Mon mari me glisse à l’oreille qu’il a de la chance d’avoir épousé la plus belle des italiennes. C’est fou ce que l’abus de limoncello peut faire dire comme conneries. Et c’est fou ce qu’il peut rend naïve, parce qu’à ce moment précis, sur ce balcon et dans ses bras, j’y crois.
Je me sens forte et belle. Monica Bellucci peut aller se resaper.
J’aime écrire car cela ne fait pas de bruit. L’écriture permet de crier en silence, de pleurer sans larmes, de communiquer sans paroles.
Parler, c’est terrifiant.
–Anna, vous êtes la personne la plus pessimiste que je connaisse.
–Ça, c’est parce que vous ne connaissez pas ma voisine du dessus. Quand je pense être au plus mal, elle arrive encore à m’arrêter dans l’escalier pour me raconter un fait divers horrible, avec tous les détails glauques. Et elle finit toutes ces phrases par « On va tous crever, moi je vous le dis ! ». À côté, je suis la positivité incarnée !
Je me sens abandonnée, depuis toujours. Comme une erreur que j’aurais aimée qu’on ne commette pas. Une chose laissée là, au mauvais endroit, qui doit se démerder sans les bonnes clés, sans le mode d’emploi, sans même un plan pour s’y retrouver.
Je veux rentrer chez moi. Le problème, c’est que je ne sais plus du tout où c’est.
J’ai réfléchi à ce que j’aimerais faire dans la vie.
–En voilà une bonne nouvelle ! Alors ? Qu’aimeriez-vous faire ?
–Rien du tout ! Gagner au loto et me barrer au soleil !
« Va jouer, va, nun te preoccupà. »
« Ne t’inquiète pas. » C’est la phrase la plus douce du monde.
En Italie, il y a toujours quelqu'un pour prendre un café. J'ai grandi dans un village de 800 habitants, et peu importe l'heure, le jour ou la saison, il y a toujours une personne assise au bar.
Le bar, c'est une institution. C'est là, en plein milieu, comme l'église, pour soigner les plaies, s'écouter, s'entendre, s'aider. La véritable signification de « Viens, on prend un café » on la connaît. On le sait, dès le début, que ce n'est qu'un prétexte, qu'une excuse pudique pour signifier : « Viens, je t'écoute, dis-moi ce qui ne va pas. Bois, ça va aller. Regarde, c'est chaud et réconfortant, et ça te donne de la force. »
Quand je serai grande, je ne veux pas être ma mère.
En Italie, il y a toujours quelqu’un pour prendre un café. J’ai grandi dans un village de 800 habitants, et peu importe l’heure, le jour ou la saison, il y a toujours une personne assise au bar.
Je me sens profondément italienne, c'est comme ça, j'ai de la sauce tomate qui coule dans mes veines.