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J'ai bien fait de relire le quatrième tome avant d'aborder cette cinquième époque de Mattéo car sinon, j'aurais été un peu perdue.
Rappelons-nous : Matteo et ses amis républicains détiennent un petit village espagnol et Amélie vient de disparaître...
C'est un album très touchant, qui, selon moi, laisse la place à l'expression de sentiments profonds bien plus qu'à l'action elle-même.
J'ai bien aimé cette sorte de parenthèse dans le temps lors de laquelle Mattéo va faire face à de nombreuses émotions : sa complicité ambigüe avec Amélie, ses amours avec Aneshka qui n'hésitera pas à mettre à mal ses convictions pacifistes et puis cette relation si particulière qu'il entretiendra avec Don Figueras, le vieux patriarche allié aux phalangistes chez qui il s'est installé.
Dans cet album, les rapports humains prennent le pas sur l'action historique et c'est plutôt réussi !

Le dessin et les textes de Gibrat sont toujours aussi enchanteurs. Un petit bémol quant aux traits des personnages masculins : j'ai parfois du mal à les identifier tant certains se ressemblent, notamment Mattéo et Robert. Quant au visage d'Amélie, celui qu'on retrouve dans bien des albums de Gibrat, il ne prend pas une ride...

J'ai hâte de connaître la suite. Elle ne devrait plus tarder ?

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Mattéo et ses troupes républicaines tiennent un petit village espagnol. Malheureusement les franquistes gagnent du terrain.

Bizarrement, la guerre, bien qu'omniprésente, semble assez éloignée. Quelques escarmouches mais pas de combats. de quoi développer les relationsentre les personnages.
Dans ce tome où l'on bascule de la guerre d'Espagne à la seconde guerre mondiale, Mattéo subit toujours la vie, ballotté par ses sentiments et les horreurs qui déchirent son monde.
Le texte est toujours aussi juste et poétique. Ce qui se reflètent aussi dans le coup de crayon de Gibrat rehaussé de la douceur de l'aquarelle.
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C'est toujours un plaisir de découvrir un nouvel épisode de Matteo. C'est une belle série historique avec comme d'habitude, les dessins splendides de Gibrat.
Nous sommes en 1938-1939 dans le Nord de l'Espagne. C'est la guerre civile à laquelle participent Matteo et Amélie. Mattéo est toujours en poste dans le village où il avait atterri dans le tome 4. Les contacts de Matteo avec un habitant du village vont permettre des révélations sur le passé de son père. L'étau se resserre autour des Républicains et Matteo va certainement devoir revenir en France…
Une chouette série qui se déroule au début du XXème siècle et nous permet de suivre les grands événements historiques de cette époque par l'intermédiaire de son personnage principal.
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Un magnifique tome toujours autour de la guerre civile espagnole vécue par Mattéo. Un opus plus sombre que les précédents, des personnages toujours attachants, des rapports entre eux qui se précisent, un destin particulier souvent funeste pour la plupart d'entre eux, des dessins superbes... et toujours une fin qui nous laisse en émoi et en attente du prochain...A quand le sixième tome!
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Le cinquième épisode de Mattéo, le Cyrano de Jean-Pierre Gibrat, lyrique, poète, intrépide qui fait mouche à chaque envoi.

Pour Mattéo, la météo est en apparence ensoleillée, à la tête de sa section de forces républicaines il a réussi à mater et chasser les franquistes du village. Il s'est même installé dans la confortable demeure du roitelet local avec lequel une singulière cohabitation se noue. Des liens d'une autre nature le lient avec la fougueuse et flamboyante Aneshka.

Seule ombre au tableau, la disparition de la pétillante Amélie, qui n'est pas revenue de sa dernière mission aérienne.

L’automne jette sa parure dorée et ambrée mais bientôt il va déposer le malheur dans ce tableau (presque) charmant. La guerre exige son tribut de sang et le lecteur sait dans quelle funeste direction la roue tourne en Espagne à cette période-là. Une vendange tardive se fait avec un linceul qui se fond dans le paysage d'hiver.

