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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
On ne sort pas complètement indemne d'un texte comme celui de Sandrine Girard. Le choix de l'alternance des âges d'Alice confrontés à différentes situations est très bien construit, apportant une densité et une émotion palpable à l'horreur ou aux horreurs traversées.
Chaque moment aborde une situation, un âge : « Tu as huit ans » « tu as dix ans » …. Cette manière de scander l'âge sonne comme un glas, donne un coup de scalpel à la vie d'Alice, confrontée à l'horreur sans jamais rien laisser transparaître. Ce sont des instantanés figés dans la peau d'Alice, comme une photo immortelle. En gardant, un recule, en se dédoublant pour ne pas se laisser engloutir. Ses parents ont divorcé, elle fait face du haut de son innocence bafouée à la cruauté d'une belle-mère jalouse, la violence d'un beau-père alcoolique. Nulle part, elle ne se sent pas en sécurité.
« Hors de toi », c'est l'histoire d'une enfant devenue adulte qui doit se construire pour continuer à avancer. C'est l'histoire d'Alice qui aurait pu être un conte de fée, mais où les monstres ont pris une place de choix à ses côtés. C'est l'histoire d'Alice au pays de la cruauté, de la violence de la jalousie. C'est l'histoire d'Alice qui se protège et qui égrène les « même pas mal » pour rester forte et ne pas sombrer.
C'est l'histoire d'Alice, petit bout de femme qui va être le catalyseur des souffrances et des problèmes des adultes qui l'entourent, elle devient celle à haïr, à détruire. C'est l'histoire d'une parole muette, sourde, celle que l'on ne doit pas entendre, dont les insomnies, les troubles alimentaires parlent pour elle, mais jamais personne ne la regarde, ne la voit. C'est l'histoire d'Alice qui passe au travers des mailles des adultes qui la détruisent, qui ne savent pas écouter, ni voir, mais qui surtout ne veulent pas comprendre, de peur d'être confronté à leur échec.
« Hors de toi », c'est l'histoire d'Alice, qui décide de vivre quoi qu'il advienne et dont la parole libère enfin les démons.
Le choix narratif de l'auteur, donne une réalité poignante, cruelle, révoltante et immerge le lecteur dans le récit sans jamais tomber dans la mièvrerie, bien au contraire, c'est un cri pour la vie, pour la construction et surtout pour la libération.
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De multiples paragraphes se succèdent décrivant l'instantané - clichés de vie dont l'auteure déroule les années au gré de la pioche, bonne ou mauvaise. Les évènements vont et viennent entre les âges laissant en trace le silence de faits inacceptables. Elle a morflé, Alice.
Les mots décrivent l'indicible demeurant pudiques et retenus : ils chuchotent. Et nous empoignent. La colère devient la notre et la rage nous accompagne tout au long de la lecture. Il faudrait parler, crier, ouvrir les yeux des parents, agir et protéger cette enfant qui se tait.
Par le biais du tutoiement adressé à Alice, Sandrine Girard saisit le lecteur. le texte est puissant, malmenant, réel. La plume est vive et directe. L'écrit indispensable.
Une lecture qui bouscule.

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Déroutante cette façon d'évoquer son enfance. Alice nous fait voyager dans ses souvenirs comme ils se présentent. Elle nous transporte au gré des souvenirs dans sa vie entre 6 et 24 ans, parfois c'est un saut de puce, parfois un pas de géant.
Au fil des pages on comprend vite que l'enfance d'Alice n'a pas été une enfance de rêve. Parents divorcés, familles recomposées elle doit constamment faire face aux humeurs de ses proches. Elle érige alors des barrières mentales pour se protéger. C'est celles-ci qu'elles fait « sauter » petit à petit en confiant ses souvenirs au lecteur.
Une écriture empathique, un style vif et acéré Sandrine Girard a su trouver les mots qu'il faut pour nous dévoiler le lourd secret d'Alice. Très vite on oublie cette façon de raconter un peu désordonnée, qui nous fait faire des allers-retours dans le temps. Ca semble tellement vrai, ça sonne tellement juste. L'auteur dénonce la violence tant physique que psychologique faite aux enfants à travers un récit authentique. Une grande révolte se dégage du livre. Dans une grande violence, vibrante de haine, l'insurrection est sous-jacente et Alice se livre à une lutte sans merci. Il y a du Folcoche d'Hervé Bazin dans ses beaux-parents.
Un premier roman fort et juste. Sandrine Girard a su trouver le juste milieu pour tenir son lecteur en haleine tout en racontant une histoire qui sonne juste (même si elle est moche)

livre lu dans le cadre de la rentrée littéraire - participation au jury lecteurs.com
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Rentrée Littéraire :

