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Alice depuis le divorce de ses parents, elle encaisse. Une belle-mère jalouse qui la rabaisse et l'humilie à tout bout de champ. du côté de sa mère, c'est pas mieux. Il y a le beau-père Georges, alcoolique qui monte au quart de tour et se montre violent. Alors Alice raconte à tous les âges tout ce qu'elle n'a jamais dit ni dénoncé à personne.

C'est une suite sans fin de malheurs ce livre où je m'étonne de l'aveuglement du père et de la mère qui ne réagissent pas, ne protègent pas non plus. Je m'étonne de cette escalade ténébreuse sans main tendue. C'est une boulimie de drames à l'image d'Alice qui finit par devenir boulimique. Avec la bouffe, avec l'amour, avec les mots.

Je ne sais trop quoi penser de ce livre… C'est un énième livre sur ces enfances saccagées. Ça n'apporte à mon sens pas de neuf dans le vaste rayon consacré à ce thème.

La narration en Tu est assez particulière. Ça aurait apporté une approche plus sensible si l'héroïne s'était appropriée l'histoire sans passer par un miroir.

J'aime ces livres qui parlent de l'enfance, de leurs blessures. Après avoir lu l'époustouflant Voix sans issue, mon avis est en demi teinte ici.
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On ne sort pas complètement indemne d'un texte comme celui de Sandrine Girard. Le choix de l'alternance des âges d'Alice confrontés à différentes situations est très bien construit, apportant une densité et une émotion palpable à l'horreur ou aux horreurs traversées.
Chaque moment aborde une situation, un âge : « Tu as huit ans » « tu as dix ans » …. Cette manière de scander l'âge sonne comme un glas, donne un coup de scalpel à la vie d'Alice, confrontée à l'horreur sans jamais rien laisser transparaître. Ce sont des instantanés figés dans la peau d'Alice, comme une photo immortelle. En gardant, un recule, en se dédoublant pour ne pas se laisser engloutir. Ses parents ont divorcé, elle fait face du haut de son innocence bafouée à la cruauté d'une belle-mère jalouse, la violence d'un beau-père alcoolique. Nulle part, elle ne se sent pas en sécurité.
« Hors de toi », c'est l'histoire d'une enfant devenue adulte qui doit se construire pour continuer à avancer. C'est l'histoire d'Alice qui aurait pu être un conte de fée, mais où les monstres ont pris une place de choix à ses côtés. C'est l'histoire d'Alice au pays de la cruauté, de la violence de la jalousie. C'est l'histoire d'Alice qui se protège et qui égrène les « même pas mal » pour rester forte et ne pas sombrer.
C'est l'histoire d'Alice, petit bout de femme qui va être le catalyseur des souffrances et des problèmes des adultes qui l'entourent, elle devient celle à haïr, à détruire. C'est l'histoire d'une parole muette, sourde, celle que l'on ne doit pas entendre, dont les insomnies, les troubles alimentaires parlent pour elle, mais jamais personne ne la regarde, ne la voit. C'est l'histoire d'Alice qui passe au travers des mailles des adultes qui la détruisent, qui ne savent pas écouter, ni voir, mais qui surtout ne veulent pas comprendre, de peur d'être confronté à leur échec.
« Hors de toi », c'est l'histoire d'Alice, qui décide de vivre quoi qu'il advienne et dont la parole libère enfin les démons.
Le choix narratif de l'auteur, donne une réalité poignante, cruelle, révoltante et immerge le lecteur dans le récit sans jamais tomber dans la mièvrerie, bien au contraire, c'est un cri pour la vie, pour la construction et surtout pour la libération.
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Habituellement éditrice, elle saute le pas en écrivant son premier roman. La construction est originale car on va suivre Alice à différentes période de sa vie mais pas dans l'ordre chronologique et l'auteure a décidé d'utiliser le « tu ».. Je dois dire que c'est assez déroutant. Alice est une fille qui ne vit pas dans un environnement stable et sain. Elle est ballotée de foyer en foyer, maltraitée physiquement et mentalement d'où le fait qu'elle soit mal dans sa peau et souffre de boulimie et d'insomnie. Ce roman dénonce le fait qu'un enfant soit violenté et garde le secret coute que coute et trouve un refuge dans la nourriture, l'automutilation, des solutions-refuges. Il parle également de l'aveuglement et le déni de l'entourage
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Hors d'elle, c'est comme ça qu'elle est Alice.
Contre son beau-père, contre sa mère, contre sa belle-mère, contre son père.....
il faut dire que son enfance n'est pas facile depuis le divorce de ses parents.
La structure du texte est originale.t
C'est le « tu » qui est utilisé et on n'arrête pas de sauter dans le temps avec maints retours en arrière.
Tu as six ans , tu as quinze ans, tu as dix ans............
Elle est trtès attanchante cette Alice que l'on suit jusqu'à 25 ans.
Et elle a subi bien des traumatismes.
Mais que de séquelles elle traîne derrière elle !
Il va lui être difficile de s'en sortir et de se construire.
C'est plein de sensibilité.
Un très beau portrait de petite fille.
Touchant !
Ce premier roman est très prometteur, et j'espère que Sandrine Girard ne va pas s'arrêter là.
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De multiples paragraphes se succèdent décrivant l'instantané - clichés de vie dont l'auteure déroule les années au gré de la pioche, bonne ou mauvaise. Les évènements vont et viennent entre les âges laissant en trace le silence de faits inacceptables. Elle a morflé, Alice.
Les mots décrivent l'indicible demeurant pudiques et retenus : ils chuchotent. Et nous empoignent. La colère devient la notre et la rage nous accompagne tout au long de la lecture. Il faudrait parler, crier, ouvrir les yeux des parents, agir et protéger cette enfant qui se tait.
Par le biais du tutoiement adressé à Alice, Sandrine Girard saisit le lecteur. le texte est puissant, malmenant, réel. La plume est vive et directe. L'écrit indispensable.
Une lecture qui bouscule.

