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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'était une vieille croyance orientale que le sang d'un seul Juste pouvait racheter l'humanité du crime, de la souffrance et de la mort. Puisse le sang du Juste qui vient de périr à son poste, victime de haines inexpiables, soulever dans le monde une si grande horreur que les peuples dressés soudain contre la guerre, y trouvent la force d'arrêter - il en est temps encore - le bras des égorgeurs.
C'est le voeu que devant le cadavre sanglant de son directeur, la rédaction de l'Humanité, formule ici de toute la force de son coeur.
p3, Manifeste du Gouvernement, Extrait de la feuille du journal, que Mattéo piétine en repeignant par rituel le bateau de son père, anarchiste espagnol, tombé également un 1er Aout...

Sans le regarder elle passe,
lui ça lui glace le dos,
Il se sentait dans une impasse
Juliette visait un peu plus haut...

Juste un aller retour à Berlin
T'es vraiment trop con, tiens.
Engage-toi, l'étranger. Allez viens... !

Mattéo finalement prendra le chemin
pour une Dame, en Somme....Putain !

Alors pourquoi pas un voeu pieu ?
Pendant que ses copains s'empalent
" Délivrez nous du Mal"
déversez notre sang, fermez-nous les yeux.

Bel-Ami, nous compte les Bécasses
pendant que vous rêvasses
Des Livres,
Nous,
Des Mots......pas Sang.

" Voilà, Voilà : comme je dis toujours"
Toujours p3 soit dit en passant.....

très bel album, riche en texte , riche en histoire, riche en Humanité
Bravo Mattéo, bravo JP Gibrat à l'UNANIMITE

Post Socialistique : Je confirme le singulier de voeu pieu, pour le pluriel ...lisez Herman Hesse, et son Demian mais faudra attendre 1919.




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Mattéo est jeune. Il est beau et follement amoureux de Juliette. Mais, Mattéo est pauvre, espagnol et fils d'un anarchiste réfugié près de Collioure. Il n'a d'autres choix que de travailler dans les vignes des riches de Brignac, dont le fils Guillaume plaît beaucoup à Juliette.
Le 1er août 1914, date-anniversaire de la mort de son père, la France mobilise.
Son pacifisme vrillé au corps ne résistera pas à la pression sociale du village qui s'est vidé de ses hommes, ni à la pression amoureuse de Juliette, qui ne voit dans la guerre qu'une aventure héroïque. de nationalité espagnole, rien n'obligeait Mattéo à s'engager.
D'un triangle amoureux à l'enfer des tranchées. L'horreur de la guerre et son cortège d'injustices. Les mêmes qu'au village mais dans la boue, le sang et avec la mort comme fidèle compagnie.
Le scénario bien ficelé de Jean-Pierre Gibrat est en place. Son style charnel et son coup de crayon sensible le subliment. Un tome magnifique ! Vite la suite !

Lu en novembre 2017.
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Ca y est le tome 1 de Jean-Pierre Gibrat « Mattéo » est passé devant mes yeux ébahis.
Et mon petit de coeur de cinquantenaire de s'émoustiller devant ce qu'on appelle un coup de … coeur.
Un vrai régal, visuellement d'abord chaque case est d‘un réalisme bluffant, l'histoire se met rapidement en place et l'on découvre les ravages de la guerre mais ceux aussi de l'amour. La guerre tout d'abord, engagé pour montrer à la belle Juliette que lui, Mattéo à aussi la fibre patriotique comme ce Guillaume, bien né, qui lorgne sur la demoiselle.
Gibrat rend magnifiquement la stupidité de la guerre, ces dessins montrent avec réalisme toute l'horreur des tranchées et ces millions de vies jeter à la mort.
L'amour d'un jour, l'amour toujours comme dirait … je sais plus qui, pas le truc niais mais celui qui vous laisse anéanti la boule à l'estomac. Mattéo n'a pas le choix malgré l'avis de l'ami Paulin.
Le scénario ensuite classique mais rehaussé par des dialogues en tout point remarquable font de ce tome 1 une réussite incontestable.
Et comme la fête des « Papounets » c'était hier, devinez quoi les tomes 2 et 3 sont sur ma PAL. Pas de seconde à perdre j'y retourne.
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L'histoire est classique, deux hommes que tout oppose amoureux d'une même femme, la guerre qui dévaste les corps et les âmes, une mère qui ne veut pas que son fils se fasse tuer à la guerre, on pouvait craindre l'ennui. Mais l'émotion s'installe dès les premières pages, Jean-Pierre Gibrat anime les personnages de Mattéo avec une telle force que la première guerre mondiale semble se dérouler sous nos yeux. Les dessins sont époustouflants, les couleurs superbes, on ne se lasse pas de les regarder malgré la noirceur et la cruauté des évènements. Les dialogues sont par ailleurs excellents.
Mattéo, est un beau jeune homme au caractère ténébreux, fils d'un anarchiste espagnol décédé. Sa nationalité l'écarte des champs de bataille et du coeur de la belle Juliette qui semble lui préférer Guillaume, parti au front…. Jour après jour, le maire de Brignac vient annoncer à des parents dévastés pas la douleur, la perte d'un fils. Mattéo est amoureux, idéaliste, il va s'engager à son tour.
Une plongée aussi captivante qu'émouvante dans la folie d'un conflit qui ne devait durer que quelques mois, une réussite totale.
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Matteo est comme son nom: un tissu de contradictions. On le penserait Italien, c'est le fils d'un anar espagnol,il est révolté par les injustices sociales qu'il côtoie dans son petit village de Collioure- son amour d'enfance, Juliette, lui a même été ravie par un hobereau du coin- mais il n'a d'yeux que pour elle et, par dépit amoureux, choisit de s'engager dans la grande boucherie de 14- lui qui est anar de père en fils et pacifiste de mère en fils!!

