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Guerre en Espagne, deuxième partie. Après avoir repris un village aux franquistes, il faut tenir les positions, et le garder. C'est ce qui sera au centre de ce cinquième tome pour les combattants de la République, ainsi qu'une découverte plus qu'inattendue, dans ce même village, pour Mattéo, qui continuera de bouleverser ses convictions et idéaux les plus profonds.

Un deuxième partie qui clôt particulièrement bien cette parenthèse espagnole, déterminante tant pour L Histoire, que pour l'histoire de Mattéo, avec des graphismes toujours aussi léchés, mettant particulièrement bien en valeur la saga historique.
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J'ai bien fait de relire le quatrième tome avant d'aborder cette cinquième époque de Mattéo car sinon, j'aurais été un peu perdue.
Rappelons-nous : Matteo et ses amis républicains détiennent un petit village espagnol et Amélie vient de disparaître...
C'est un album très touchant, qui, selon moi, laisse la place à l'expression de sentiments profonds bien plus qu'à l'action elle-même.
J'ai bien aimé cette sorte de parenthèse dans le temps lors de laquelle Mattéo va faire face à de nombreuses émotions : sa complicité ambigüe avec Amélie, ses amours avec Aneshka qui n'hésitera pas à mettre à mal ses convictions pacifistes et puis cette relation si particulière qu'il entretiendra avec Don Figueras, le vieux patriarche allié aux phalangistes chez qui il s'est installé.
Dans cet album, les rapports humains prennent le pas sur l'action historique et c'est plutôt réussi !

Le dessin et les textes de Gibrat sont toujours aussi enchanteurs. Un petit bémol quant aux traits des personnages masculins : j'ai parfois du mal à les identifier tant certains se ressemblent, notamment Mattéo et Robert. Quant au visage d'Amélie, celui qu'on retrouve dans bien des albums de Gibrat, il ne prend pas une ride...

J'ai hâte de connaître la suite. Elle ne devrait plus tarder ?

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Ce n'est peut-être pas le meilleur volume de la série, la faute en incombant à une histoire un peu statique qui nous donne l'impression d'assister de très loin à la guerre civile espagnole, Gibrat confinant ses personnages dans le petit village d'Alcerita, qui protège la vallée d'Alcarras.
Sans doute est-ce à l'image du personnage de Matteo, à la fois toujours là, dans les tranchées, en Russie, en Espagne...et se cherchant sans cesse. Sans doute est-ce aussi la volonté de Gibrat, de mettre les destins individuels au premier plan. Quoi qu'il en soit, cet album comme les précédents de cet auteur, se situent à cent coudées au dessus de la production moyenne.

Nous retrouvons donc la petite troupe que Matteo commande vaguement (les anarchistes marchent difficilement au pas), qui s'apprête à passer l'hiver. Peu de faits d'armes à signaler, hormis un échange de prisonniers : la belle infirmière Amélie (qui était tombée aux mains des franquistes), contre le curé sniper. Ce deal convient si peu à Aneschka la polonaise, toujours un peu jalouse de la relation pourtant platonique entre Matteo et sa "femme d'à côté" de sa vie, qu'elle n'hésite pas à déséquilibrer la balance commerciale entre les deux factions en abattant le corbeau caudillophile.
Curieusement, cette entorse à l'accord n'emporte guère de conséquences immédiates. Ça ne va pas toutefois pas durer, les franquistes poursuivant leur conquête inexorable du pays face à des adversaires désunis et démunis, partagés entre communistes instrumentalisés et anarchistes inadaptés. Pim, Pam, POUM.

L'intérêt est ailleurs que dans les scènes de combat. Gibrat excelle à cerner la psychologie de ses personnages par petites touches légères, distillant même ses retournements de situations avec délicatesse. C'est ainsi que Matteo va découvrir par hasard sa véritable identité et avoir confirmation que son destin de pacifiste contrarié est quand même sacrément joueur. Certaines scènes tout en nuances, peignent malgré tout l'horreur (on comprend qu'Amélie n'est pas revenue tout à fait intacte de sa captivité) .

