La mort mystérieuse de grands hommes a toujours fasciné le monde. Ici, c'est d'autant plus intéressant que l'ouvrage rassemble deux argumentaires de personnes contemporaines à Rousseau. L'un pense qu'il s'est suicidé, l'autre qu'il est mort de manière naturelle. Ce que nous lisons ici est leur correspondances. Deux immenses lettres, loin de nos mails, qui s'étalent sur de longues pages. Fascinantes lettres où chacun admirant le défunt tente de prouver son point de vue.
Au delà des mots et de la langue qu'ils manient parfaitement, nous livrant là de très belles analyses, ils ajoutent à leurs missives exhaustives des preuves. Ces preuves se traduisent par des procès verbaux, de la police ou invoquant la médecine, et des témoignages.
Nous avons donc là un foisonnement de documents, un affrontement d'idées, tout à fait intéressant. Au delà de la fascination morbide, le suspens prend place et ces lettres se lisent comme un roman. Chacun semble faire un procès à l'autre, et on n'ose imaginer combien de temps a pris une page pour s'écrire, pour peser les mots de chaque phrase.
Une courte oeuvre à lire, pour la belle forme, pour l'argumentaire comme on en fait trop rarement, pour la passion des deux hommes et voir les preuves et la manière de traiter une mort énigmatique à cette époque.
Commenter  J’apprécie         40