Le dessin halluciné et flamboyant de Gibrat, sa plume aux accents céliniens, nous transporte du petit paradis de Collioure aux collines dorées ombragées d'oliviers, près d'une mer -et d'une barque- fétiches - au pays infernal des tranchées boueuses, sous les feux d'artifice des obus, qui n'ont rien à envier à la Dulle Griet de Brueghel.

Dans cette Odyssée menée au tambour battant de l'Histoire se forme un indéfectible petit groupe: le brave Paulin, bientôt aveugle- sa rencontre, appuyé sur l'épaule d'un autre aveugle, au moment où il est renvoyé à l'arrière et croise son ami Matteo en route pour les premières lignes, fait encore une fois penser à un autre célèbre tableau de Brueghel, la Parabole des Aveugles- , Gervasio, le vieil anar qui attend son heure et va relancer Matteo vers d'autres combats qui lui paraissent moins absurdes- mais qui sait?- Juliette, la Dulcinée indécise de notre don Quichotte sans dieu ni maître, et la douce, la fidèle, la belle Amélie, mon personnage préféré, présence amicale et mystérieuse, grande lectrice de Maupassant...

On l'aura compris, Matteo première période est comme l'épisode de la guerre dans Voyage au bout de la Nuit: un vrai baptême- "on est puceau de l'horreur comme on l'est de la volupté "disait Céline. Matteo est vite déniaisé.

Tout le reste, son parcours, ses rencontres, ses choix et ses reniements, prendra sa source dans le Cocyte et le Phlégéton- l'ypérite et le feu de Peronne, Verdun ou Craonne...

Un début sombre et magistral pour lancer cette épopée des désillusions du debut du xxe siècle !

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Voici une bande dessinée qui m'a séduite.
En trois albums elle retrace trois événements marquants du début du vingtième siècle, vus par un jeune émigré espagnol. le premier se passe lors de la première guerre mondiale. le second en Russie pendant la Révolution. Et le troisième nous mène été 36 sur les routes des congés payés.

Une série très sympathique.

Ce qui m'a le plus séduite c'est la langue de l'auteur.
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Cet album s'ouvre sur la une d'un journal annonçant l'assassinat de Jaures et sur l'ordre de mobilisation générale.
Matteo, un jeune réfugié espagnol, fait le choix de s'engager pour ne pas être en reste aux yeux de Juliette par rapport au riche fiancé de cette dernière qui sert dans l'aviation.
Mais lui c'est dans l'enfer des tranchées qu'il se retrouve.

Si j'ai beaucoup aimé le graphisme de cet album, j'ai encore préféré les textes, mordants et tellement bien vus pour rendre compte de l'atmosphère de l'époque et des réalités de la guerre.