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Alice, tu as cinq ans quand tes parents divorcent. Ta légèreté va s'envoler car tu vas hériter de deux beaux-parents qui te voleront ton insouciance, ton innocente. Ta belle-mère jalouse, ton beau-père violent et toi qui ne dit rien. Ta détresse tu la garderas pour toi, parfois tu la reconnaitra dans tes amies. Tu te réfugies dans la nourriture toujours dans le lus grand secret mais un jour ton corps te trahira! Tu es brillante mais certains moments de ta scolarité seront compliqués car tu te rebelleras, bref appel à l'aide. Ta mère sait la violence mais n'imagine pas l'ampleur, ton père est lui aveuglé par son mal-être, te voilà seule! 

La narration à la seconde personne du singulier et les souvenirs qui s'enchainent  sans ordre chronologique mais le précédent emmène le suivant par des liens parfois ténus, tout cela crée une urgence, une tension.  Ce "tu" crée une distanciation avec les drames, tout comme une victime rejette ce qu'elle vit, garde le secret , comme si tout cela se passait hors de soi! Alice aura vécu le pire des drames que l'on devine au fil des pages, tout en pudeur l'autrice nous le révèle. L'aveuglement de ses parents peut surprendre et pourtant un enfant peut tellement garder un secret si horrible soit-il, brouiller les pistes, cacher un mal-être pour protéger ceux qu'il aime mais aussi par honte et incompréhension. C'est avec beaucoup de justesse que Sandrine Girard nous raconte cela. 

