AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,75

sur 725 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Nouvelle-Angleterre, Salem, 1694. Âgée de 14 ans, la jeune Abigail Hobbs vit une existence paisible au sein de ce petit village, entourée de son père et de sa belle-mère. Adolescente timide, elle n'est pourtant pas insensible au jeune Peter, par qui elle se voit offrir un âne sculpté en bois. Ce geste, source de railleries de la part des collègues du jeune cultivateur, ne passe pas inaperçu. Confuse et troublée, Abigail redoute la réaction de sa belle-mère qui ne se fait pas attendre : elle est priée de rendre l'âne et de se tenir éloignée des hommes. D'urgence, Deliverance convoque même le conseil des femmes. Les cheveux coupés courts, le voile noir, la jeune femme n'est plus la même en public. Car, en privé, elle continue de se promener dans les bois et d'y rencontrer l'Homme noir ou encore de s'amuser avec Betty Parris, la fille du révérend, un homme violent, ultra-protecteur et despotique qui veut garder la mainmise sur tout le village...

Thomas Gilbert revisite l'histoire vraie des Sorcières de Salem. Abigail Hobbs, la narratrice de cet album, se confie et raconte, par le menu, comment elle s'est retrouvée accusée d'être une sorcière et comment elle s'est retrouvée, parmi des dizaines de femmes, sur l'échafaud. Au fil des confidences, l'ambiance devient de plus en plus oppressante, la pression monte et l'on assiste, impuissant, au triste sort de ces femmes. Toutes victimes du fanatisme religieux. Ce récit, captivant de bout en bout, est parfaitement maîtrisé par l'auteur qui nous plonge dans un tourbillon macabre. Graphiquement, le trait et les couleurs siéent parfaitement à cette atmosphère terrifiante. La violence et la domination transpirent de ces pages, la palette de couleurs s'assombrit au fil des pages, les visages sont très expressifs. Une oeuvre forte et inoubliable...
Commenter  J’apprécie          781
Ce livre m'avait été très bien vendu à plusieurs reprises, aussi ai-je décidé de me le procurer et de le lire pour le mois d'octobre, le terminant pour le jour d'Halloween. Ainsi, il entrait parfaitement dans cette thématique, puisqu'il parlait de chasse aux sorcières.

Nous sommes à Salem, en 1692 où nous allons suivre une jeune fille de quatorze, Abigail, qui nous raconte le procès des personnes - majoritairement des femmes - accusées de sorcellerie, dont elle fait partie. Tout débute lorsque son ami Peter lui offre un âne sculpté en bois...

Thomas Gilbert revisite l'Histoire de ce procès bien connu, auxquels de nombreux films et livres font référence. Ici, l'auteur nous parle des vingt-cinq victimes qui furent condamnées. Au fur et à mesure que l'intrigue avance, elle devient de plus en plus sombre et l'auteur met parfois en scène, avec des images percutantes, des hallucinations des protagonistes.

En effet, les habitant·e·s de Salem village étant sous l'influence du révérend Parris, iels n'hésitèrent pas longtemps avant de condamner les accusées d'avoir fait un pacte avec le diable, estimant également que les Indien·ne·s étaient des démons.

Cette histoire est affreuse et les illustrations de Thomas Gilbert dépeignent une atmosphère glauque, terrifiante, si bien que cet ouvrage est très bien réussi. J'en avais la boule au ventre, alors que je savais très bien comment cela allait - malheureusement - finir, à cause de cette société patriarcale et ancrée dans un véritable fanatisme religieux.
Lien : http://anais-lemillefeuilles..
Commenter  J’apprécie          537
Abigail est une gentille jeune fille de 17 ans, et un garçon de son village semble l'apprécier.
Voici le début d'une jolie histoire, pourrions-nous penser.
Sauf que l'histoire en question se passe à Salem au 17ème siècle, dans un endroit où la morale, l'obscurantisme et la religion dirigent tout.
Alors, non, ça ne sera pas une jolie histoire.