Faut-il encore parler du dessin ? Même si on pourrait s'étonner (encore que du "Vol du Corbeau" au "Sursis", c'était déjà le cas) de la similitude de traits entre ses différentes héroïnes, il faudrait quand même être un sacré pisse-froid pour s'y attarder. Car Gibrat dessine divinement bien et procure du plaisir à chaque vignette, paysages noyés de soleil ou ouatés par la neige, trognes de caractère et femmes -on y revient- sublimes.

En revanche, il importe de souligner qu'encore une fois, le texte est à la hauteur avec des dialogues précis, drôles ou désabusés : "dire que gamine je rêvais de faire de la musique, j'aurais juste fait un peu de bruit", "Au son émoussé des canonnades, nous mesurions le recul du front. La guerre se déchirait un peu plus loin. L'aviation nous la raccommodait", "je l'ai vu grandir et devenir le contraire de ce que j'espérais...et dans cette image inversée de vous-même, vous vous reconnaissez un peu, c'est ça le plus douloureux", "vous êtes la femme d'à côté de ma vie, ma chère Amélie et c'est parfait ainsi"....

Matteo retrouve la France à un moment où le pire est pressenti, le brouillon de la guerre d'Espagne prêt à se transformer en grande fresque tragique, un cran supplémentaire vers l'abomination.

1939 est à venir et sans issue.

MA-GNI-FIQUE !
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Amélie a été faite prisonnière par les franquistes mais Mattéo à la possibilité de la faire libérée grâce à un échange de prisonniers avec les Phalangistes. Même si tout le monde n'est pas d'accord sur le principe (enfin Aneschka principalement), l'échange se fera entre le curé et Amélie dans un échange à haute-tension…
Un cinquième album qui termine le cycle de la guerre en Espagne où on va constater l'échec des Républicains dans la révolution, et par la même de Mattéo. Celui-ci va aller de déconvenues en déconvenues, de tristes et terribles désillusions même !
Un tome captivant et pleine de révélations qui voit s'éloigner de nombreux personnages attachants et démarre un nouveau cycle avec la Seconde Guerre mondiale en ligne de mire…
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Suite directe du quatrième volume, sans ellipse, nous retrouvons Mattéo toujours au coeur de la Guerre Civile d'Espagne en compagnie des anarchistes au sein d'un village... le village de son père.

Mêlant révélations intimes et peinture histoire, ce dernier album de la série Mattéo est pour moi un véritable coup de coeur. le précédent volume introduisait simplement la guerre en Espagne à travers l'attente de la prise d'un village par les anarchistes menés par Mattéo. Cet album conclût cette prise de septembre 1936 à janvier 1939 tout en ouvrant une nouvelle étape dans la vie de Mattéo tandis que vont apparaître les heures les plus sombres de la Seconde Guerre Mondiale.

Cette cinquième époque est riche en couleurs. On ne le dira jamais assez mais Jean-Pierre Gibrat est l'un des meilleurs artisans de la colorisation qui soit sans passer par la case du numérique, tout en couleurs directs et utilisations d'encres acryliques. Un titre dans lequel Gibrat fait "chanter les couleurs" comme il le déclare lui-même dans une interview pour le site Forbes.

Cet album est très saisonnier . Il signe la fin de l'été avant de plonger peu-à-peu dans l'automne et la période hivernale en glissant subtilement sur certains ellipses. C'est un album de fin de cycle qui signe aussi bien la fin de certains personnages que la fin d'une époque pour Mattéo.

Ainsi dans ce titre, sans spoiler, quelques protagonistes connaissent leurs fins, toujours sous les yeux d'un Mattéo qui reste et demeure un écorché vif survivant témoin de la mort des autres, témoin du temps... Jamais Mattéo n'a été aussi touchant dans son rapport avec les autres personnages, lui qui s'était emmuré dans une mélancolie sourde depuis la fin de son bagne se voit devenir complice avec le noble vieillard ennemi du village ou encore se confesse à Amélie. Les dialogues sont portés par des sentiments sincères toujours écrit avec justesse.