Coup de Coeur pour :
HORS DE TOI .
de Sandrine Girard .
Calmann-Lévy.
::..
Tu sens la fureur se propager en toi .
Tu baisses la tête.
Tu te tasses un peu sur ta chaise .
Tu rentres les épaules .
.
Tu rases les murs .
Tu retiens ton souffle .
Tu égrènes le temps .
.
Tu sens la vague de colère grossir .
Tu n'arrives pas à contrôler tes émotions .
Tu crois toujours qu'on va te frapper .
::..
La violence qui prend ses quartiers .
La colère qui vibre .
La haine et la rage qui courent .
Les émotions qui serrent la gorge .
Les silences, imposants .
L'angoisse qui suit partout .
Et les pensées qui tournent sans cesse .
::..
[ Lire Lire Lire . Lire pour emboîter tes émotions dans celles des autres . Pour vibrer d'une douleur qui ne soit pas la tienne ]
.
Une lecture qui transperce , qui remue , qui bouleverse , qui embarque .
Tous ces souvenirs qui ressurgissent , en force .
Comme un tourbillon d'émotions .
Entre Ombres et Lumières .
Entre Colères et Amour .
::..
Lu et Adoré .
Foncez …
.
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"Page Turner" pour ce roman que j'ai donc lu en quelques heures
C'est un livre sous tension où il est question d'une fille, Alice, dont la colère monte en grandissant. On la suit à différents âges mais l'histoire délivrée par bribes de souvenirs n'est pas linéaire et peut commencer à 10 ans puis revenir à l'enfance et passer à un épisode des 11 ans, 16 ans, 8 ans et ceux-là jusqu'au 25 ans.
L'histoire se raconte avec le tu, comme si Alice était spectatrice de sa vie.
Ses parents sont divorcés et remariés : Alice passe 1 semaine chez son père François qui vit avec Nadine, une belle-mère jalouse et, 1 semaine chez sa mère Lucille qui est avec Georges, le beau-père alcoolique et violent, foyer où naîtra un petit frère, Tom pouce. Chaque famille apporte son lot de menaces physiques et psychologiques. C'est dur et pourtant entre les souvenirs douloureux, il y a les souvenirs heureux de l'enfance, des amitiés, des amoureux.
Elle a intérêt à se blinder, Alice, face à ces adultes (l'aveuglement de ses parents) et on sait où elle veut en venir. J'ai admiré sa résilience, son silence et la volonté de s'en sortir. Son mal être s'exprime à travers ces pages et qu'est-ce qu'on la comprend ! Et quand enfin, dans les parties racontées au présent, on sait ce qui est advenu à Georges, mais quel soulagement !
Un livre captivant, où j'ai ressenti une certaine violence à chaque page et beaucoup d'empathie pour Alice. Une histoire qui ne me laisse pas indifférente.
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J'essaie d'écrire ma chronique et mes larmes coulent. Je pleure pour Alice et pour la petite fille que j'ai été. Chaque mot qui me vient au sujet d'Alice semble venir de moi, chaque étape que je désire relater du récit paraît être tirée de moi. Aussi, je suis perdue pour trouver un angle, car parler d'Alice, c'est parler de moi.


Les parents de la petite fille ont divorcé. Son père s'est installé avec une femme odieuse, qui prend un plaisir sadique à faire du mal à sa belle-fille. Par des mots, des coups, assénés discrètement et qui ne laissent pas de marques, ou en brûlant la carte postale qu'Alice a reçue de sa maman, avant même que l'enfant l'ait lue, elle lui montre qu'elle n'est rien. Son père ne réagit pas. A ce sujet, elle m'a rappelé que j'avais de la chance : la femme de mon père est géniale, elle est une amie à mes yeux, elle est même la marraine de ma fille.


