Sabyl Ghoussoub a décidé de raconter l'histoire de ses parents, de ses oncles et tantes, et à travers eux, l'histoire du Liban, son pays de coeur où il n'est pas né. En même temps qu'il nous raconte l'histoire, il nous fait le making of de son travail, les difficultés pour que ses parents se racontent, la complexité de l'histoire du pays. Il se trouve que j'ai vécu sept ans au Liban, au coeur de mon adolescence et que j'y suis retourné plusieurs fois depuis. Je suis le Français décrit par
Sabyl Ghoussoub page 238 et 239 de son livre, ce Français qui adore le Liban et qui pense mieux connaître l'histoire du Liban que les libanais eux même…non je ne suis pas du tout vexé, car je suis intimement persuadé que si les libanais ne comprennent pas leur propre histoire c'est parce qu'ils parlent toujours du point de vue de la communauté dont ils sont issus, qu'ils le veuillent ou non… le regard de
Sabyl Ghoussoub est tendre pour ses parents, et dur pour son pays. Il reste inexplicable que ses parents ne soient jamais retournés au Liban, surtout en exerçant des professions intellectuelles. Non, la situation n'a jamais été aussi terrible que la description faite par la diaspora libanaise (le mot diaspora n'est jamais écrit il s'agit pourtant de cela) et oui, n'en déplaise à l'auteur du livre, il y a eu des périodes très longues où il faisait bon vivre au Liban. En tout cas, mieux qu'à Paris… C'est sans doute la vocation des Libanais de vivre en dehors de leur pays, comme les commerçants phéniciens qu'ils n'ont jamais cessé d'être… Difficile de trouver un défaut au livre, car il s'agit d'une histoire intime, personnelle. de quel droit pourrais-je en dire du mal ? En plus
Sabyl Ghoussoub nous emmène avec lui. Non, le seul défaut du livre est que je suis en désaccord avec son analyse, manifestement très anti Syrienne et pro Israélienne. Les Libanais parlent toujours d'une des 17 communautés qui composent le pays. Cela en fait un pays unique au monde. Mais manifestement, ce livre désabusé l'oublie un peu trop souvent…