Les dessins sont sombres, les traits sont bruts, on sent très vite que l'ambiance va être noire, empreinte de suspicions, de peur et de violence.
Mais plus encore, on comprend qu'on est embarqués dans un engrenage infernal et que l'issue ne pourra être que terrible et inéluctable.
Cette histoire se lit avec une boule au ventre, mais ça fait parfois du bien de rappeler que l'homme peut être ignoble à cause de l'ignorance et de la bêtise, qui peuvent conduire à des actes atroces.
Commenter  J’apprécie          384
Expérience étrange ! J'ai regardé le film Les sorcières de Salem avec Montant, Signoret, Demongeot et, dans la foulée, lu ce roman graphique. Personnages identiques, mêmes faits, mais entreposés complètement différemment. Abigail, dans le film est maléfique. Ici, victime et héroïque où lui sont attribués les paroles engagées de John. Scénario de Arthur Miller et Sartre. Les deux versions mélangées donnent un met succulent d'ancien et nouveau sur une base de faits réels de 1692-1693 dans le Massachusetts où l'on frôle la bêtise de l'homme dans toute sa splendeur. Dessins effrayants et beaux à la fois comme ceux de la forêt.
Commenter  J’apprécie          260
Le sanglant épisode des procès pour sorcellerie de Salem, Massachusetts ont fait couler beaucoup d'encore et fertilisé les imaginations de plusieurs écrivains.
Dans cette version, Thomas Gilbert propose une fiction dans laquelle il imagine l'ambiance dans ce village puritain avant que l'impensable n'arrive.
Le travail de recherche et de restitution est très intéressant. Sous sa plume et de façon graduelle et très bien pensée, les personnages qui se disent pieux ou défenseurs des faibles deviennent des monstres déchaînés s'en prenant en meute à des personnages plus faibles qu'eux.
Dans une ambiance très sombre, oppressante et glauque, d'une manière bien plus crue qu'Henry Miller, Thomas Gilbert met en scène l'hystérie et le déferlement de haine contre celui qui paraît étranger ou celles qui ne se conforment pas aux injonctions devenus des substituts du Malin.

Dès les premières scènes où l'on voit la culpabilisation que subissent les petites filles quand elles deviennent "femme", le malaise s'installe chez le lecteur et ne fait que croitre. J'ai trouvé très bien fait la description graphique et scénaristiques des répressions (dogmatiques) exercées par la communauté pour évincer toute activité qui pourrait procurer de la joie - et dans lesquelles le Seigneur n'est pas convié.

Quant aux scènes du procès à proprement parler, elles nous montrent dans des couleurs très crues et avec des visages cruels, la destruction de vies de manière arbitraire. Tout ça à cause de superstitions et calomnies.

Les partis pris de l'auteur nous amènent à nous positionner et réfléchir à toutes ces petites choses "anodines" qui ont fait les procès de Salem. C'est glaçant, tant on voit que finalement, il n'y a pas que les extrémistes religieux qui brandissent la "honte" à tout bout de champ aux visages de ceux qui tentent de s'opposer ou vivre différemment qui sont responsable du drame.

Je sais bien que certains lecteurs (ados entre autre) ont été gênés voire même choqués par la noirceur des planches ainsi que par les scènes de violence (contre les animaux notamment), pour ma part je trouve qu'elles servent le récit et le propos du scénariste. Pas de folklore "horreur", pas de filtre, pas de sous-entendus.

Cette bande dessinée me marquera encore longtemps je pense.
Commenter  J’apprécie          220
En intitulant son album "les filles de Salem" et non "les sorcières de Salem" Th.Gilbert prend déjà parti et nous remet les idées en place: ne banalisons pas ce qu'on pourrait entendre comme du folflore ou un conte. Stop aux aux préjugés,stop à l'obscurantisme et avant tout rappelons nous qui étaient ces filles. C'est en effet, à travers une jeune fille de 14 ans que l'auteur nous fait revivre ce célèbre procés des "sorcières de Salem" en 1692 dans le Massachuset.
Il y a quelque chose d'intemporel dans cette histoire: la fraîcheur de l'adolescence dans son envie de rire, de danser, de braver les interdits, de complicité entre copines, de partage des premiers émois amoureux; mais aussi malheureusement le poid de la soumission à l'aurtorité, la peur de l'autre, de l'Etranger, la haine et la violence qui s'instaure comme un poison, la facilité à projeter sur l'autre la cause de nos malheur plutôt que d'affronter ses démons intérieurs...Le graphisme de cet album est vraiment intérressant et agréable car il est varié. Parfois très fouillé,détaillé, précis comme dans les paysages, parfois très simple avec des personnages ni beaux ni laids mais justement très faciles pour l'identification; parfois encore très colorés et fantasmagoriques pour mieux pénétrer dans les élucubrations des hommes apeurés ou des jeunes filles amoureuses ! Il y a cet odieux révérend qui m'a immédiatement fait penser à Savoranole ce prédicateur florentin de l'inquisition.
C'est une BD qu'on ne lit pas dans la légéreté mais que j'ai beaucoup aimé et que je conseillerais facilement aux enseignants comme support à la réflexion sur l'esprit critique, la liberté de penser et d'exister, sur les idéaux et le danger de l'esprit grégaire qui peut se transformer en force destructrice.
Commenter  J’apprécie          180
Une BD que je trouve essentielle pour ne pas oublier les horreurs du passé dont l'être humain est capable. J'ai eu beaucoup de mal avec le graphisme que j'ai trouvé parfois violent mais qu'il reflétait bien les atrocités relatées dans le récit.
Bien que cette BD ne retrace pas avec exactitude les faits, elle a le mérite de nous ouvrir les yeux sur les horreurs majoritairement commises sur des femmes par fanatisme. On ne peut qu'être touché par ce récit que j'ai trouvé poignant et émouvant. Je me suis beaucoup attachée à Abigail.
Commenter  J’apprécie          160
Salem est connue pour une chose et une seule : le meurtre de plusieurs dizaines de personnes - essentiellement des femmes - au XVIIe siècle par la moitié du village. Sans l'avoir ouvert, on sait déjà que ce livre ne se finira pas bien.


