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Citations sur Portrait d'après blessure (59)

Les personnages s'appellent Olivier et Héloïse, ils ne se connaissent pas mais leurs destins vont être pratiquement les mêmes. Ils vont tout les deux déjeuner, mais la rame de métro dans lequel ils sont, est gravement endommagée par une explosion. Dans ce livre ils se bâteront pour réparer les dégâts que cette image aura causé dans leur vie. Une photo prise par les médias juste après cette explosion.
J'ai beaucoup aimé ce livre, car il montre que part une seule photo, les souvenirs ne s'oublient pas. Même si on veut les effacer, ils seront toujours là. J'ai beaucoup apprécié la fin, qui se termine très bien.
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Le livre Portrait d’après blessure d’Hélène Gestern raconte l’histoire de deux collègues, Olivier et Héloïse, empruntant une rame de métro pour aller déjeuner à Paris et se retrouvent victimes d’une explosion durant leur trajet.
Alors que la scène décrite est terrifiante, bouleversante et choquante, une photo de ces deux amis durant leur évacuation bouleversera leurs vies respectives. Tous deux n’auront plus qu’une chose en tête ; réparer les dégâts de cette image. C’est avant tout l’histoire de deux êtres aux prises avec le pouvoir des photographies, qu’elles parlent la langue de la dignité ou celles du désastre alors qu’ils ont été victimes d’un carnage.
Outre les blessures psychologiques qu’ils ont vécues dans cette explosion, ils doivent se battre au quotidien pour tenter de reprendre une vie sociale déchiquetée par la vision publique que l’on a fait d’eux à travers la diffusion de cette image.
Ce livre m’a vraiment captivé grâce à la mise en page qui ressemble à un journal intime, dans lequel se livrent Olivier et Héloïse. On ressent ce bouleversement qui va tout faire basculer dans leurs vies mais également autour d’eux.
Portrait d’après blessure est mordant, il donne envie de le lire grâce à cette intrigue romancière, d’en savoir plus sur les deux personnages et a laissé libre court à mon imagination, comment est-ce que je réagirai si cela m’arrivait. Mon imagination est fortement renforcée en cette période d’attentats où beaucoup d’images circulent sur la toile et me font fréquemment penser à cette situation romanesque qui pourrait devenir une situation réelle.
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"on masque sous des formules usées jusqu'à la corde par leur répétition une agaçante absence d'information"
"Oh, je sais bien, il parait que maintenant le citoyen a le droit de contempler la saloperie du monde, les corps ensanglantés sur les chaussés de Syrie ou d'Irak"
"Même une enfant qui se noie centimètre par centimètre au journal du vingt heure on nous la montre"
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Même s'il fallait pour cela demeurer aveugle à une autre vérité, plus sombre et plus sordide : l'image est une tueuse en série. Et même sans m'en rendre compte, j'avais été son complice.
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Lisant ces jugements et l'insolente mauvaise foi qui suintait des plaidoiries, je comprenais surtout qu'une mécanique de presse cupide, dont le travail ressemblait plus à un tapin sur le boulevard de l'horreur qu'à du journalisme, détournait à son profit des lois qui n'avaient pas été écrites pour elle; je constatais l'incroyable hypocrisie de cette entreprise (...) prête à vendre la dignité de n'importe qui pour quelques parts de marché, le bon plaisir des actionnaires ou trois grammes de notoriété supplémentaire.
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Mais quelles étaient-elles, au juste, ces fameuses "nécessités de l'information"? Le spectacle de la mort en direct était-il devenu un dû? on avait bien d'autres pudeurs quand il s'agissait de masquer le visage d'un confrère retenu en otage. Et nous-mêmes dans tout cela? Quel genre d'êtres stupides, engourdis de violence étions-nous devenus, qu'il nous faille voir le sang en double page pour admettre qu'il avait coulé?
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Parce qu'ils étaient trop peu nombreux pour arrêter l'avalanche des images, l'égout des images. Parce que nous étions naïfs à vouloir nous convaincre qu'une vérité pouvait sortir de cette purulence iconographique. On n'avait pas tué moins depuis qu'on avait montré les morts des camps ; on n'avait pas torturé moins depuis qu'un bref émoi avait secoué le monde devant des hommes humiliés, à genoux, le corps nu et la tête dans un sac à papier à Abou Ghraib. Je ne pourrais faire autant d'émissions que je voudrais, je ne changerais rien à cela.
Je ne pouvais, en vérité, qu'avouer ma défaite devant le très vieux goût du meurtre, de l'écrasement et de la haine qui habitait ces clichés. Et constater que notre seul, infime, dérisoire pouvoir consistait à nous refuser à ceux, prédateurs, qui n'avaient pour autre objet que de nous imposer la vue du résultat encore palpitant de leurs lamentables chasse à courre.
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Je me contente de rester là, à l'abri d'une affection renaissante que je ne suis pas sûr de partager. Je suis fatigué à l'avance de tout ce qu'il faudra d'énergie, de courage et de cruauté pour retrouver l'élan salvateur nécessaire à m'en extraire. Peut-être persuadé, au fond, que l'instant de grâce est passé, qu'il n'aura plus lieu, et que le mieux que nous ayons à faire est de rassembler les débris de présent que nous a laissés l'explosion.
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J'ai éprouvé un étrange sentiment, un mélange de chagrin et de colère, à voir que nous étions tous, dorénavant, les proies potentielles d'un Minotaure d'un nouveau genre. Il ne fallait pas plus de deux secondes désormais pour mettre "à quia" la vie privée de n'importe qui. Alors, plus que jamais, je suis décidée à trouver un moyen de riposter. Pour moi, pour Olivier et pour nous tous, soldats inconnus tombés au champ du déshonneur du web - ce nouvel outil du bonheur, à ce qu'il paraît. (page 138)
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La vérité, c'est que je n'en peux plus. La gentillesse de Karine (=la compagne d'Olivier) me pèse, le silence d'Héloïse me mine. En revanche, les journalistes, eux, ne se gênent pas. Ils me harcèlent de courriels, sans parler des internautes qui se répandent sur les forums, de ceux qui twittent et retwittent n'importe quoi. Au début, je lisais encore les messages d'encouragement des téléspectateurs que mes assistants me faisaient passer. Mais je n'avais pas trouvé la force d'y répondre. J'ai aussi suspendu le compte Facebook que je consultais sans arrêt avant, un vrai tic. (page 70)
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