Un roman qui m'a happée et bousculée! La narration percutante et vive crée une intensité sans tomber dans le glauque. Il m'aura manqué peut-être un peu de profondeur et je pense que certains souvenirs aurait pu être plus poussé cependant cela reste une très bonne lecture! 
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Déroutante cette façon d'évoquer son enfance. Alice nous fait voyager dans ses souvenirs comme ils se présentent. Elle nous transporte au gré des souvenirs dans sa vie entre 6 et 24 ans, parfois c'est un saut de puce, parfois un pas de géant.
Au fil des pages on comprend vite que l'enfance d'Alice n'a pas été une enfance de rêve. Parents divorcés, familles recomposées elle doit constamment faire face aux humeurs de ses proches. Elle érige alors des barrières mentales pour se protéger. C'est celles-ci qu'elles fait « sauter » petit à petit en confiant ses souvenirs au lecteur.
Une écriture empathique, un style vif et acéré Sandrine Girard a su trouver les mots qu'il faut pour nous dévoiler le lourd secret d'Alice. Très vite on oublie cette façon de raconter un peu désordonnée, qui nous fait faire des allers-retours dans le temps. Ca semble tellement vrai, ça sonne tellement juste. L'auteur dénonce la violence tant physique que psychologique faite aux enfants à travers un récit authentique. Une grande révolte se dégage du livre. Dans une grande violence, vibrante de haine, l'insurrection est sous-jacente et Alice se livre à une lutte sans merci. Il y a du Folcoche d'Hervé Bazin dans ses beaux-parents.
Un premier roman fort et juste. Sandrine Girard a su trouver le juste milieu pour tenir son lecteur en haleine tout en racontant une histoire qui sonne juste (même si elle est moche)

livre lu dans le cadre de la rentrée littéraire - participation au jury lecteurs.com
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Hors de toi est le premier roman de Sandrine Girard. Son narrateur s'adresse directement à Alice, une jeune femme de 25 ans, en lui parlant à la deuxième personne. Il lui remémore, dans le désordre, des fragments de sa vie depuis le divorce de ses parents.
Alice n'est que rage, colère contre elle-même et pourtant elle se tait. Rien ne filtre de la jalousie et du sadisme de la belle-mère, ni de la violence et de l'alcoolisme du beau-père. Sa principale révolte est essentiellement contre elle-même mais aussi contre sa mère qui ne comprend rien. Tout se passe dans un monde qui semble normal, banal avec des parents divorcés, classique de nos jours. Mais derrière la normalité se cache la rage de l'enfant qui perdure au fil des ans et des non-dits, non-dits qu'on devine très vite.
Les chapitres sont courts, le style rapide, enlevé et j'ai lu ce roman comme en apnée. La narration en Tu donne un ton détaché à l'enchaînement de souvenirs pris sur le vif, comme des instantanés, sans aucune chronologie. J'ai apprécié ce récit bien que je me sois souvent sentie en retrait. Il manque un peu de profondeur et je trouve le thème trop rabâché, même si c'est plus que nécessaire d'aider à la libération de la parole. Je lirai volontiers le prochain roman de Sandrine Girard pour me faire une meilleure idée de cette primo-romancière.
#Horsdetoi #NetGalleyFrance
Lien : https://ffloladilettante.wor..
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Rentrée Littéraire :

Coup de Coeur pour :
HORS DE TOI .
de Sandrine Girard .
Calmann-Lévy.
::..
Tu sens la fureur se propager en toi .
Tu baisses la tête.
Tu te tasses un peu sur ta chaise .
Tu rentres les épaules .
.
Tu rases les murs .
Tu retiens ton souffle .
Tu égrènes le temps .
.
Tu sens la vague de colère grossir .
Tu n'arrives pas à contrôler tes émotions .
Tu crois toujours qu'on va te frapper .
::..
La violence qui prend ses quartiers .
La colère qui vibre .
La haine et la rage qui courent .
Les émotions qui serrent la gorge .
Les silences, imposants .
L'angoisse qui suit partout .
Et les pensées qui tournent sans cesse .
::..
[ Lire Lire Lire . Lire pour emboîter tes émotions dans celles des autres . Pour vibrer d'une douleur qui ne soit pas la tienne ]
.
Une lecture qui transperce , qui remue , qui bouleverse , qui embarque .
Tous ces souvenirs qui ressurgissent , en force .
Comme un tourbillon d'émotions .
Entre Ombres et Lumières .
Entre Colères et Amour .
::..
Lu et Adoré .
Foncez …
.
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« Hors de toi » est l'histoire d'Alice, à différents moments clés de son existence, tous âges confondus, racontée par tranches de vie non chronologiques. Dans ce récit narré à la seconde personne du singulier, le « tu » est un « je » qui ne veux et ne peux pas exister. Alors, quand « je » est un autre en qui il est impossible de se reconnaître, qui suis-je ? La thématique principale de ce roman, « qui est Alice ? » nécessite des plongées dans le passé, quand Alice avait 15 ans, 5 ans, ou 7 ans. de nombreuses périodes phares susceptibles d'avoir construit ce « je » que chacun cherche à découvrir se succèdent en mélangeant passé et présent.