La discussion entre Amélie et Mattéo dans un petit fourgon militaire abandonné au bord d'une route est juste hypnotique... On se délecte de la qualité de ces planches sur lesquelles la neige tombe à gros flocons dans la noirceur bleutée d'une nuit, une noirceur uniquement rompue par la lumière d'une flamme allumant une cigarette. On respecte le silence désespéré quand Mattéo enterre l'un de ses proches sous cette même neige à l'aube d'un jour fatidique.

Encore une fois, tout est immersif, en tant que lecteur, on rentre totalement dans le quotidien de Mattéo et on partage ses peines. Un album plutôt bouleversant avec des personnages qui sont toujours aussi marquants à commencer par Amélie qui l'une des héroïnes de cette série à vraiment se métamorphoser. C'était déjà souligné dans le précédent tome et dans ce tome-ci, on devine que sa capture l'a rendue plus forte et vulnérable à la fois. On devine son trauma passé sous silence.
La vie d'Amélie fait écho à celle de Mattéo et nul doute que ces deux personnages se retrouveront tôt ou tard...

Ce cinquième et dernier opus de Mattéo paru à ce jour est sans doute la composition la plus bouleversante de la série. Il s'en dégage une véritable aura de fin de cycle avec cette mise en valeur d'un Hiver qui scelle aussi bien le destin de certains personnages que la fin d'une époque pour ce survivant qu'est Mattéo.

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En pleine guerre civile, les républicains espagnols ont repris le contrôle du village d'Alcetria. Il leur faut désormais défendre leur prise contre les phalangistes. C'est dans ce décor que nous retrouvons Mattéo, Amélie, Aneshka et bientôt Robert. Et derrière l'utopie républicaine, la dure réalité de la guerre n'est jamais loin.
La série est toujours prenante, nous faisant vivre les évènements marquants du début du XXème siècle à travers les aventures de Mattéo, ce héros un peu désabusé. Ce tome nous offre également quelques révélations sur ses origines paternelles. Les dessins de Gibrat sont à nouveau magnifiques : il met tout son talent à l'oeuvre pour faire passer les saisons sur ce village espagnol, et peindre avec douceur les visages de ses personnages.
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Mattéo et ses troupes républicaines tiennent un petit village espagnol. Malheureusement les franquistes gagnent du terrain.

