Le miroir, spéculum, est le complément indispensable d'un cabinet de toilette; en présence des textes formels de Pline et d'Aristote, il est certain que les anciens avaient des miroirs en verre. « Sidon, dit Pline, célèbre par ses verreries, s'était aussi occupée de miroirs. » On a découvert des miroirs à main en verre, mais « ils reflètent plutôt l'ombre de l'image que l'image elle-même », pour employer l'exacte définition que Pline applique à l'obsidienne et qu'on peut appliquer avec autant de raison à un miroir de verre noir fixé à une muraille de Pompéi qui reflète dès qu'il est rendu humide.
La Grèce eut ses verreries, et c'est à elle qu'on doit les premières fontes de verre opaque pour la mosaïque; la Grèce, cependant, ne paraît pas avoir atteint dans l'art de la verrerie la perfection des Égyptiens et surtout des Romains; elle appelait le verre « pierre fusible ». Les auteurs anciens ne signalent aucun objet d'art en verre de fabrication grecque. Sidon conserva longtemps le monopole, pour ainsi dire, de la fabrication, et l'activité commerciale des Phéniciens répandit l'usage du verre dans tout le bassin de la Méditerranée.