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4,05

sur 223 notes
1838, le delta du Gange et son arrière-pays de Bénarès à Calcutta est devenu un gigantesque champ de pavots au profit de la Compagnie des Indes orientales qui exporte le précieux produit en Chine. Il n'y a plus d'esclaves mais le sort des coolies n'est guère plus enviable. Trompés, spoliés, rejetés ils n'ont plus qu'à se vendre pour ne pas mourir de faim. Ils sont destinés à être déportés, dans d'effroyables conditions et à des milliers de kilomètres de leur terre natale, vers l'île Maurice ou une autre colonie britannique pour servir de main d'oeuvre exploitée sans pitié.
Vous vous attendez à lire le récit de l'agonie des damnés de la terre et vous découvrez l'aventure extraordinaire et souvent joyeuse de quelques uns de ces parias que les vicissitudes de la vie ou un karma néfaste vont regrouper pour une traversée qu'aucun lecteur n'oserait entreprendre ne serait-ce qu'une heure.
Sur un vilain rafiot affrété par un richissime négociant anglais, vont s'entasser sous les ordres du capitaine anglais fatigué et de son sadique second et sous le fouet alerte des garde-chiourmes : un rajah indien déchu, des paysans ruinés ou vendus par leur famille, quelques femmes destinées à repeupler la colonie, un mousse astucieux, un prêteur sur gage en pleine réincarnation, un marin américain sympathisant avec les « lascars » de l'équipage indien, une veuve échappée du bucher funéraire de son mari et une orpheline fuyant un mariage qui la répugne sans oublier un condamné chinois prêt à toute extrémité pour un peu d'opium.
Rien de commun entre tous ces personnages que leur origine devrait séparer (anglais, américain métissé, hindou, musulman soufi, parsi, brahmane, chinois) et pourtant « à partir d'aujourd'hui et pour toujours nous serons des soeurs et des frères de navigation …des enfants du navire» dit l'une d'entre eux.
Pour échapper quelques instants à la promiscuité, au mal de mer, aux odeurs pestilentielles et à la peur, certains racontent leur histoire « il se trouva ainsi transporté dans un autre voyage, bien plus vivant que celui qu'il faisait… [et] qui le protégea de la folie durant…la traversée ».
Le voyage n'est pas de tout repos, pourtant on célèbre un mariage, mais peut-être y a-t-il des pirates à bord ? Une mutinerie se prépare-t-elle? Une tempête se lève, on s'inquiète : le navire finira-t-il par atteindre Maurice?
C'est passionnant, imagé et coloré comme les saris indiens ; les personnages sont complexes, l'hindouisme, ses castes et divinités omniprésents, les destins individuels hors normes. Un océan de pavots est un très grand roman d'aventures.
N'hésitez pas et rejoignez sans tarder Deeti dans son champ de pavot près de Ghazipur, là où commence l'aventure…
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Inde, milieu 19ème siècle. La culture de pavots est devenue prédominante sur les rives du Gange car le commerce de l'opium bat son plein. Beaucoup de pauvreté, donc, car les cultures de subsistance locales disparaissent, et c'est à cette époque que de nombreux coolies embarquent sur des navires pour aller tenter de gagner leur vie ailleurs. Un océan de pavots raconte l'histoire de certains d'entre eux, embarqués sur l'Ibis à Calcutta pour rejoindre l'île Maurice. le voyage sur l'Ibis en tant que tel ne concerne que les dernières pages du roman. L'essentiel du récit présente les personnages dans ce qu'était leur vie en Inde, les castes, la domination britannique, le poids des traditions, les prémices de la guerre de l'opium…
Cette lecture m'a franchement déçue. J'avais adoré le pays des marées, et je m'attendais à un nouveau voyage plaisant au bout du monde. Mais dès le départ, la lecture s'est révélée ardue, car Amitav Ghosh a tenu à utiliser des termes issus des langues telles qu'elles étaient parlées par les différentes castes ou les différents corps de métiers de l'époque, et cela sans note de traduction et avec très peu d'explications. On s'y habitue à la longue, mais cela rend la lecture très déplaisante voire incompréhensible dans le premier quart du roman, que j'ai bien failli abandonner à cause de cela. On se laisse quand même entraîner par le récit, et on a envie de savoir comment les choses vont se passer pour les différents personnages. Malheureusement, le roman se termine en pleine mer, sans savoir si le bateau arrivera à destination, et qui sera encore à bord. Très étonnée par cette fin, j'ai été un peu chercher et je me suis rendue compte que Un océan de pavots est en fait le premier tome d'une trilogie, la trilogie de l'Ibis. C'est une réelle déception et presque une tromperie pour moi. Même si c'est le premier tome d'une trilogie, il me semble qu'en 583 pages, il y avait moyen d'arriver à quelque chose de plus fini. D'autant plus qu'à la lecture des critiques du deuxième tome, Un fleuve de fumée, on resterait sur sa faim concernant le devenir de plusieurs personnages. Bref, j'en resterai là pour ma part.
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Lu il y a plus de 10 ans, je le ressors à l occasion d'un groupe de lecture sur l Inde
J'avais aimé deux livres d'Amitav Ghost, mais en lisant le premier tome de cette trilogie je suis < comblée > la langue est variée, somptueuse malgré l'absence de glossaire. L'histoire est foisonnante et très bien menée, on y découvre différentes strates de la société indienne & britannique au XIX°.