Salem c'est tout une institution. C'est la société patriarcale et religieuse qui montre son visage le plus obscène, le plus primitif. Il faut des coupables, on va vous en trouver. De préférence des femmes, indépendantes ou au moins réfractaires à l'autorité masculine.
L'évènement est très bien relaté dans ce roman graphique. On sent la dévotion aveugle, l'ambition, la recherche d'un certain pouvoir sur les autres, la jalousie, la misogynie, le racisme, etc. Il y a une ambiance sociologiquement nauséabonde qui est très bien amenée par Thomas Gilbert.

Ces femmes ont été jugées par l'effet de foule. La folie d'une foule soumise, vengeresse, qui a soif de violences. C'est comme si la bête tant redoutée montrée son visage à travers ces gens qui se défoulent sur les femmes torturées et meurtries de Salem. C'est déchirant. Il y a beaucoup d'émotions dans cette bande-dessinée.

Sur le fond comme sur la forme, "Les filles de Salem" est une lecture poignante, historiquement et sociologiquement percutante. On en ressort pas indemne.
Commenter  J’apprécie          150
En lisant Salem, on pense tout de suite : « sorcières ».
La nuance est dans le titre : « Les filles de Salem – Comment nous avons condamné nos enfants ». Comment en sont-ils arrivés à cette folie collective, liguant les gens les uns contre les autres ?

Nous sommes en Nouvelle-Angleterre au XVII°siècle. Dans Salem village vit une petite communauté protestante ultra-orthodoxe qui est sous la coupe d'un pasteur exalté. La sorcellerie on en voit quasiment pas. Juste un petit exercice de divination entre deux petites filles et une imposition des mains.

C'est la vie d'une société patriarcale et de ses travers. Les femmes semblent responsables de tous les maux. Les jeunes filles arrivant à la puberté : « baissez la tête devant les hommes, ne tentez pas satan ». le pasteur qui violente la simplette du village et qui fouette sa fille car elle a pêché. Ces deux Irlandaises (mère et fille) sans doute catholiques qui tiennent l'unique taverne de Salem… « elles ne feront pas long feu ».

C'est une vie dure avec l'angoisse permanente de ne pas savoir de quoi le lendemain sera fait, avec la peur des voisins indiens et de leurs attaques et la peur de la foudre divine. On retrouve dans les descriptions des longues nuits hivernales les peurs invraisemblables des contes de notre enfance.

Thomas Gibert est l'auteur et le dessinateur de cet ouvrage, il nous livre 196 pages d'un graphisme rude qui évolue au fil de l'histoire allant de douces scènes bucoliques avec les petites filles jusqu'à exploser en couleurs sombres aux moments les plus dramatiques, pour à s'apaiser de nouveau, mais les flammes ne sont jamais loin.
Commenter  J’apprécie          143
Les filles de Salem - Thomas Gilbert

Dans cette BD sous-titrée « Comment nous avons condamné nos enfants », l'auteur relate le destin des filles de Salem accusées à tort de sorcellerie par un religieux, pervers et fanatique.
Il montre comment la bêtise, la superstition, l'intolérance et le fanatisme religieux ont détruis une communauté.

Au début le graphisme m'a un peu déplu mais au fur et à mesure de l'histoire il prend un « air » de fantastique qui donne énormément de consistance à l'histoire. Les couleurs rendent bien l'atmosphère très sombre de l'histoire.

J'ai bien apprécié cette histoire, même si on a l'impression que seule les femmes ont les pieds sur terre dans ce village. Mais c'est peut-être pour cela qu'elles seront condamnées.

A lire
Commenter  J’apprécie          130




Lecteurs (1288) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5224 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}