Bizarrement, la guerre, bien qu'omniprésente, semble assez éloignée. Quelques escarmouches mais pas de combats. de quoi développer les relationsentre les personnages.
Dans ce tome où l'on bascule de la guerre d'Espagne à la seconde guerre mondiale, Mattéo subit toujours la vie, ballotté par ses sentiments et les horreurs qui déchirent son monde.
Le texte est toujours aussi juste et poétique. Ce qui se reflètent aussi dans le coup de crayon de Gibrat rehaussé de la douceur de l'aquarelle.
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Illusion-désillusion, c'est le dos d'âne qui attend Mattéo à chaque moment de sa vie. D'abord avec Juliette, puis avec la révolution à Pétrograd, maintenant avec la guerre d'Espagne. Stationnés de façon étrangement statique dans un village qu'ils ont conquis, les républicains commandés par Mattéo suivent les hauts, puis les bas de leur cause finalement d'assez loin.
Le héros aura le temps d'y développer une relation émouvante et inattendue avec le vieillard nationaliste et handicapé dont il a occupé la villa, beau symbole des paradoxes relationnels qui peuvent se nouer même dans une guerre fratricide comme la guerre civile espagnole.
Mais la défaite, inéluctable, est au bout du chemin, et après avoir suivi cela de loin, le groupe de Mattéo voit les franquistes se rapprocher dangereusement, avant de se retrouver menacé d'encerclement.
Mattéo, l'éternel blasé (on se demande toujours par quel tour de force Gibrat a réussi à rendre criante de vérité l'histoire d'un éternel blasé qui participe à deux tentatives de révolution à l'étranger !) se mue bientôt, suprême disgrâce, en Mattéo la scoumoune, qui voit mourir tout le monde autour de lui en se demandant avec une nostalgie mêlée d'épouvante pourquoi il en réchappe encore. À cet égard, la scène de l'exécution sommaire par les franquistes est particulièrement poignante.
Un album bien moins verbeux que les précédents, qui laisse les dessins – toujours aussi excellents – exprimer les non-dits avec une précision d'orfèvre.
J'avais déjà remarqué que Gibrat refusait les onomatopées, ce qui a pu parfois induire quelques micro-problèmes de compréhension immédiate, quand on se demande par exemple si un fusil a tiré ou non, mais je viens ici de me rendre compte qu'il dédaigne également les visions sanglantes ou violentes, préférant habilement les suggérer. C'est un parti pris intéressant, mais qui amoindrit ici la tension dramatique, par exemple lorsque tel personnage est touché au sol par un avion nationaliste et qu'on la déclare ensuite "intransportable", alors qu'à aucun moment on ne verra sur elle la moindre goutte de sang.
Mattéo doit maintenant approcher les 50 ans. Dans un an et demi, l'Allemagne occupera la France et les anciens républicains espagnols resteront bien souvent parqués comme des moutons par le régime de Vichy, et pour certains connaîtront un destin tragique sous la botte de la Milice ou des SS. Les paris sont ouverts pour ce qui sera la suite, mais ce sera peut-être l'occasion pour Mattéo de mener sur le territoire de son propre pays ce qui aura été malgré tout le combat de sa vie, même s'il a toujours un peu donné l'impression de l'avoir mené malgré lui.
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Dans le tome 4, Mattéo s'était installé chez Don Figueras à Alcetria. Pendant ces deux années de guerre civile, ils ont eu le temps de discuter et faire plus ample connaissance . Ce dernier propose d'échanger Amélie, une prisonnière des franquistes contre le curé de la paroisse (voir T4). Passé l'échange et les retrouvailles, Mattéo découvre un partie de son passé totalement inatendue. Mais cette révélation ne sera que de courte durée. En effet, la guerre se rapproche de plus en plus et les franquistes gagnent du terrain sur tout les fronts... Une course contre la montre s'organise pour évacuer tout le monde, avec son lot de malheur.

Que dire de cet album ? Il est tout simplement excellent comme les 4 derniers récits. Comme d'habitude avec Jean-Pierre Gibrat, on en prend plein les yeux tellement il est doué pour mettre en images ces récits. En prime, il y a une révélation attendue depuis longtemps et une fin qui pose des questions sur le futur de notre héro. 

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Le village d'Alceteria a été pris et la République socialiste et anarchiste peut installer ses idées dans cette enclave. Propulsé au rang de chef, Mattéo prend le temps de discuter avec le vieux franquiste en fauteuil roulant qui occupe le bas de l'hacienda où il réside avec ses compagnons d'arme... lorsqu'il ne doit pas calmer les ardeurs guerrières de la belle Aneschka. Mais rapidement les nuages s'annoncent sur leur utopie quand la guerre civile se rappelle à eux...

Les textes de cette série sont grands! de ceux qui respirent l'énergie intelligente, à la fois très politiques, drôles, sans doute écrits avec facilité par un auteur dans son jardin. Je rappelle régulièrement combien être scénariste ne s'improvise pas et que beaucoup de dessinateurs confondent les deux rôles. Comme son confrère Bourgeon il fait partie des pas si nombreux auteurs de BD à part entière dont les scénarios sont au moins aussi excellents que les dessins.
Aux beuveries désinvoltes du précédent volumes qui faisaient écho à un esprit naïf de ces guerres idéologiques du XX° siècle, cette cinquième époque apporte l'hiver de la dure réalité de la guerre. Celle des morts et de la défaite. Si le texte reste léger et cynique comme son narrateur, le drame est réelle et le lecteur un peu historien le sait inéluctable. Il n'y a rien de plus amère que de revoir ce qui aurait pu être, de voir dans les magnifiques aquarelles de Gibrat cette utopie anarchiste naître et mourir.[...]

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