Dynamique du Chaos

Noir! Et noir très foncé même... Et pourtant ce n'est pas la blanche qui manque au fil de ces pages qui taillent comme un fil de rasoir.
Très honnêtement, je n'ai pas reçu la claque promise par mes acolytes lecteurs et bookstagrammeurs. Ce qui ne veut pas dire que je n'ai pas apprécié. Au contraire !
Ghislain Gilberti décrit ici une apologie oxymorique de la décadence.
Et roman, ou autofiction, ou autobiographie romancée n'est pas sans me rappeler la vacuité hyper-esthetisée de A rebours de Huysmans ou Les Nuits Fauves de Cyril Collard avec lequel il partage la poésie du désespoir.
Messie de ce qu'il appelle la Génération Nada, dandy de la fange, Romeo underground, il entraîne son lecteur dans un bain de noirceur lucide et inextricable.
Il le fait témoin de sa déchéance ne cherchant jamais la compassion, ni même la compréhension.
Et, dans ce royaume d'ordures brille comme un soleil pourpre son amour fou pour Séverine, son ange de perdition.
Alors, pas de claque mais un immense respect pour la poésie et la dignité avec lesquelles Monsieur Gilberti mène son roman comme un exorcisme raté d'avance. Et la seule addiction dans laquelle on puisse tomber après cette lecture, c'est l'addiction à la plume de ce grand auteur.