Les filles de Salem

Lu en 2022 (année de sa sortie). Un album poignant dont on ne ressort pas indemne. le graphisme est aussi percutant que le scénario est rythmé.
Un récit inspiré de faits historiques réels et tragiques.Les héroïnes de ce drame humain sont d'autant plus attachantes que leurs détracteurs sont détestables... Un hymne à la liberté d'expression et au féminisme face à l'obscurantisme (religion, sexisme), l'ignorance, la bêtise et la haine !

L'histoire des sorcières de Salem, ou du moins une libre revisite car, si bon nombre des personnages ont réellement existés, ce n'est pas une retranscription fidèle et certains événements sont romancés (ou quel que soit le mot approprié dans le cas d'une bande-dessinée…) pour plus d'émotions. Néanmoins, la BD est prenante. J'ai trouvé la première partie très réussie avec une ambiance lourde et pesante qui s'installe peu à peu autour de l'héroïne. L'atmosphère change au village, entre de mauvaises récoltes, la proximité des peuples autochtones, un pasteur vindicatif, la jalousie… Les personnages ne le savent pas, mais en tant que lecteurices, on sait comment les choses vont tourner. Et ce temps où le récit s'assombrit est de plus en plus oppressant.
En revanche, j'ai trouvé la suite un peu précipitée. le passage des procès aurait pu être plus approfondi, même si l'on ressent parfaitement l'injustice et l'hypocrisie, les faux témoignages poussés par la peur, la colère, le besoin de trouver des coupables.
Les dessins viennent souvent souligner l'horreur d'une situation, le poids étouffant des regards, la violence d'une émotion. Des dessins qui, à défaut d'être beaux, sont marquants et sombres, accroissant les sentiments de dégoût, de révolte, de peur…

En dépit de ses inexactitudes, ce roman graphique sonne comme un rappel impitoyable du calvaire des victimes de Salem Village, et de toutes celles et ceux qui, parce que d'ailleurs, parce que différents, parce que en position de faiblesse, ont été sacrifiés au fil de l'histoire.
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L'histoire est bouleversante. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre mais on m'avait prévenu que les images pouvaient être dérangeantes voire choquantes alors je réitère ce même conseil. En effet j'ai parfois été dégoutée mais ça reste mineur dans le livre. Surtout en comparaison de certaines planches qui sont magnifiques. J'ai beaucoup aimé le style graphique de cet ouvrage.

Concernant l'histoire, elle est émouvante, touchante et très immersive. Les personnages nous font vivre un récit dramatique au bord de l'enfer. En conclusion c'est un très bel ouvrage destiné à un public averti.

L'histoire est bien construite mais on me l'a tellement vendue comme quelque chose qui me mettrait en colère que je suis presque déçue de ne pas l'être.

J'ai été frustrée dès le départ, quand Abigail raconte qu'elle passe du monde des enfants à celui des adultes et je pensais que j'allais continuer à l'être sur toute la longueur mais c'est passé à côté. J'imaginais qu'on allait plus parler de la place de la femme dans une société d'hommes et finalement, pas tant que ça. On part plus du côté religieux, notamment avec le révérend Parris, persuadé que le démon a pris possession du village, ce qui fait que les villageois le croit également.

Même au niveau du procès de Salem, si on avait un peu moins laissé la parole à ce révérend, l'issue aurait été différente. Lorsque l'avocat venu d'ailleurs dit clairement que Parris a beaucoup trop de pouvoir sur les villageois, je m'attendais à ce qu'il l'éloigne un peu mais finalement, il se range de son côté pour une raison qui n'est pas expliquée.

Côté sorcellerie, on ne l'a pas vu non plus... et avoir placé une histoire d'amitié entre Abigail et un indien n'a rien apporté non plus.

Le reste est tout de même intéressant mais je reste sur ma faim.

Une bande dessinée se déroulant en 1692 à Salem, où des femmes luttent contre la noirceur et l'oppression.