Le domicile maternel n'apporte pas la paix. La nuit est source d'angoisse, elle a peur de dormir, de laisser ses pensées l'envahir, d'être vulnérable. Alice est une boule de colère, un cri de rage. Par moments, elle explose. La fragilité de sa mère lui fait « prendre les armes ». Mais souvent, elle se tait. Personne ne voit sa détresse, car elle sourit et profite de chaque instant heureux, ; elle connaît la valeur de chaque bonheur et de chaque émerveillement. Elle est très attachée à son petit frère, qui a sept ans de moins qu'elle, mais elle hait le père de celui-ci. Georges est alcoolique et extrêmement violent. Il est un monstre.


Alors, Alice se réfugie à l'école et craint les vacances. Plus tard, elle se jettera dans l'ivresse du travail. Elle se donne, entièrement, en amitié. Entre êtres fracassés, on se reconnaît. Elle vit chaque rencontre intensément puis se déconnecte, elle rit et elle sursaute, elle s'amuse puis ne supporte plus, etc. Elle a cinq ans, huit ans, douze ans, quatorze ans, vingt-cinq ans, sept ans, dix ans… Chaque fait relaté est introduit par l'indication de son âge, elle navigue entre les années, fait des bonds dans le temps, des retours dans le passé. le respect de la chronologie n'est pas important, ce qui compte est la teneur de la confidence. Alice espère cet évènement qui fera disparaître la peur de son être, cette angoisse chevillée à son corps, qui se réveille dans des situations, qui sont anodines pour d'autres. Elle vit passionnément et elle pleure en silence. Toutes ses émotions sont exacerbées, dans le beau et dans le laid.


Je me suis tellement projetée et tant assimilée à Alice, que j'ai peur de mélanger mes souvenirs et les siens. Plus jeune, je ne pouvais pas utiliser le « je » pour parler de moi, je disais « elle ». Quand elle se confie, Alice dit « tu ». Est-ce moi ? Est-ce elle ? le texte est composé de silences et de non-dits et ce sont eux qui dévoilent la vérité. Je les ai entendus et écoutés : je les ai reconnus. Ce roman est d'une justesse extraordinaire et je suis bouleversée par son authenticité et sa finesse. Même si je n'ai pas su m'éclipser, j'espère que mon émotion vous donnera envie de lire Hors de toi. Alors que des larmes de gratitude envers Sandrine Girard jaillissent, je ne sais comment conclure ma chronique. Je ne peux que dire que Hors de toi est un immense coup de coeur.


