Elle n'aurait pas son amour, pas même son désir. Elle aurait au moins le lot de consolation. La vengeance.
Sans amour, pas de conséquences. Pas de prix à payer.
Il s'approcha enfin. Elle était tellement belle. Tellement à lui. Trop, peut-être.
Elle croyait avoir du pouvoir, Françoise. Elle s'est trompée. Elle n'a pas celui de Marianne. Celui de n'avoir plus rien à perdre.
Ça passerait, comme tout le reste. Ça se refermerait, comme toutes les blessures. Seulement une cicatrice de plus à soigner.
Oui, Marianne, tu as raison. Tu n'es pas comme les autres pour moi. Mais ça, jamais je ne pourrai te l'avouer. Je n'en ai pas le courage. Ni même le droit, de toute façon.
Elle aurait juste voulu qu'il la frappe. Violemment. Qu'elle ne s'en relève pas. Ou qu'il l'embrasse passionnément. Ça revenait au même, de toute façon.
Elle obéissait comme une automate, évitant au maximum de le regarder dans les yeux. De le regarder tout court. Ses mains l'obsédaient particulièrement. Les prendre dans les siennes, les laisser suivre chaque courbe de son corps. Les inviter à posséder le moindre millimètre de sa peau.
La haine peut-elle parfois rapprocher deux êtres autant que l'amour ?
Deux corps peuvent donc se rencontrer sans qu'à aucun moment les esprits ne se trouvent...