Sebag enquêtent dans ce milieu pieds-noirs et se renseigne auprès d'un historien spécialiste de cette guerre.
Un autre cadavre est découvert, abattu avec la même arme.
Il est difficile de narrer les nombreuses qualités de ce livre, l'auteur retrace cette affaire qui a marqué les esprits, pour ceux qui ont oublié. Une époque lointaine et tellement ancrée dans ceux qui témoignent, qui gardent en mémoire les séquelles d'une époque passée.

De Perpignan à Alger, d'un polar à l'histoire, nul doute que l'écriture de Philippe regorge de talent. La documentation réaliste rend cette histoire très poignante. Je vous le conseille vivement, rien ne sert de trop vous dévoiler la tenance de ce polar, vous l'aimerez..
Lien : http://lesromansdechris.blog..
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Personnellement, je ne connaissais pas beaucoup les événements d'Algérie. A travers un bon polar, l'auteur réveille cette période de l'Histoire. Il nous explique, nous apprend, donne les différents points de vue. On comprend mieux les horreurs vécues en Algérie, aussi bien par les Français que par les Algériens.
Le lieutenant Sebag n'y connait pas grand chose non plus et on apprend avec lui, à travers cette enquête, les grandes lignes sur l'OAS, le FLN, le retour en France des pieds noirs, l'indépendance de l'Algérie. Toute guerre a ses méthodes peu glorieuses, ses histoires de vengeance, de rancoeur, même 50 ans après.
Un grand bravo pour ce roman, car grâce à la fiction, on apprend plein de choses, et sous divers angles. C'est tellement plus facile de diluer L Histoire dans la fiction!
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Georget Philippe – "Les violents de l'automne" – Jigal/Polar, 2019 (ISBN 978-2-37722-072-4)

L'écriture n'est pas franchement transcendante voire un peu lourde, l'imbrication des intrigues est un peu cousue de fil blanc, les personnages pas trop bien fouillés.

Mais l'auteur rattrape tous ces défauts en traitant intelligemment un thème d'une grande complexité, à savoir les séquelles de la Guerre d'Algérie dans la France d'aujourd'hui, plus précisément dans la région de Perpignan. Tous les "pieds noirs" ne furent pas forcément des suppôts de l'OAS, même s'ils aimeraient que leur passé et leur culture particulière ne disparaissent pas dans les sables de l'oubli...

Un roman intéressant sur ce thème très difficile.

Sur ce thème, voir par exemple :
- Belezi Mathieu (pseudonyme de Gérard Martial Princeau, né vers 1947-48) - «C'était notre terre» Albin Michel, août 2008 (cf recension)

- Blas de Roblès (Jean-Marie) – "Dans l'épaisseur de la chair" – Zulma, 2017 (cf recension)

- Mauvignier Laurent - «Des hommes» - éditions de Minuit, 2009 (cf recension)
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