Sans aucun doute, ce cinquième album est l'épisode le plus sombre de la série. Jusqu'à présent, dans un environnement tourmenté et tragique, tant sur le plan de la « grande » histoire que dans sa vie intime, Mattéo, tel un funambule avait su conserver un équilibre avec comme balancier ses élans de vie et son humanité. Mais en dépit du dessin toujours aussi lumineux l'obscurité semble avoir pris le dessus et on redoute que le pire reste à venir.
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Amélie et Mermoza partis à bord de l'avion de ce dernier pour effectuer des relevés topographiques dans une zone où s'affrontaient phalanges franquistes et Républicains n'étaient pas rentrés de mission à la fin du quatrième volume de Mattéo et leur sort était resté en suspens tandis que le héros éponyme s'était installé chez le notable du village, Don Figueras. le cinquième tome nous apporte des réponses et, formant diptyque avec le précédent, conclut superbement l'épisode de la guerre civile espagnole en narrant les aventures de nos héros de septembre 1936 jusqu‘à la retirada de janvier 1939.

Depuis le début de la série, Jean-Pierre Gibrat alterne entre des tomes qui couvrent une longue période (14-18 pour le tome 1, la révolution bolchevique pour le 2 et la guerre espagnole pour le 5) et des moments beaucoup plus courts (15 jours en 1936 pour le tome 3 et quelques semaines pour le 4) et il profite de ces différents tempos pour installer les petites histoires des protagonistes dans la grande Histoire…

Ce tome 5 se déroulant dans un quasi huis-clos, le village d'Alcetria, a déjà des allures de conclusion. Sous le soleil plombant espagnol, les espoirs politiques se délitent, les personnages des premiers volumes se retrouvent pour mieux se perdre et c'est le tome des révélations sans happy end. Les relations s'étoffent et acquièrent une vraie densité. Pourtant, Gibrat n'a jamais été aussi peu disert que dans ce volume : il laisse place à toute l'expressivité de son dessin en nous proposant des doubles pages muettes et de nombreuses vignettes de visages en gros plan en champ contrechamp dans lesquelles les regards et les expressions extrêmement travaillés en disent beaucoup plus que de longs discours. Il fonctionne par litote en montrant par exemple la belle Amélie, ex-otage des phalangistes, préférer un Mauser à sa sacoche d'infirmière. L'auteur ne tombe jamais dans la grandiloquence ni dans le pathos. Soit il manie l'ironie (le sentimentalisme des retrouvailles entre Amélie et Matteo quand elle lui tombe dans les bras au moment de l'échange est immédiatement mis à mal par la scène quasi identique dans laquelle le curé abattu finit dans les bras du général) soit il pratique l'art de la retenue. Il use de l'ellipse et de la symbolique aussi comme dans ces grandes cases symétriques dans lesquelles Robert part à la conquête de Saragosse, la fleur au fusil, par une belle journée d'été pour revenir battu et dépité deux pages plus loin – et quelques mois plus tard- à Alcetria un soir d'hiver enneigé.

Dans cette oeuvre très construite, le long monologue de Matteo comme la phrase gimmick d'Aneschka « là y a pas rien » acquièrent une valeur particulière, presque musicale : en devenant point d'orgue et variations. La légèreté initiale se mue en gravité. Petit à petit l'étau se resserre autour des héros : c'est la débâcle historique et la déroute des sentiments. On est loin du « pessimisme sifflotant » des premiers tomes et les confrontations acquièrent ici une grandeur tragique. Gibrat, au sommet de son art, ne semble rien laisser au hasard : le moindre détail est signifiant et ce qui apparaissait comme une digression s'avère finalement capital. On ne sera pas surpris d'apprendre qu'il a en tête le scénario du tome 6 - dont il a déjà écrit la dernière réplique - qui réorchestrera toute la petite musique mélancolique de la série.

« Matteo » est une somme et une oeuvre rare dans la bande dessinée parfaitement orchestrée scénaristiquement et splendide graphiquement…déjà un classique dont on attend, avec une impatience mêlée de tristesse, le dénouement.
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Guerre en Espagne, deuxième partie. Après avoir repris un village aux franquistes, il faut tenir les positions, et le garder. C'est ce qui sera au centre de ce cinquième tome pour les combattants de la République, ainsi qu'une découverte plus qu'inattendue, dans ce même village, pour Mattéo, qui continuera de bouleverser ses convictions et idéaux les plus profonds.