Un excellent premier tome qui donne envie d'enchaîner sur le suivant.
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Le premier volume d'un bd très réussie. Matteo jeune espagnol réfugié en France au début du XX siècle dans les Pyrénées orientales a dans les gênes la fibre anti militariste et anarchiste de feu son père.
Il est amoureux de la belle Juliette, elle même convoitée par le jeune aristocrate local, héritier de la famille noble toute puissante et réactionnaire. La guerre de 1914-1918 éclate et pour séduire la belle Mattéo finit par s'engager. Un graphisme superbe en particulier avec des portants, des "gueules" très réussies et des minois féminins très séduisants. le scénario, bien construit et très nourri de la réalité historique, la qualité des textes es textes sont aussi époustouflants
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1914 : Mattéo aime Juliette mais le coeur de la belle s'emballe pour Guillaume, qui vient de s'engager dans l'aviation. Pour la conquérir, il part sur le front. Début d'une épopée époustouflante en tous points.
Apres les magnifiques séries le Sursis et le Vol du Corbeau, chaque nouvelle production de Jean-Pierre Gibrat est religieusement attendue. Avec Mattéo, Jean-Pierre Gibrat s'installe durablement parmi les pointures de la BD. Graphiquement d'abord, l'artiste maitrise avec génie ses aquarelles. Scénaristiquement ensuite la qualité littéraire de son ouvrage est indéniable. Les formules sont tranchantes. Les phrases courtes et rythmées. Les métaphores violentes et implacables, le langage si astucieusement imagé. Il subtilise l'écriture au dessin, évitant ainsi, de nous servir des kyrielles de clichés. Il écrit cru, il dessine doux et ça colle admirablement bien. L'histoire, enfin, nous tient en haleine, impatients de suivre le destin de cet anti-militariste convaincu qui fera toutes les guerres (la série est prévue en 4 époques qui s'étalent de 1914 à 1939). L'ensemble lié par cette pointe de romantisme si chère à Jean-Pierre Gibrat. Un album à regarder et à lire. Ce Monsieur a décidemment tout compris de la BD.
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Harponné par le ciel !


Jean-Pierre Gibrat (né en 57), scénariste et dessinateur de bandes dessinées, s'est fait connaître au travers des aventures d'un adolescent, le désormais fameux ‘Goudard', imaginées avec le concours d'un certain Jackie Berroyer (5 albums entre 78 et 85) ; après quelques BD mineures, il sort en 95 ‘Pinocchia', une histoire érotique conçue avec la collaboration de Francis Leroi (l'intello parmi les cinéastes des années 70 spécialisés dans les films pornographiques) et en 96 ‘Marée basse' avec le scénariste Daniel Pecqueur, après quoi il s'est mis à produire des histoires complètes en deux parties (‘Le sursis' en 97 et 99, ‘Le vol du corbeau' en 2002 et 2005 et ‘Mattéo' en 2008 et 2010) qui ont fait de lui en quelques années l'un des dessinateurs-phares de la BD française contemporaine, un artiste unique, un véritable peintre, de son époque comme des périodes historiques dans lesquelles il situe ses récits, de grandes fresques romanesques et dramatiques, sensuelles et avec suite.


Dans ce magnifique premier volet (de 2008) sur les guerres qui se prêtent aussi à l'amour, Jean-Pierre Gibrat, après s'être consacré à la Seconde guerre mondiale au travers du ‘Sursis' comme du ‘Vol du corbeau', nous plonge cette fois-ci dans la Première guerre mondiale au travers de l'histoire de Mattéo Cortes, le fils d'un anar espagnol mort en mer, qui vit en France avec sa mère et qui est amoureux fou de Juliette, qui travaille pour les ‘de Brignac', de riches propriétaires terriens viticoles du sud-ouest qui l'ont quasiment adoptée, et qui, au moment où la guerre éclate, s'engage, contre l'avis de tous, pour ne pas risquer de perdre l'estime de sa belle et découvre ainsi l'horreur de la boucherie des tranchées (également plusieurs fois décrite de manière tout aussi saisissante par le grand Jacques Tardi), mais aussi le doux plaisir que d'être soigné par une tendre infirmière, en l'occurrence la douce Amélie…


Si vous goûtez le beau dessin à l'ancienne, mis en couleurs avec grâce, digne du grand André Juillard, sautez à pieds joints sur cette occasion de vous consacrer plus avant à des personnages touchants et troublants. Quand la BD devient exceptionnelle et rejoint l'art de la peinture, on ne peut que s'incliner : Jean-Pierre Gibrat est un Maître et il nous illumine de son travail sur l'ombre et la lumière, la beauté des femmes et le sacré qui s'en dégage. Entrez dans sa lumière !
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