Cette oeuvre mélange habilement faits réels et fiction, avec un message puissant d'émancipation féminine. L'auteur explore la société de Salem, imprégnée de peur et de superstitions, offrant une lecture captivante.

Cette bande dessinée offre un aperçu des ravages du patriarcat, de la puissance de la foule et de la superstition, et comment ils peuvent précipiter la démence.

Les couleurs prennent de l'intensité, évoluant progressivement vers des teintes de plus en plus sombres à mesure que le récit plonge lui-même dans l'horreur et la gravité de l'histoire.

"Les Filles de Salem" est une adaptation en bande dessinée d'une histoire vieille de 300 ans, qui demeure étonnamment pertinente de nos jours.
A lire.

"Les filles de Salem" est une bande dessinée dont j'avais déjà entendu parler, pour son sujet, il me semblait important de la lire. L'occasion s'est présentée et en plus dans la période parfaite pour cela. Je ne pense pas que ce soit l'évocation de sorcellerie qui est la plus glaçante, mais bien jusqu'où peut dégénérer une situation et ce que l'être humain peut faire, y compris à ses semblables.
Ce one-shot malheureusement nécessaire et important a été édité par Dargaud. Il est de Thomas Gilbert. Je n'accroche pour ma part pas spécialement au graphisme, mais à certains moments il fait de l'effet, comme des représentations diaboliques, des gens se transformant véritablement en monstre à l'image. le pire étant sans doute que cela reste une histoire vieille comme le monde, et certains mécanismes semblent reproduit dangereusement et inlassablement par moment au fil du temps.
Nous avons tous entendus parler de Salem, des sorcières, de ces procès (voire plutôt faux procès et discriminations). Nous revoilà plongés au coeur du XVIIème siècle dans un petit village du nom de Salem. Nous suivons majoritairement une jeune femme Abigail Hobbs qui va voir la vie lui échapper, sa liberté, ses choix, pour avoir eu le malheur de grandir et de devenir une femme. Un objet de désir pour les hommes.
Vous verrez également une situation dégénérée complètement, envahir le village, le gangréner. C'est un peu comme si la folie les atteignait, non, pas celles qu'on accuse. Ce qui s'est passé semble tellement impossible, et pourtant, c'est sans doute finalement le plus effarant et effrayant.
Tout a commencé également par des comportements troublants et inquiétants. Des femmes qui sont là pour aider Abigail, qui se retrouve dépasser par les évènements. Elle va voir Salem et ses habitant différemment, avant même que tout aille bien trop loin. le premier évènement est aussi grave, car Abigail ne peut plus être elle-même, surtout pas trop belle, baisser la tête, être docile etc.
Pourquoi me direz-vous ? Car la petite fille est devenue femme ! Et alors ? Elle devient un objet de désir pour des hommes dont le regard devient très dangereusement lubrique. La première chose sacrément inquiétante c'est que très souvent je me sentais mal pour elle et j'avais peur qu'un ou des hommes aillent trop loin, l'agressent.
Ce qu'on y aborde ? A part ce que je viens de dire, vraiment de tout. Les gens défendant leurs intérêts à n'importe quel prix, y compris l'Eglise, la délation pour se protéger et se venger, la jalousie... Bien des sentiments négatifs qui s'exacerbent de plus en plus.
Le fait d'être prêt à sacrifier quelques vies pour le bien commun etc.
Si la chasse aux sorcières et ses dérives est aujourd'hui bien connue, c'est malheureusement une histoire et une façon de faire au milieu d'autres. Mais effectivement n'oublions pas.
Une histoire nécessaire, importante, qui peut être dure à lire, et fait réfléchir.

