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Il y a Nico et moi, sa grande soeur. Nico c'est mon petit frère. Et au-dessous ou à côté ou ailleurs, si l'on veut faire des liens généalogiques, maman et notre père. C'est donc plus l'histoire entre Nico et notre « père ». C'est plus d'ailleurs une histoire d'ambiance pseudo-familiale, de liens rompus, et d'atmosphère étouffante voir oppressante. Nico a d'ailleurs fugué. Une nouvelle fois, devrais-je dire. C'est pas que c'est une habitude, mais c'est pas la première fois non plus. Que dire de plus, d'ailleurs.

Nico. Une enfance meurtrie par un père autoritaire et maltraitant. Nico. Avec ses frêles épaules et son esprit rebelle. Il subit les remontrances et les châtiments, sans rien dire, par fierté même. Une façon de se forger une carapace. de s'endurcir. de se muscler intérieurement. Vu de l'extérieur, c'est aussi un moyen de s'isoler et de s'échapper de ce carcan familial. Je parle de notre père mais dois-je mentionner dans l'histoire notre mère… Je pense qu'il lui en veut également. Médecin généraliste, elle s'occupe de ses patients avant tout, et surtout. du coup, elle s'est mise à l'écart de notre famille, et par moment, je me demande si elle ne nous prend pas plus comme des patients plutôt que ses enfants. Elle a abandonné sa vie de couple. Elle a jeté l'éponge sur ses enfants aussi. du moins, c'est mon sentiment.

Nico. On s'imagine déjà comment cela va finir. Mal. Ce genre d'histoire finit toujours mal. C'est presque une loi, une sentence irrémédiable. C'est une famille en dérive qui forcément fait des dégâts. le seul moment où les enfants peuvent souffler, c'est chez les grands-parents. Mais là aussi tout a une fin. Chaque instant de la vie de Nico pèse son lot de souvenirs et de brimades. L'impuissance d'une vie. Et ce ne sont pas de simples affichettes "Porté Disparu", comme l'on fait pour les chats, sur le plexiglas des abribus qui vont le faire revenir. 
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Nico et Laura ont respectivement douze et quatorze ans lorsque leur père se résout "enfin" à quitter le domicile. Vont-ils finalement souffler ? pas vraiment. L'autorité abusive de leur père est de celles qui laissent des traces à vie, notamment pour le jeune garçon qui va s'auto-punir, mal s'alimenter, s'infliger des séances de sport/torture pour s'endurcir, et continuer de fuguer...
Comme dans "Une année étrangère", Brigitte Giraud dissèque avec acuité et sans complaisance un couple en crise, une famille à la dérive. Ici, les enfants font les frais d'un père visiblement dérangé, violent, qui joue de son autorité avec son fils, l'humilie. On pense à Folcoche dans "Vipère au poing"... La mère est débordée et épuisée par sa profession de médecin généraliste, elle désapprouve le père mais n'ose (ou ne peut) pas le contrer... Si Laura, la fille aînée, semble relativement épargnée, elle souffre évidemment de l'ambiance délétère du foyer, entre les colères du père, les provocations du fils, l'impuissance de la mère. Laura et Nico n'ont de répit que lors de séjours chez les grands-parents...
Ce roman met mal à l'aise, on sent une menace sur Nico tout au long du roman, on devine des séquelles incurables, un drame à venir. La chronologie est sans cesse bousculée, la narratrice Laura a beau être délivrée de la présence du père, les souvenirs de ses violences morales ne cessent de la hanter.
Un livre poignant et douloureux, qui m'a cependant moins captivée que "Une année étrangère", sans doute à cause de la construction qui rend le récit chaotique, mais qui remplit néanmoins bien son rôle : rendre la persistance de la douleur des enfants palpable, "parce que rien ne disparaît, ni le bien, ni le mal, rien ne se dissipe. Chaque instant pèse de tout son poids. Nous sommes infestés, contaminés, nos cellules, nos globules, nos nerfs ont la charge de notre histoire. La mémoire se répand dans les tissus, coule dans les veines, elle fait des ravages." (p. 115-116).
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"Nico" est avant tout l'histoire d'une famille qui se délite. Un père violent qui prend un malin plaisir à s'attaquer au membre le plus faible de la famille, son fils, Nico. Une mère qui passe plus de temps à s'occuper de ses patients que de sa famille et qui fait mine de ne pas voir ce qui se passe sous son toit, qui s'éloigne chaque jour davantage de ses enfants. Face à cette adversité, Nico peut compter sur sa grande soeur, Laura. Un lien très fort les unit. Dans cette enfance compliquée, il y a des instants de bonheur : les vacances passées chez leurs grand-parents à la campagne, les moments de complicité, les secrets partagés... Mais en grandissant, les choses changent. Nico devient de plus en plus dur. Les punitions infligées par son père deviennent le moyen de montrer sa fierté et sa valeur. Ainsi, lorsque son père aura finalement quitté le foyer, Nico continuera à s'infliger des punitions. Nico en veut à tout le monde et notamment aux patients de sa mère. C'est à cause d'eux que sa mère est si fatiguée, fanée avant l'heure et qu'elle n'a pas de temps pour lui. Nico en veut au monde entier. Il se forge une carapace que même sa soeur n'arrive plus à percer. C'est avec horreur que Laura prend conscience de l'homme que son frère est en train de devenir. Jusqu'au bout, elle pense qu'elle parviendra à le faire fléchir.

Brigitte Giraud crée une ambiance familiale suffocante et dramatique. J'ai beaucoup apprécié son style d'écriture. Elle sait très bien faire ressortir l'amour fraternel qui unit Laura et Nico. On sent la nostalgie de Laura qui comprend tardivement que ce lien si cher qu'elle avait avec ce frère tant aimé s'est rompu brutalement sans possibilité de retour.
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Une jeune fille raconte l'enfance et l'adolescence difficiles de son frère puiné, entre un père qu'elle présente comme un pervers et une mère aimante mais absorbée par ses propres soucis (professionnels ou conjugaux). L'auteur fait très bien ressentir la façon dont ce jeune garçon échappe progressivement à tous, y compris à sa soeur qui le comprend mais de moins en moins, jusqu'à une tragédie finale qui paraît inéluctable.
J'ai beaucoup apprécié ce livre, malgré un sujet et une ambiance pesants et en dépit de quelques effets de style qui m'ont agacé aux pages 116-117 (structure répétitive des phrases et de leur sujet). du même auteur, j'ai préféré "Une année étrangère".
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Brigitte Giraud émet un magnétisme qui nous enveloppe et nous déroute. Sa sobriété non calculée aboutit à un texte fort et puissant en émotions, quel bonheur de lecture...
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j'ai bien aimer se livre mes je n'es pas comprie certain passage.
Mon prof de français a trouver ce livre bien aussi car sa parle d'un p'tit enfant qui se fait maltreté par son pére.
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