Un océan de pavot se place dans le XIX ème siècle en Inde mais aussi en littérature, c'est le retour du grand roman d'aventures avec foison de personnages haut en couleur, des péripéties, des coups de théâtre et des grands sentiments.
A cela il faut bien sûr ajouter l'exotisme indou accentué par le choix de l'auteur de ne pas aider son lecteur avec un glossaire des mots indiens, comme un voyageur perdu celui-ci doit accepter de ne pas tout comprendre et de parfois perdre pied mais cela fait partie du charme du roman.
Vers 1840 les compagnies anglaises déversent l'opium sur la Chine et pour que la production suive, les paysans indiens sont brutalement incités à produire le pavot au détriment même de leur propre nourriture, devant la misère et la famine beaucoup décident de se vendre comme coolies pour aller exploiter l'île Maurice sans espoir de retour.
C'est le parcours de ces parias que raconte Ghosh, de la veuve ruinée à la jeune fille que l'on veut marier de force en passant par un raja condamné pour banqueroute, tous vont suivre une route pleine d'embûches pour se retrouver sur un bateau, L'Ibis, en partance pour Maurice. A la douleur du départ va s'ajouter une traversée pleine de violence, qui va culminer dans une tempête sur la mer et dans les coeurs.
Comme dans les romans du XIXème les rebondissements sont souvent prévisibles ou tirés par les cheveux mais on retrouve le bonheur du romanesque assumé, des personnages typés, des méchants redoutables et des héros pleins de ressources. le tout dans une Inde implacable, à l'incompréhensible système des castes dans lequel les occupants anglais tirent les ficelles sans scrupules. Un vrai bonheur de lecture …. et il y a deux autres volumes.