Est-ce un roman historique ou un roman d'aventure ?? pour moi peu importe c'est un excellent livre.
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Un merveilleux et sublime roman, un chef d'oeuvre de littérature, parfaitement orchestré par son auteur, un auteur qui s'est parfaitement documenté sur le XIXème siècle : l'histoire, l'émigration, l'opium, chansons populaires, la navigation, ...

Un roman où l'on apprend à connaître chaque personnage, son histoire, sa vie et son destin ou ses rêves par un facile passage d'un personnage à un autre. le destin qui liera nos personnages entre eux est règlé comme du papier à musique.

Un premier roman indien sans glossaire mais avec des explications du mot discrètement glissé dans le récit, un très bon choix de l'auteur qui laisse de l'authenticité au récit. Des noms facillent à retenir, ce qui n'est pas le cas pour tous les romans indiens, qui permet à tous de découvrir et sans doute à aimer la littérature indienne, comme je l'aime.

Un premier roman parfait d'une trilogie qui sera suivi par "Un fleuve de fumée" que j'ai commencé à dévorer directement après la fin de la lecture d'un "Océan de Pavots".
Lien : http://atasi.over-blog.com/2..
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Si vous aimez les romans d'aventure, et si vous aimez voyager, dans le temps comme dans l'espace, découvrir de nouvelles contrées et des modes de vie différents des nôtres, ce roman est fait pour vous !

Nous sommes au début de l'année 1838, dans la plaine du Gange. Deeti, une pauvre paysanne, a une vision alors qu'elle ramasse le pavot dans son champ : elle voit un bateau, mais un bateau comme encore elle n'en n'a jamais vu, totalement différent des petites barques qu'elle aperçoit habituellement sur le fleuve, une goélette immense, qui semble venir de nulle part, mais se diriger vers elle...

Ses yeux gris de magicienne ont bien vu ce qu'ils ont vu, et ce n'est pas le pavot qui en est la cause, puisque Deeti n'en consomme jamais, au contraire de son mari qui travaille à l'usine de transformation toute proche, tenue par les anglais et cause de la misère dans la région (culture intensive du pavot, les paysans ne peuvent plus planter autre chose par peur de ne pas atteindre un quota satisfaisant, et ne peuvent plus vivre en auto-suffisance en mangeant les produits de leur récolte. Ils sont donc totalement dépendant du pavot, des conditions climatiques, de la qualité de la récolte, et des prix fixés par les anglais...).

Quand, quelques temps plus tard, elle aura sous les yeux son songe, quand elle découvrira que ce bateau existe bel et bien, Deeti comprendra que ce navire est un signe du destin et qu'elle doit se lier à lui, et pour cela embarquer à son bord.

