AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782221129241
756 pages
Robert Laffont (20/04/2017)
4.27/5   66 notes
Résumé :
En Inde et en Chine, un grand roman d'aventures, mélange épicé de Victor Hugo et de Balzac.


1839. L'empereur de Chine décrète le blocus de l'importation d'opium. Les entrepôts des négociants anglais, indiens et américains sont fermés et leurs stocks brûlés. La flotte britannique s'arme, quitte l'Inde et fait voile vers Canton.
Dans le tourbillon soulevé par la guerre, Zachary, Noir américain qui se fait passer pour un Blanc, Catherine, ... >Voir plus
Que lire après Un déluge de feuVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
4,27

sur 66 notes
5
8 avis
4
2 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis
Le Déluge de Feu, c'est celui qui va s'abattre sur les jonques et forts chinois en cette année 1840 où la Royal Navy est chargée de faire respecter le droit des trafiquants anglais à vendre en Chine l'opium récolté aux Indes. Nous retrouvons les personnages des deux premiers tomes de cette trilogie toujours aussi passionnante tandis qu'un couple de guerriers apparaît. le premier est indien :
« Rares étaient les spectacles comparables à celui de l'infanterie indigène du Bengale en marche. Chaque membre du paltan en était conscient – dandia-wallahs, danseuses, palefreniers, berry-wallahs, bhisties porteurs d'eau- mais aucun plus que le havildar Kesri Singh, dont le visage devenait la figure de proue du bataillon quand il chevauchait à la tête de la colonne. »
Le second est anglais et le supérieur direct du premier : « Quand il était jeune officier, son agressivité lui avait souvent causé des problèmes, lui bâtissant la réputation d'un « Kaptan Marpeet » - capitaine bagarre. Toutefois le capitaine Mee était, à sa façon, un excellent officier, sans peur au combat et d'une équité scrupuleuse dans ses rapports avec les sepoys (cipayes en fr.). Kesri en particulier avait de bonnes raisons de lui être reconnaissant. »
Ils ne vont pas tarder à partir avec le corps expéditionnaire pour la Rivière des Perles, dans le triangle qui relie Hong Kong, Macao et Canton. Ils y croiseront les autres personnages de la saga. Ceux qui tentaient de faire fortune grâce à l'opium et sont pour l'heure ruinés, celle qui s'émancipe (Shireen la veuve découvrant la double vie de son défunt mari), ou ceux qui espèrent se retrouver après un amour de jeunesse contrarié. On s'immerge dans la condition féminine de ces temps et de ces lieux, on suffoque sous le poids des traditions et convenances familiales indiennes, on déteste la morgue des officiers anglais et le cynisme des trafiquants, on est saisi d'effroi au vu des conditions de vie sur les navires de l'époque et on tremble pour l'enfant qui s'embarque seul à la recherche de son père.
C'est un délicieux mélange d'Alexandre Dumas (pour les aventures), de Zola (pour la corruption et le cynisme de certains) et De Balzac (à vous de découvrir le Rastignac de l'histoire). On ne s'ennuie jamais et, une fois le roman refermé, on se dit que rien n'a vraiment changé. L'océan d'opium qui partait des Indes vers la Chine a simplement changé de lieux de production et de destination mais il se déverse toujours au mépris des lois interdisant son trafic et sa consommation. Il fait toujours des fortunes en causant autant de malheurs.
On pense aussi à la Chine, celle de 1840 vaincue en quelques canonnades et humiliée pour cent cinquante ans. A ce sujet, à Beijing les touristes visitent le « Palais d'été ». Beaucoup ignorent qu'il s'agit du nouveau « Palais d'été ». Quant à l'ancien, rasé et dévasté par les troupes franco-anglaises en 1860, il est toujours visité par les Chinois qui sont invités à bien regarder les graffitis laissés en anglais ou en français…
Et on espère que la sagesse de Lao Tseu est toujours aussi respectée :« Si quelqu'un t'a offensé, ne cherche pas à te venger. Assieds-toi au bord de la rivière et bientôt tu verras passer son cadavre. »
Et surtout, il y a la cupidité, celle des négociants qui mènent le jeu. Ce qu'un des personnages résume de fort belle manière : « Regardez, à l'intérieur de ce navire brûle le feu qui réveillera les démons de l'avidité cachés dans tout être humain. C'est la raison pour laquelle les Anglais sont venus en Chine et en Hindoustan : ces deux contrées sont si peuplées que si l'avidité s'y répand, elle consumera le monde entier. Cela a commencé aujourd'hui. Et ne se terminera que quand l'humanité entière, unie dans une grande folie d'avidité, aura dévoré la terre, l'air et le ciel. »
Comment ne pas faire le parallèle avec notre époque où les frontières s'effacent pour le grand marché. La mondialisation ne serait-elle pas la victoire des commerçants et des multinationales dont certaines sont nées à Hong Kong dans ces années-là ?
Un roman passionnant et profond !
Commenter  J’apprécie          151
Après Un océan de pavots et Un fleuve de fumée, Un déluge de feu clôt la trilogie de l'Ibis d'Amitav Ghosh, avant et pendant la première guerre de l'opium en Chine, autour de 1840. Pour les lecteurs des deux premiers volets de cette fresque historique, ainsi que pour les admirateurs du talent de romancier de l'écrivain indien depuis Les feux du Bengale, ce nouveau récit d'aventures sera sans nul doute, une fois encore, du nanan. L'érudition de l'auteur est immense, elle pourrait d'ailleurs être un frein pour goûter aux multiples intrigues mais intelligemment sertie dans leurs progressions, elle ne donne que plus d'épice à ce qui est raconté par ailleurs. Au passage, on y apprend, en détail, comment la Chine céda Hong Kong à l'Empire britannique. D'action et d'aventures, le livre n'en manque guère mais Ghosh met avant tout l'accent sur le destin de plusieurs personnages, y révélant leurs secrets (contés pour la plupart dans le premier tome de la saga), leurs contradictions, leurs fautes et leurs amours. Dans un premier temps, le romancier tisse trois histoires parallèles avant que ses héros se retrouvent tous près de Canton, à l'orée de la guerre. Il y a une multitude de ramifications entre les personnages qui, en d'autres mains que celles de Ghosh, auraient pu perdre le lecteur, d'autant que volontairement le livre ne comporte aucune note y compris pour expliciter certains termes indiens, ce qui ne gêne en aucun cas la lecture. Visiblement, l'auteur, mais ce n'est pas une surprise quand on le fréquente depuis longtemps, aime ses protagonistes même si ceux-ci ne sont pas exempts de défauts, loin de là. Chronique d'une époque, rendue avec un souci constant de réalisme, ironique voire sarcastique à l'occasion, Un déluge de feu s'impose comme une symphonie littéraire passionnante qui ne laisse d'autre choix que de dévorer avec gloutonnerie ses 740 pages. Avec, d'ores et déjà, la certitude que le romancier n'en a pas encore fini avec cette période clé de l'histoire du monde.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
Commenter  J’apprécie          70
Troisième volet de la trilogie , j ai ôté une demi étoile car je n aime pas trop les récits de bataille
Mais c est personnel

