Les messagers

Dans ce roman noir à l'écriture vivante et délicate, il y a deux scènes de crime : la planète terre et le coeur de l'homme.
Michel Girard nous laisse en effet croire, avec habileté, à un thriller écologique où un groupe d'étudiants idéalistes et engagés mènent des actions contre le nucléaire, la vivisection et luttent pour une écologie nouvelle génération pure et active.
Mais derrière cette trame, il y a le duo Noah, jeune Irlandais venu suivre un Master en littérature à Bordeaux pour fuir la médiocrité de sa famille, et Conrad, le ténébreux et charismatique leader de la Lame verte, groupuscule activiste combattant le nucléaire à l'aube de l'an 2000.
Ce duo va soulever une vraie réflexion de fond sur l'engagement, les manipulations politiques et financières, les lobbies, les scandales étouffés, la complicité de la justice, les doubles discours, les coalitions mondiales, voire mondialistes, la corruption des institutions (et l'université en prend pour son grade!), le rachat des consciences à peu de frais, l'éternelle lutte des classes, relookée certes, mais omniprésente.
Et ce duo va devenir duel au fur et à mesure que l'histoire se déroule et que les personnalités se dévoilent. Car les personnages sont vraiment travaillés, derrière la candeur adolescente, derrière les élans révolutionnaires, il y a les moutons, les héros, les traitres, les martyrs, les faux saints et les figures christiques.
La fin est surprenante, à l'image de l'ensemble du récit qui, sous des dehors de petit roman noir écolo, cache des trésors de réflexion et ne peut nous laisser indifférent.
Bien écrit, bien structuré, avec des personnages attachants et une intrigue avant tout humaniste, "les messagers" est, encore, une bonne surprise de l'auto-édition.

Une belle couverture qui m'a attirée l'oeil, un roman qui appelle à la réflexion.
L'histoire débute dans un tribunal, un jeune homme va être jugé , » accusé de complot en vue de déstabiliser l'État, de sédition et enfin d'assassinat ».
Comment peut-on en arriver là ? quelles en furent les prémices, les circonstances qui méritent un tel châtiment ? Conrad est arrivé en France, venant d'Irlande, échappant aux violences d'un père, à une vie de famille chaotique. Il avait des rêves d'aventures , et de l'ambition pour des jours meilleurs.
Noah débarque en France à Cherbourg, il vient aussi d'Irlande. Il vient à Bordeaux, il vient étudier dans une université, il a reçu une bourse pour un an. Il a toujours été attiré par cette langue latine, qu'il veut améliorer. Issu d'un milieu défavorisé, ses parents ne s'intéressent pas à son avenir.
Une petite chambre louée chez l'habitant, avec un autre colocataire, Maxime, étudiant lui aussi , près de la cité universitaire lui convenait parfaitement. Béatrice Moreau, la propriétaire était veuve et âgée, elle arrondissait ses fins de mois par la location de ses deux chambres.
Les deux étudiants s'accordèrent très bien dés les premiers instants.
Au cours d'une soirée, Noah fit la connaissance de Conrad , présenté par Maxime.
Noah s'aperçoit très vite que des groupes se sont formés, et que l'un d'entre eux, semble avoir une fonction particulière. Mais il ne sait pas laquelle, jusqu'au jour où il est convié à une manifestation contre la centrale, dans la soirée.
Un autre fait l'intrigue, un professeur de biologie revient en cours après une longue absence. Il débute son cours en disant qu'il n'a plus peur de la mort. Noah va assister à son cours, poussé par la curiosité. Il rencontre Claire Dubois , qu'il avait entrevue à son arrivée à l'université. Elle assiste, elle aussi au cours, pourtant elle étudie le droit.C'est un prof un peu particulier, il a une approche de la biologie différente, il est « à contre courant de la biologie traditionnelle « .
e soir Noah entraîne Claire à la manifestation, quand ils arrivent des feux avec rassemblement musicaux. Mais un groupuscule est prêt à manifester contre la centrale électrique, et surtout contre les projets du gouvernement qui semblerait vouloir ériger de nombreuses autres centrales le long de la Garonne.
L'auteur amène bien ses idées. D'autres enjeux éclatent, des altercations, jusqu'à la mort d'un manifestant. Mais les autres ne baissent pas les bras. La quête continue, une » taupe » est parmi eux.
Un bon questionnement sur un sujet fort qui entraîne des réflexions sur notre vie actuelle et notre devenir.
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