L'ibis, qui autrefois transportait des esclaves, est maintenant un navire marchand, même si parfois sa cargaison n'est pas tout à fait conforme à ce qui était prévu au départ. Parti de Baltimore et en route vers "Mareech", l'île Maurice, il fait escale à Calcutta pour embarquer des coolies, cargaison humaine qui servira de bras dans cette île par delà les eaux noires, dont on dit qu'elle est peut-être hantée...

Sur le bateau se croisent des gens de tous horizons, qui tentent tant bien que mal de supporter les difficultés de la navigation, de même que la promiscuité et parfois les haines tenaces qui les opposent et les lient tout à la fois.

Ainsi Zachary Reid, le commandant en second, un Noir qui passe pour un Blanc et doit batailler pour se maintenir à son poste, face aux coups bas d'autres marins. Detti, qui embarque avec Kuala, son nouveau mari, l'homme qui l'a sauvée du bûcher funéraire sur lequel elle avait décidé de mourir, y rencontre aussi Paulette Lambert, une jeune française orpheline fuyant en cachette l'Inde et ses contraintes, ses obligations de mariage arrangé et la famille qui l'a accueillie à la mort de son père, de même que Yodu, un jeune indien intrépide qui s'est engagé comme mousse et qui fut le frère de lait de Paulette. Et en fond de cale de l'Ibis sont terrés deux prisonniers condamnés à l'exil, dont l'un est le raja lui-même, Neel Rattan, trahi par les anglais et emprisonné après avoir été accusé de malversations frauduleuses.

Tous ces personnages évoluent d'abord autour du bateau, puis à son bord, apportant chacun le bagage de leur vie mouvementée, de leurs terreurs, de leurs espoirs. le voyage qui promet d'être long, d'autant plus que personne ne sait vraiment ce qui les attend à l'arrivée, une fois qu'ils auront bravé tempêtes et mutineries, mais aussi vécu malgré tout de belles histoires d'amour, d'échange, de confiance.

Un roman très dépaysant donc, qui vous offrira une belle traversée de l'Inde, au fil de tous ces personnages aux personnalités marquantes, mais que j'ai trouvé moins extraordinaire que le fabuleux le pays des marées, que j'avais littéralement adoré.
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Avant de vous plonger dans ce pavé, assurez vous d'avoir le temps… En effet, quasiment 600 pages que ce premier tome d'une trilogie. Une saga qui commence en 1838 et où fourmille une multitude de personnages. Ils se retrouvent tous à naviguer sur un navire, ancien transporteur d'esclaves qui transporte désormais du pavot, richesse indienne exploitée par les Britanniques et la Chine et très prisée pour l'opium qu'elle devient.

Deeti, veuve échappée du bûcher, Zachary, marin qui au départ n'en est pas un, Paulette, orpheline recueillie par un riche commerçant et fuyant sa condition, ou encore Kalua, le géant un peu simplet, plus une panoplie d'autres personnages aux personnalités, origines et langage différents, vont se rencontrer et se côtoyer sur l'Ibis pour former une fresque haute en couleurs.

Cependant, je me suis ennuyée. Les personnages sont trop nombreux, ce qui m'a empêchée de m'attacher à eux. L'intrigue m'a paru fade et ronronnante, les différentes utilisation du langage indien m'ont usées, et l'abus de détails a eu raison de moi.

Le style, bien que travaillé, n'a pas eu l'effet escompté. Il m'a paru lourd et indigeste.

Pour terminer sur une note positive, ce livre a tout de même eu le mérite de me faire voyager dans le passé et dans d'autres contrées, de me dépayser, et de m'en apprendre davantage sur cette époque qu'est le début du 19ème siècle en l'Inde, colonisée par la Grande-Bretagne.
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J'avais déjà apprécié le talent d'Amitav Ghosh avec «Le pays des marées». Ce roman ne m'a pas déçue. À travers divers personnages de castes variées, Amitav Ghosh transporte son lecteur dans l'Inde colonisée où l'anglais est roi, où chacun doit rester à sa place.
Ensuite, lorsque les personnages se retrouvent sur l'Ibis, le lecteur suit leurs aventures avec beaucoup d'intérêt, et est suspendu aux pages, courant de rebondissements en coups de théâtre. L'auteur maîtrise parfaitement son intrigue, et le lecteur sent l'étau se resserrer sur lui autant que sur les personnages auxquels il s'est attaché.