Les protagonistes se croisent ,se décroisent et tout se met en place avec maitrise dans ce gigantesque tableau

Une partie du roman relate les batailles navales et terrestres

Du grand roman , à lire sans hésiter
Lu juste après le Goncourt 2021 et cela m a réconciliée avec la lecture !
Commenter  J’apprécie          100
La fin de la trilogie. Dommage !
Le puzzle bien avancé dans le deuxième tome se met totalement en place avec ce roman.

Les Indiens (commerçants ou sepoy) en Chine lors de la première guerre de l'opium.

Les aventures individuelles se mêlent à la grande histoire. Nous retrouvons tous les personnages de l'Ibis qui sera d'ailleurs la dernière image du roman.

Étonnant comment l'auteur parvient à lier toutes les histoires individuelles entre elles en les interconnectant toutes.

Le livre est comme l'Inde et la Chine, fureur, sang, violence, amour, caste, religions, nature impétieuse, trahisons.
L'évolution de certains personnages tels Mrs Burnham ou Zachary peuvent étonner mais l'auteur amène très délicatement les changements de cap.

les 22 chapitres vont de 1838 à 1841, évoquent chacun les péripéties des personnages apparues dans les précédents ouvrages à savoir la famille de Deeti, le couplé Burhnam, Zachary Reid, Miss Paulette, la famille de Bahram, Neel et son fils.
Chaque chapitre fait environ une quarantaine de pages et attention on a du mal à arrêter la lecture...

Et sans oublier les bateaux qui sont des personnages à part entière du livre comme l'Ibis et l'Anahita !