Un deuxième partie qui clôt particulièrement bien cette parenthèse espagnole, déterminante tant pour L Histoire, que pour l'histoire de Mattéo, avec des graphismes toujours aussi léchés, mettant particulièrement bien en valeur la saga historique.
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Illusion-désillusion, c'est le dos d'âne qui attend Mattéo à chaque moment de sa vie. D'abord avec Juliette, puis avec la révolution à Pétrograd, maintenant avec la guerre d'Espagne. Stationnés de façon étrangement statique dans un village qu'ils ont conquis, les républicains commandés par Mattéo suivent les hauts, puis les bas de leur cause finalement d'assez loin.
Le héros aura le temps d'y développer une relation émouvante et inattendue avec le vieillard nationaliste et handicapé dont il a occupé la villa, beau symbole des paradoxes relationnels qui peuvent se nouer même dans une guerre fratricide comme la guerre civile espagnole.
Mais la défaite, inéluctable, est au bout du chemin, et après avoir suivi cela de loin, le groupe de Mattéo voit les franquistes se rapprocher dangereusement, avant de se retrouver menacé d'encerclement.
Mattéo, l'éternel blasé (on se demande toujours par quel tour de force Gibrat a réussi à rendre criante de vérité l'histoire d'un éternel blasé qui participe à deux tentatives de révolution à l'étranger !) se mue bientôt, suprême disgrâce, en Mattéo la scoumoune, qui voit mourir tout le monde autour de lui en se demandant avec une nostalgie mêlée d'épouvante pourquoi il en réchappe encore. À cet égard, la scène de l'exécution sommaire par les franquistes est particulièrement poignante.
Un album bien moins verbeux que les précédents, qui laisse les dessins – toujours aussi excellents – exprimer les non-dits avec une précision d'orfèvre.
J'avais déjà remarqué que Gibrat refusait les onomatopées, ce qui a pu parfois induire quelques micro-problèmes de compréhension immédiate, quand on se demande par exemple si un fusil a tiré ou non, mais je viens ici de me rendre compte qu'il dédaigne également les visions sanglantes ou violentes, préférant habilement les suggérer. C'est un parti pris intéressant, mais qui amoindrit ici la tension dramatique, par exemple lorsque tel personnage est touché au sol par un avion nationaliste et qu'on la déclare ensuite "intransportable", alors qu'à aucun moment on ne verra sur elle la moindre goutte de sang.
Mattéo doit maintenant approcher les 50 ans. Dans un an et demi, l'Allemagne occupera la France et les anciens républicains espagnols resteront bien souvent parqués comme des moutons par le régime de Vichy, et pour certains connaîtront un destin tragique sous la botte de la Milice ou des SS. Les paris sont ouverts pour ce qui sera la suite, mais ce sera peut-être l'occasion pour Mattéo de mener sur le territoire de son propre pays ce qui aura été malgré tout le combat de sa vie, même s'il a toujours un peu donné l'impression de l'avoir mené malgré lui.
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Le village d'Alceteria a été pris et la République socialiste et anarchiste peut installer ses idées dans cette enclave. Propulsé au rang de chef, Mattéo prend le temps de discuter avec le vieux franquiste en fauteuil roulant qui occupe le bas de l'hacienda où il réside avec ses compagnons d'arme... lorsqu'il ne doit pas calmer les ardeurs guerrières de la belle Aneschka. Mais rapidement les nuages s'annoncent sur leur utopie quand la guerre civile se rappelle à eux...

Les textes de cette série sont grands! de ceux qui respirent l'énergie intelligente, à la fois très politiques, drôles, sans doute écrits avec facilité par un auteur dans son jardin. Je rappelle régulièrement combien être scénariste ne s'improvise pas et que beaucoup de dessinateurs confondent les deux rôles. Comme son confrère Bourgeon il fait partie des pas si nombreux auteurs de BD à part entière dont les scénarios sont au moins aussi excellents que les dessins.
Aux beuveries désinvoltes du précédent volumes qui faisaient écho à un esprit naïf de ces guerres idéologiques du XX° siècle, cette cinquième époque apporte l'hiver de la dure réalité de la guerre. Celle des morts et de la défaite. Si le texte reste léger et cynique comme son narrateur, le drame est réelle et le lecteur un peu historien le sait inéluctable. Il n'y a rien de plus amère que de revoir ce qui aurait pu être, de voir dans les magnifiques aquarelles de Gibrat cette utopie anarchiste naître et mourir.[...]

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Après la Russie, Matteo est parti se battre auprès des républicains espagnols. Il s'installe chez un vieux bourgeois fascisants, au gré de leurs conversations, un certain respect s'installe entre tous les deux. Toujours en couple avec Aneschka, mais proche d'Amélie qui revient transformée après un passage en tant qu'otage chez les franquistes. La guerre reste sous jacente, moins présente que dans les volumes précédents. ici ce sont les relations entre les différents personnages qui sont importantes.
Le dessin de Gibrat est toujours aussi sublime, magnifiant les femmes, rendant les trognes des hommes tellement réalistes...
Une très belle histoire, très émouvante...
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