J'aime quand la bande-dessinée se met au service de l'histoire car cela permet au plus grand nombre de comprendre des événements complexes du passé. « Les filles de Salem » n'est cependant pas à mettre dans toutes les mains tant le sujet et son traitement sont violents. A première vue, la couverture nous montre des jeunes filles heureuses dans un univers presque féerique où la nature se moque des obstacles. Insouciantes, elles ignorent le précipice et le danger qui les guettent. Car devenir femme à Salem au 17ème siècle implique de rester transparente ou cloisonnée tant qu'on est pas mariée. Dans cette communauté très pieuse, quand la disette perdure, la tension monte. Il faut trouver des coupables. Les autochtones avec leurs étranges rites sont les premiers visés. C'est bientôt tous ceux qui n' obéissent pas à ce fanatisme qui sont jugés et tués dont des jeunes filles qui cherchaient juste un peu de liberté.
Une adaptation librement inspirée qui s'éloigne parfois de la réalité mais qui a le mérite de faire comprendre l'essentiel. L'homme est ainsi, capable du meilleur comme du pire quand il est en groupe et cela depuis la nuit des temps. Un constat inquiétant quand la balance penche du mauvais côté.

Je trouve l'histoire des procès de Salem fascinante.

Bon, l'histoire que j'ai lue est plutôt éloignée de celle racontée de la BD. Abigaël (et son amie Betty) n'étant pas du tout une victime, mais plutôt une de celles qui a initié les dénonciations.

Mais cette nouvelle version des affaires de Salem donne une visée plus féministe, et qui garde toute même une certaine efficacité.

Une description d'une ville où le puritanisme fait rage, et où les femmes sont considérées comme des objets qu'il faut préserver jusqu'à leur mariage. Et une succession de petits éléments vont venir mettre le feu au poudre.

Mais c'est peut-être trop tout ça...

Le personnage du révérend semble manquer gravement de nuance : un moralisateur tyrannique, que tout le monde craint, et qui est prêt à tout pour cacher ses propres pêchers. Et de l'autre côté l'innocence extrême de ces femmes qui vont être accusées de sorcellerie. Et à l'inverse, quid des accusateurs et surtout des accusatrices ? On n'en parle pas. Les procès arrivent très tard dans cette BD, mais même si on nous montre quelques accusations au tribunal, ça reste léger, sachant que c'est quand même eux (elles) - peut-être même autant que le révérend lui-même.

Tout un pan de l'histoire est donc oublié, et c'est dommage, ça manque en relief et en réalisme. Oui, être une femme à cette époque et dans cet village, c'était pas la joie. Mais toutes les femmes de ce village était loin d'être innocentes et juste victimes du patriarcat.

Et c'est dommage parce que dans le fond, cette Bande dessinée offrait une bonne version de l'histoire, et a réussi à rétablir une ambiance d'horreur et oppressante à souhait (avec des événements violents, glauques et sanglants, tout ce qui faut).

Et des illustrations dont je n'étais pas fan du tout à la base mais qui colle finalement plutôt bien avec l'horreur de ce qui est raconté.

Thomas Gilbert nous emporte dans une de ces horribles histoires vraies que le genre humain a su inventer au fil du temps, celle des "sorcières" de Salem. Des femmes face à l'obscurantisme, à la bêtise, au fanatisme et à la recherche de boucs-émissaires… Un récit fort, violent et triste qui vous entraîne jusqu'au bout de l'horreur et de l'injustice.

Prenant et suffoquant
Pour commencer, parlons des dessins, des planches qui sont justes terrifiantes, sombres mais très bien faites. A certain moment, j'ai dû faire des pauses dans ma lecture pour me remettre de certains passages durs et dessinés sans détour. L'histoire est narré comme un film, on plonge très rapidement dedans. On commence par la mise en place des personnages, du village et de l'ambiance qui y règne. On capte tout de suite ce climat patriarcal, misogyne où l'injustice règne en maître. A la fin de cette lecture, j'ai un goût amer et je me sens hyper énervée contre ces hommes, qui accusent des femmes, pour détourner le regard « du peuple » de leurs propres fautes.
Cependant, je ne peux que vous recommander ce roman graphique, si vous êtes amateur.trice d'histoires de soeurcières! C'était une belle claque.