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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Une "BD" qui au premier abord ne paye pas de mine.
Mais qui est en fait une véritable pépite. Il y a peu de texte.. mais il n'y en a pas besoin les graphismes sont suffissamment explicites. Des graphismes qui sont beaux et d'une finesse incroyable. On reconnait bien évidemment le trait de crayon de Moebius, style qui lui est propre, et que j'adore.
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Petite BD quasi muette de 25 pages ou chaque case est pleine-page : il m'a pris plus de temps écrire cette critique que de lire l'oeuvre.

C'est une collaboration Moebius/Jodorowsky qui devait être distribuée gratuitement pour faire la promotion de l'Incal. Les artistes n'ont pas touché un sous.

J'ai trouvé ça vachement meilleur que l'Incal d'ailleurs, le être honnête.

Toutes les pages gauche de la BD montrent un enfant, de dos, qui regarde par une fenêtre.

Les pages de droite montrent un paysage urbain post-apocalyptique où un chat se prélasse dans le seul rayon de soleil à des kilomètres à la ronde. le chat est attaqué par l'aigle de l'enfant et...

...Lisez la BD pour connaître la fin. 🙂 Mais ça vaut amplement les deux minutes de lecture.
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Ce qui reste au fond de ma rétine, c'est ce cadre de fenêtre épais et noir qui se détache avec grâce sur le fond jaune orangina.

La fenêtre. Fenestra. Ouverture et passage.

Motif central de cette nouvelle graphique. le point de vue, celui de l'artiste, celui du lecteur, celui du narrateur. Que voyons nous ? Ce que l'artiste nous laisse voir. Cela relève de son choix. le spectacle, le rai de lumière dans lequel il place l'action n'est-il pas la petite monnaie du butin énorme qu'il nous dissimule ? Car l'artiste est le passeur, le magicien qui fait advenir l'histoire à travers la fenêtre d'Alberti.

L'artiste nous permet de voir ce que nous ignorions autrement. L'imagination est un animal sauvage et affamé. Elle permet de nous hisser au-dessus de notre condition. Vision élevée et panoramique. Pouvoir chamanique qui emporte l'homme, lui fait don de "double-vue". Jouer à voir ce qui est hors de notre portée. Focalisation zéro.

Voir. Observer. Scruter. A tout prix. Aigle et chat, créatures à la vue perçante. Part du chasseur, l'animal en nous.

J'y vois, lecteur de 2020, une mise en cause de ce sens. N'en demandons-nous pas trop à la vision ? Sursollicitée constamment ? J'écris ces lignes, les yeux rougis du feu des écrans, dans un brouillard douloureux. Séries, lectures, téléphone, ordinateur. Méduses qui nous pétrifient, nous immobilisent.

Vois, vois, vois.

Le son n'est d'ailleurs pas absent mais suggéré. Subtil. Les griffes du chat qui résonnent sur le ruban du trottoir, le vent qui file dans les plumes de l'aigle et les fait vibrer d'un chant soyeux. A nous d'entendre.

Chaleur ressentie sur la peau sensible de cet enfant vigie : "Je sens de la chaleur."

Cet ouvrage est une méditation graphique. Un espace pictural où se plonger, pour y chercher le plaisir et la mort. L'ambivalence. La forêt des symboles doubles et équivoques : lumière et chat noir. Vol plané et piqué. Regard aveugle. Illumination. Bastet et aigle de Zeus. Fenêtre maçonnique.

Puis bien sûr le trait de Moebius où tout est verticalité et ligne ascendante, hérissé de perce-ciels. Un décor architectural magistral comme Moebius savait les faire : canyon urbain, New-york aztèque, folie néo-babylonienne, Vienne post-moderne dans une ambiance générale post-apocalyptique.

