Marshal Blueberry, tome 1 : Sur ordre de Washington

Cela faisait longtemps que je n'avais plus relu la courte saga de Marshall Blueberry, qui s'intercale après son combat héroïque dans les Collines Noires contre les Sioux et avant son bras de fer avec le général Tête Jaune.

Blueberry a repris ses fonctions dans la garnison du légendaire Fort Navajo.

Giraud est au scénario et William Vance est aux dessins, ce qui leur donne un petit air de XIII pour les visages de certains personnages.

Les dessins des décors sont magnifiques, surtout dans cette neige qui couvre le tout.

Si les chevaux sont réalistes, je reprocherai à Vance de s'être un peu éloigné de la tête officielle de Blueberry qui semble avoir une touffe de cheveux un peu trop exagérée, style choucroute…

Comme d'habitude, quand les Indiens lancent des vendettas sur les colons Blancs, massacrant à tour de bras, on les condamne durement.

A contrario lorsque c'étaient les Blancs qui dézinguaient des Indiens, là, pas de problème, c'est normal, faut éliminer toute cette racaille…

Blueberry, lui, fidèle à lui-même, est pour parlementer avec les tribus pour tenter que cette rébellion ne se termine en bain de sang du côté des Indiens et son point de vue le met en porte-à-faux avec les biens-pensants Blancs qui ne veulent voir que la disparition de l'Homme Rouge.

On a de l'action, des belles scènes de combats entre les Indiens et les soldats du fort Navajo, un trafic d'armes en arrière-plan et des chapeaux que l'on veut faire porter aux boucs émissaires habituels : les Indiens (vous aviez deviné, je pense?).

La saga du Marshal Blueberry s'est arrêtée trop tôt, car je l'appréciais déjà à l'époque et elle a passé le test de la relecture, des années après.

Le scénario est excellent et possède tous les ingrédients d'un Blueberry de haute qualité (sans arriver à la cheville de certains albums qui trustent le haut du panier).

La saga "Marshal Blueberry" a mieux vieilli que l'autre saga dérivée : "La Jeunesse de Blueberry", qui, à un moment, est partie totalement dans le fossé (pour rester polie) et n'en est jamais vraiment ressortie.

Cette mini série relate la période où le héros occupait le poste de shérif dans une bourgade de l'Ouest sauvage. En effet, elle n'est composée que de trois volumes. Elle est certes parallèle à la série mère mais elle semble suivre son propre cheminement. C'est un peu plus "sombre" et sanglant que la série originale. C'est l'Ouest dans tous ses états avec une touche qui se voulait plus "actuelle"…

Les deux premiers volumes ont été dessinés par Vance (célèbre pour son travail sur XIII). Cependant, son dessin est loin de faire l'unanimité chez les puristes de la série qui lui reprochent d'être trop éloigné de l'esprit de la série mère.
Le troisième tome avec le travail au dessin de Michel Rouge est plutôt stupéfiant au premier abord : c'est le digne héritier de Jean Giraud diront certains lecteurs.

Cette série s'apparente presque à une expérience tentée mais qui aurait échoué. On en a tiré les conséquences par l'arrêt de cette série parallèle.
Pour ma part, même si cela ne révolutionnait pas le genre, cette lecture s'est révélée plus plaisante que La Jeunesse de Blueberry qui méritait plus l'abandon à mon humble avis.

Note Dessin : 3.75/5 – Note Scénario : 3.75/5 – Note Globale : 3.75/5

Nous sommes en 1868, toujours au Fort Navajo.
Le lieutenant Blueberry, toujours désireux de tenter d'installer la paix dans ces territoires, a pour mission de capturer Chato. Ce dernier, un Apache particulièrement pénible, attaque brutalement, avec sa bande, les colons blancs. Hors de question de le laisser faire et de déclencher une nouvelle guerre indienne.
Pendant ce temps, une diligence est attaquée à proximité du fort. Elle amenait un fonctionnaire envoyé par Washington, porteur d'un message précieux pour Blueberry, sa nomination en tant que Marshal et une mission : démanteler un gigantesque trafic d'armes ayant des complicités dans l'armée et dont une des ramifications passerait par le fort Navajo.

C'est toujours un plaisir de replonger dans l'Ouest sauvage mais j'ai été surprise par la tête de Blueberry, que Vance ne dessine absolument pas comme Charlier. Il a perdu de son charme!

C'est une belle surprise que ce nouveau de Blueberry. Oui, les esprits chagrins regretteront que Jean Giraud ne soit aux manettes que du scénario. Et pourtant, je trouve que tout fonctionne bien : le dessin de Vance amène une teneur plus froide dans un graphisme époustouflant, celui de Rouge dans le 3ème tome, élégant, est plus respectueux de la tradition Gir. le scénario de Giraud, pour moi, est la vraie bonne surprise (je n'ai pas totalement apprécié les derniers récits de la série titre ou celui d'Icare) car maîtrisé de bout en bout, essayant de ménager des surprises, créant parfois des ambiances intimes ; bref, retrouvant l'intelligence et le dynamisme des scénarios de Charlier.