Un exercice de mémoire d'un homme, Franz-Georg qui prendra le nom de sa peluche
Magnus ; un ourson, dont le passé a été effacé d'abord par le temps car trop petit pour se souvenir et de souvenirs de mort traumatisants et ensuite par une femme devenue sa mère officiellement par substitution qui va réécrire, à sa convenance, le passé de l'enfant.
Tout au long de ce récit cet homme en colère interne , inconnu à lui-même, cherche son passé. de lui il ne reste qu'un ourson peluche qui ne le quitte jamais Doublement amnésique il est entouré par un tissu de mensonges savamment mis en place mais
Magnus va sentir que quelque chose émerge petit à petit : cette vie qu'on lui a expliqué n'est pas la sienne du moins partiellement
D' abord il s'interroge sur ce passé qu'il ne sent pas légitime, un malaise persiste puis des brides de souvenirs se mettent en place à la suite d'un choc traumatique :une insolation
Alors il va se plonger dans un passé qu'il aurait mieux valu oublier mais cette remémoration progressive va l'entraîner irrésistiblement vers la vérité
Il va partir sur les traces de son prétendu père nazi en cavale et de ses origines .
Parallèlement il cherche sa place dans la société et trouve quels appuis solides qui l'aident à progresser mais reste en marge d'une vie « normale » et sa vie affective en subit les conséquences. Il en souffre jusqu'à ce qu'il trouve une femme avec laquelle il va s'apaiser
Sur fond de période de guerre et d'après guerre, de nazis arrogants, de pasteurs lumineux, de couples hors normes c'est une belle histoire d' amours car c'est de ça que Germain parle en fait plus que d'une dimensions philosophique de l'homme blessé à la recherche de son passé.
Belle écriture mais quelques envolées lyriques et mystiques ou du moins oniriques (toutefois très plaisantes et somptueuses) viennent parasiter la narration qu'il aurait mieux valu laissé dans un registre plus simple. de même le hachage des paragraphes fait perdre du dynamisme à la narration
Bref on dira qu'on a aimé globalement mais il semble que
S. Germain se soit perdu dans un style quelque peu empathique et on reste assez sérieusement sur sa faim
On hésite sur le style qui a été voulu par
S. Germain mais on le découvre en fin de livre. Quelques pages seulement mais très poétiques et de grande qualité qui rachètent l'ensemble de la narration