Un grand plaisir visuel.
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Courte BD avec un style particulier, toute en noire et jaune, efficace comme un aigle fonçant sur sa proie. Un humain et son rapace Méduz. L'alternance entre le cadre avec l'humain et celui avec le chat ou l'aigle est une superbe idée, ça lui donne un rythme dingue, peu de dialogue mais beaucoup de détails passent par l'illustration. Je l'ai lu une fois, j'ai adoré, une seconde fois presque aussi vite, une troisième fois lentement pour apprécier les détails, une quatrième pour le plaisir et une cinquième pour la critique.
Les illustrations sont bien faites, celle page 29 quand l'aigle attaque le chat est ma préféré, page 31 quand on sent toute la domination, page 37 avec les immeubles et ce sentiment de vertige qu'il me donne. Elle m'a fait beaucoup d'effet cette BD.
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Cadeau des Humanoïdes à la fin des années 70 pour l'achat d'un album de la collection, ce petit bijou est resté longtemps introuvable avant sa réédition en grand format. J'ai la chance d'avoir eu en 1978 cette pépite sur un scénario de “Jodorowsky” et un dessin ô combien sublissime de Moebius. Imprimé à l'époque en noir sur un fond jaune canari, hormis la jaquette en quadri. Plus tard j'ai rencontré Giraud/Moebius en séance de dédicaces et il me fit l'honneur de me faire un petit “crobard” agrémenté de sa “griffe” de chat bien sûr.
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A mi-chemin entre la bande dessinée et l'illustration, cette première collaboration entre Moebius et Jodorowsky reste un livre étrange. S'il frappe d'abord par le travail de Moebius, une analyse plus poussée révèle indubitablement la griffe de Jodorowsky.
Composée de pleines pages, La structure narrative est basée sur une alternance entre pages paires et impaires. Ces dernières se déroulent dans une pièce plongée dans l'obscurité. Face à une fenêtre dominant une ville, une silhouette scrute l'horizon. Elle dicte ses instructions à son agent, Méduz.
Les pages paires suivent l'action, nous font d'abord découvrir une ville qui apparaît au fur et à mesure de notre approche de plus en plus délabrée. Nous venions de quitter l'ambiance sombre et claustrophobe d'une petite pièce juchée au sommet d'une tour. Nous survolons une ville en ruines, qui n'est finalement guère plus rassurante. le ciel se devine à peine entre les tours déchirées et la lumière reste pauvre et froide.
Méduz est en chasse. Une fois sa proie neutralisée, il revient vers son maître. Se faisant, il ramène un peu de lumière dans la pièce, qui devient le théâtre d'un spectacle étrange et fascinant, non dénué d'une inquiétante exaltation. Tout ceci n'est qu'un jeu. Un jeu cruel et inhumain. Mais rien dans ce qui nous a été donné de voir ne prouve que cette histoire est humaine.
Cette alternance (similaire à celle que l'on peut trouver dans le Bandard fou ou Fantalia) amène un rythme particulier à l'ensemble, comme autant de temps de pause. de la fixité sombre des pages impaires à la fluidité lumineuse des pages paires, il en résulte une forme de respiration, ou de battement de coeur révélant un monde étrange. Mais de ce monde, de ce qui le compose, nous ne saurons rien. Nous sommes témoins impuissants d'une scène qui paraît ordinaire là-bas. Cette alternance semble nous rappeler sans cesse le malaise face à un fait que nous ne comprenons pas. Cruel et violent... absurde...
Il y a finalement peu à dire concernant l'histoire. Elle tient plutôt du petit conte pervers, comme Jodorowsky les aime, autant que de jongler avec les images et les mots (voir son Trésor de l'ombre, illustré par Boucq en 1999). L'intérêt de cet album résulte de l'alchimie particulière qui l'anime. le dialogue incessant entre dessins et texte, l'alternance entre deux points de vue, cette absence revendiquée d'explication qui rend le lecteur impuissant à saisir le sens réel de cette histoire... Maintenu dans la pénombre, il ne fait qu'assister à... quelque chose. Il ne saura jamais quoi.
Les dessins perdraient leur sens s'ils étaient séparés du texte. Mais ce texte ne présenterait aucun intérêt s'il n'était magnifié par les dessins qui l'habillent avec une foule de détails qui lui donnent une couleur si particulière. Cela semble une tautologie, mais ce qui m'a frappé, c'est à quel point ces 2 éléments se complètent à la perfection. Sans doute la réussite de cet ouvrage tient du fait qu'il est le résultat d'une vraie rencontre. Chacun stimule et est stimulé par l'autre, et le résultat dépasse de loin la simple illustration d'un scénario.
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