Commenter  J’apprécie          40
"Un déluge de feu" est le dernier volet (très attendu pour ma part) de la trilogie de l'Ibis d'Amitav Ghosh. Il est à la hauteur de mes attentes , cela valait le coup de patienter, mais avec un seul regret, celui de vouloir encore une suite.
"Un déluge de feu" nous transporte tout d'abord en Inde, à Calcutta et à Bombay. A Calcutta, nous retrouvons Zachary l'américain qui vit d'être acquitté du meurtre qui a eu lieu sur l'Ibis. Pourtant, il doit récupérer sa carte de naviguant et pour cela il doit s'acquitter des dettes accumulées. Heureusement pour lui, Mr Doughty, son ami, lui a trouvé un travail de menuisier sur le house boat de Mr Burnham, un homme extrêmement riche grâce au commerce avec la Chine.
Havildar Kesri Singh est un sepoy de la Compagnie des Indes. Il a rejoint Calcutta car il s'est engagé dans une mission qui n'aura pas lieu en Inde mais en Chine.
Shireen Modi, une femme parsi vivant à Bombay, vient d'apprendre que son époux est décédé à Hong-Kong mais également que ce dernier avait un fils illégitime et que la marchandise (composée d'opium) lui avait été pris par les chinois et qu'il est ainsi ruiné. Par l'influence d'un ami à son mari, Shireen surprendra tout le monde en voulant se rendre en Chine, d'une part pour se recueillir sur la tombe de son mari et d'autre part pour essayer de récupérer l'investissement de son défunt mari. Mais ce que Shireen a besoin c'est d'être libre et de voir du Monde, loin de sa prison dorée.
Le hasard fera réunir ces personnages mais également d'autres rencontrées dans les deux premiers volets de l'Ibis. le lecteur connaîtra la finalité de certains mystères mais vivra une bataille qui aura lieu très souvent en mer, la Guerre de l'Opium.
Une fresque historique et fictive qui transportera son lecteur dans de magnifiques aventures rocambolesques.
Un feu d'artifice, un déluge de feu qui le fera vibrer tout au long des 750 pages de ce roman.
Merci Amitav Ghosh.
Lien : http://atasi.over-blog.com/2..
Commenter  J’apprécie          30


critiques presse (1)
Lexpress
31 juillet 2017
Avec une gourmandise narrative et une magnificence de détails, Ghosh nous mène à Canton, à Macao, à Hong Kong et à Calcutta.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Le Wellesley était le plus haut navire que Kesri ait jamais vu. Il supposait qu'il était, sinon le plus puissant navire de la Royal, en tout cas dans cette catégorie. Mais le capitaine Mee expliqua que, à l'aune de la Royal Navy, le Wellesley était de taille moyenne et considéré comme un navire de guerre de troisième classe. On pouvait en dire autant de la flotte elle-même, ajouta le capitaine : quoique importante pour les eaux asiatiques, elle était modeste à l'échelle de la Royal Navy, qui rassemblait fréquemment des armadas de cinquante unités au minimum.Kesri fut à la fois découragé et rassuré de l'apprendre. Il comprit, au ton du capitaine, que, du point de vue des Anglais, cette expédition était une aventure relativement mineure qu'ils avaient la complète certitude de mener avec succès.
Commenter  J’apprécie          50
« Regardez, à l’intérieur de ce navire brûle le feu qui réveillera les démons de l’avidité cachés dans tout être humain. C’est la raison pour laquelle les Anglais sont venus en Chine et en Hindoustan : ces deux contrées sont si peuplées que si l’avidité s’y répand, elle consumera le monde entier. Cela a commencé aujourd’hui. Et ne se terminera que quand l’humanité entière, unie dans une grande folie d’avidité, aura dévoré la terre, l’air et le ciel. »
Commenter  J’apprécie          60
"Regardez autour de vous, Mr Reid, conseilla Freddie. Regardez cette ville, lah, Singapour, et tous ces beaux bâtiments neufs. Regardez ces navires dans le port. Savez-vous pourquoi ils viennent ? Parce que ceci est un "free port" - ils ne paient ni droits ni taxes. Alors d'où la cité tire-t-elle de l'argent ?
_ Je ne saurais vous le dire, Mr Lee.
_ De l'opium, évidemment. Qui est le monopole du gouvernement britannique. L'opium paie pour tout : hôtels, églises, palais du gouverneur, tous sont bâtis sur l'opium."
Commenter  J’apprécie          40
Décrivant un arc dans l'air, les fusées s'enfoncèrent dans les jonques avec un effet dévastateur. l'une d'elles frappa un dépôt de poudre à canon et une jonque explosa dans un fracas assourdissant. Puis on eut l'impression qu'une marée de feu engloutissait la crique : l'escadre chinoise entière semblait en flammes.
Commenter  J’apprécie          50
Comment était-il possible qu'un petit nombre d'hommes, en l'espace de quelques heures ou de quelques minutes, puissent modifier le sort de millions de personne pas encore nées ? Comment était-il possible que le résultat de ces brefs instants puisse déterminer par des générations à venir qui gouvernerait qui, qui serait riche ou pauvre, maître ou serviteur ?
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Amitav Ghosh (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Amitav Ghosh
Rencontre avec le romancier Amitav Ghosh, auteur de "Le grand dérangement : d'autres récits à l'ère de la crise climatique" et de "Gun Island".
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus
Livres les plus populaires de la semaine Voir plus


Lecteurs (179) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3179 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}