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La couverture d' "Hors de toi" représente une petite fille en maillot de bain qui court sur le sable. Dès la première page du livre, nous retrouvons Alice, 8 ans, courant sur le sable. Hors de toi, c est l histoire de cette petite fille, qui, pour survivre entre les foyers de ses parents divorcés, se désolidarise de son corps, se regarde vivre, se raconte à la deuxième personne du singulier.
Oui, Alice souffre. Sa mère pour ne pas rester seule s'est remariée à Georges, un alcoolique violent, qui terrorise son foyer. Alice vit dans la peur, pour elle, pour son petit frère Tom et pour sa mère.
Quant à papa? Il a épousé Nadine, une femme aigrie, sournoise, jalouse du passé de son homme, jalouse de sa petite fille qu'elle violente psychologiquement à la moindre occasion.
Entre la violence physique de l'un et la violence morale de l'autre, Alice se referme, se durcit, dissocie son moi, son âme de son corps ( d' où le titre " Hors de toi") au point que face à des photos d'elle, elle les laisse tomber: " Toi est une chose que tu ne peux pas regarder. Toi est un corps que tu ne reconnais pas lorsque tu le vois sur un cliché".
D'un chapitre à l'autre, Alice se raconte. Une Alice à 10 ans, 6 ans, 13, ... Une Alice chez sa maman, chez son papa, à l'école. Une Alice dans la maison des vents, dans celle des sables ou dans l'appartement. Un roman qui nous est livré sous forme de flashs, de souvenirs d'Alice.
Cela m'a perturbée au départ, puis j'ai très vite accroché. On prend le rythme de ce non rythme. On trouve une logique à ce qui à première vue semblait illogique.
Et surtout on souffre pour et avec cette petite fille, cette jeune femme en devenir. Comment a-t-elle pu survivre à une telle maltraitance ? Comment a-t-elle réussi à se construire ? Pourquoi tous les témoins se sont ils tus.
J'ai beaucoup aimé ce livre que j'ai lu d' une traite. Il m'a bousculé, m'a fait réfléchir sur ces enfants qui souffrent et que personne n'aide. Pour conclure je vous le recommande.
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Alice est une petite fille dont les parents divorcent alors qu'elle a 5 ans. Elle ne voit son père plus qu'un weekend sur deux et la moitié des vacances scolaires. Alice grandit entre la violence verbale de sa belle-mère et la violence physique de son beau-père. Elle grandit en se créant des carapaces autour d'elle, en se mettant dans une bulle pour échapper aux mots et aux gestes qui font mal. En alternant les âges, Alice nous raconte son enfance, son adolescence, les études de lettres dans lesquelles elle s'est réfugiée et les personnes qui lui ont apporté soutien, moments de bonheur et d'insouciance.
L'histoire monte crescendo, on sent la colère et la souffrance que la narratrice a enfoui en elle et qu'elle libère à travers les pages pour se débarrasser du secret qu'elle garde depuis une quinzaine d'années et qui la consume.
On comprend dès le départ que la narratrice a subi de la violence dans son enfance. On découvre à la fin l'horreur de cette violence. Les fragments nous parlent de la peur, de la souffrance, de la survie mais aussi de la reconstruction d'une enfant, d'une adolescente et d'une jeune femme.
C'est un texte poétique qui se lit d'une traite. On retient son souffle pendant toute la lecture. le récit est prenant. Chaque lieu a son nom en fonction des émotions que la narratrice a ressenti et des moments de joie ou de douleur qu'elle a connus. Des lieux aux noms poétiques mais chargés d'émotions.
Un roman qui couple le souffle. Un roman qui libère la parole. Un magnifique et saisissant premier roman à découvrir.
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C'est un récit poignant que nous signe l'auteur pour son premier roman.

On suit Alice sous plusieurs âges, à travers des souvenirs racontés à la deuxième personne du singulier.
Bien qu'au début j'ai eu un peu de mal à me mettre dans l'histoire à cause de la chronologie inexistante, très vite, j'ai voulu en apprendre plus sur cette femme qui subit son quotidien, sa vie.
Et elle a de quoi souffrir quand on connaît la configuration familiale compliquée dans laquelle elle vit… Difficile de se sentir bien dans un environnement privée d'insécurité et d'amour.

Étonnement, bien que le sujet soit fort, je ne me suis pas particulièrement attachée à Alice. Oui j'ai ressentie de l'empathie évidement, comment ne pas avoir de la peine pour elle ? Mais je sais pas, je pense que certaines choses méritaient qu'on s'y attarde un peu plus.

Hors de toi c'est un roman révoltant, qui ne laisse pas de marbre. Je pense que le manque de chronologie avec les souvenirs « en vrac » n'a pas aidé pour aller en profondeur et c'est ce qui fait que je n'ai pas eu autant d'émotions que ce que j'avais imaginé, mais bon, ca n'en reste pas moins un bon roman sur les violences, la mémoire traumatique, le manque d'amour, les familles compliquées …. C'est un roman court et rythmé que j'ai lu d'une traite.
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🤜🤜 Coup de poing 🤛 🤛
À mon coeur de Maman.
En apnée.
D'une seule traite.
Un récit fort.
Bouleversant.
Des mots justes.
Des souvenirs cruels, dérangeants, révoltants.
Juste envie de prendre Alice dans mes bras et lui dire : "Tout va bien je suis là maintenant".
Une lecture avec une folle envie de vivre que vous n'oublierez pas.
Un premier roman très très prometteur pour #Sandrinegirard dont le métier est éditrice 😉
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