Alice est une petite fille qui a deux maisons. Ses parents ont divorcé et chacun a refait sa vie : le père avec une femme odieuse, la mère avec un alcoolique brutal. Une semaine sur deux et la moitié des vacances scolaires, Alice est ballottée d'une maison à l'autre, mais dans aucune, jamais, elle ne trouvera sa place. Alice est une petite fille en colère, et cette rage grossit, forcit en emportant tout sur son passage, irrémédiablement. Seuls l'école et ses amis sont susceptibles de lui apporter un peu de joie. L'école… et plus tard, d'autres dérivatifs… car Alice souffre, la douleur la ronge, la rancune la ballonne, la haine météorise ses relations familiales. Entre une belle-mère sadique qui « rôde autour de toi comme un prédateur qui attend patiemment son moment. » et un beau-père qui lui saute dessus pour la baffer à toute volée, force est de constater qu'elle demeure seule avec un ersatz d'elle-même. le dédoublement de personnalité devient inévitable et salutaire. « Hors de toi », aborde la thématique de la famille recomposée, quand, par malheur, les choses se passent mal, quand la sécurité du foyer est inexistante, quand les « parents véritables » sont sourds et muets. « Chez papa, tu n'as pas le droit d'être toi-même car toi-même est le fruit de l'Autre. »

Alice se tait. Pendant des années, elle subit et se tait. « Puisqu'ils ne savent pas, puisque tu ne peux pas leur dire, puisque l'angoisse te suit partout où tu vas, que le danger t'oppresse même lorsqu'il s'éloigne, c'est à toi, jour après jour, souffle après souffle, d'inventer ta survie. » Inventer sa survie c'est déjà s'inventer soi-même. Pour cela, Alice éprise de vie, trouve des dérivatifs qui agissent comme des exutoires. Les études, sont un moyen presque naturel de se vider la tête, la quête d'un ailleurs qui devient vital. « Tu es sa pire élève, tu vas devenir sa réussite. Travailler pour ne plus ressentir. Canaliser ta colère entre les lignes bleues des copies. Et lire. Lire, lire, lire, lire pour emboîter tes émotions dans celles des autres. Pour vibrer d'une douleur qui ne soit pas la tienne. » La lecture en est un second, d'autres encore viendront nourrir sa faim.

Mais sous les apparences, sous le « même pas peur », « même pas mal », les bleus de l'âme prennent de plus en plus de place. « Tu sais que personne ne décèle jamais le froissé sous le lisse, le figé, le sans-souffle, sous l'apparente mobilité de joie. » et lentement, Alice patine, tombe et sombre. Comment passer de « tu » à « je » ? « Comment vivre avec en soi un ennemi qui a pris possession de son corps ? »

Dans ce premier roman, Sandrine Girard excelle de justesse. Ce texte a ouvert les vannes de souvenirs douloureux. À titre tout à fait personnel, je me suis souvenue pourquoi j'aimais tant l'école… et pourquoi les vacances me faisaient tellement horreur. Comment ma vie entière s'est transformée en fuite, d'abord physique par les expatriations successives, puis psychologique par la lecture. Cette attente, ce moment où l'on peut affirmer « je ne suis plus en danger », cet espoir de se persuader que la disparition de l'agent pathogène fera également disparaître sa souffrance et l'atroce prise de conscience que, malgré tout, « le poids est toujours là. La souffrance aussi. » ne peut qu'attester d'un vécu qu'elle inocule avec exactitude et authenticité. Je voudrais vous parler de cette fin, qui m'a laissée exsangue, tétanisée par ses implications. Une dernière phrase qui sonne comme un glas.
Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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