Il est intéressant de voir les intrigues se tisser et se croiser. Cependant, le roman est lent à démarrer. D'abord, le début semble un peu fouillis parce qu'on rencontre beaucoup de personnages en peu de temps. Cela désoriente un peu le lecteur qui a du mal à se retrouver.
[...]
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Mars 1838. Dépaysement total avec ce roman. Dejà au niveau de la langue mais ce n'est pas un problème du tout et cela relève l'exotisme de la trilogie. C'est un roman foisonnant. J'ai adoré la façon de l'auteur de nous plonger dans l'Inde du XIXème siècle avec ses traditions, ses coutumes, ses saveurs et ses odeurs, ses façons de vivre, ses castes, ses costumes, sa politique, sa justice, le monde de l'opium, toute une ambiance et une atmosphère qui découlent de ces descriptions historiques. Par moments j'ai retrouvé les descriptions de Salman Rushdie dans « le Dernier Soupir du Maure » que j'ai tellement aimé.
Alors en route pour l'Ile Maurice, au XIXème siècle. Et plongeons dans le monde de l'esclavage, de l'opium, des épices.
Tout tourne autour de l'Ibis, un navire négrier qui a été réaffecté au transport de marchandises - plus particulièrement de l'opium - et de coolies - des travailleurs agricoles libres d'origine asiatique et plus particulièrement en provenance d'Inde qui débarquaient sur l'Ile Maurice qui avait un gros besoin de main d'oeuvre apres l'abolition de l'esclavage .
Nous allons embarquer sur l'Ibis et je puis vous assurer qu'il y a un drôle de mélange de personnages à bord ! Des marins qui viennent de plusieurs endroits, des coolies, des prisonniers.
Mais avant d'embarquer, ces personnes avaient une vie … Il y a Deeti qui vient de perdre son mari et qui se destine à bruler vive sur un bucher plutôt que de subir le sort des veuves ; mais à la dernière minute… elle échappe au bucher… et devient une femme traquée. Il y a aussi Neel – un de mes personnages préférés : un propriétaire terrien qui a tout perdu et se retrouve prisonnier. Il y a Paulette et son frère Jodu …
Je me suis laissée porter par le vent de l'aventure… et je me réjouis de retrouver tous les personnages pour la suite de cette épopée. J'aurais dû prendre un papier et dresser une liste des protagonistes au fur et à mesure de leur entrée en scène car ils sont nombreux… et c'est une superbe galerie de portraits …
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Un roman fleuve passionnant qui raconte l'histoire de divers protagonistes dans l'Inde du XIXe siècle sous le colonialisme britannique. L'auteur se centre surtout sur le commerce de l'opium de l'époque et il décrit l'impact de celui-ci sur les paysans indiens, les colons mais aussi les chinois, que les anglais ont rendu volontairement accro pour le commerce. C'est très dense mais il y a un vrai souffle romanesque qui fait qu'on tourne les pages sans s'en rendre compte. Les personnages sont bigarrés et charismatiques. C'est un roman historique, dépaysant et addictif !
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Une épopée dans l'Inde coloniale de la fin du XIXè siècle ravagée par la culture et le commerce de l'opium qui transforme radicalement et appauvrit les paysans indiens.
Amitav Gosh fait découvrir au lecteur une galerie de portraits qui permet de découvrir une bonne partie de la société locale, tant indienne qu'étrangère, avec ses traditions, ses préjugés et sa cruauté.
Solidarité humaine au-delà des classes d'origine, amour mais aussi vie spirituelle permettent une forme de rédemption.
Superbe livre!
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