Geoffrey a un boulot de pigiste, est amoureux de Rosie et mène une vie sans encombre.
Un beau jour, Stéphane - son frère- requiert son aide. Il faut avouer que si Geoffrey mène une vie normale, il n'en est pas de même pour son frère qui verse plutôt dans le trafic et la boisson. Aussi, lorsque ce dernier lui demande d'aller récupérer une mallette chez la concierge afin d'aller la porter dans les toilettes d'un restaurant, fut-ce auprès d'une blonde, Geoffrey hésite quelque peu. Finalement il s'exécute. Une fois sur place, après avoir déjeuné une salade, il se dirige vers les toilettes des femmes, muni de la mallette dont il ne sait ce qu'elle contient. Après avoir poussé la porte des lieux d'aisance, face à lui, une blonde avec un décolleté affolant, chaussée de cuissardes de surcroît.
Puis plus rien. le vide. le trou noir.
Geoffrey recouvre enfin ses esprits, hors des toilettes. Il est en pleine mer, à bord d'un radeau, avec plusieurs hommes qui visiblement ne comprennent pas ce qu'ils font là. Ils ne se connaissent pas. C'est la stupéfaction ! 7 hommes à bord d'une embarcation ! 7 hommes différents les uns des autres ! Aucun ne sachant ce qu'il fait là ou ne sachant ce que l'autre fait là. En pleine mer à bord du radeau, les voilà qui s'échouent autour d'un atoll et gagnent l'île.
Ils apprennent à cohabiter, à trouver de la nourriture puis décident d'aller visiter l'île afin de voir si d'autres hommes y vivent. Lors de leur expédition ils se retrouvent face à Walter qui visiblement vit seul sur l'île et depuis longtemps.
Pourquoi sont-ils là ? Que leur est-il arrivé ? Qui est Walter ? Outre une vie commune non choisie entre hommes aux caractères bien trempés, cette vie en autarcie ne va pas se révéler paradisiaque....
Mon avis est très partagé.
D'emblée je n'ai pas du tout aimé certains personnages : Mokhtar et Abdul qui étaient bien trop caricaturaux de leurs origines (sociale et ethnique). J'ai trouvé qu'ils tenaient des propos vulgaires trop souvent répétés au long du récit et j'ai trouvé leurs dialogues lourds.
Ensuite, sans révéler la chute, lorsqu'un livre traite d'un sujet de fiction (de science-fiction ou autre genre littéraire) il faut pouvoir être convaincu or je n'ai pas réussi à être convaincue par les moyens mis en oeuvre pour les conduire sur l'île et par certains événements qui s'y sont déroulés.
Le roman se lit aisément et on se laisse bercer et trimballer tout au long de l'histoire en essayant d'échafauder des hypothèses sur la raison de leur présence sur l'île ; est-elle réelle ?
Rêvent-ils ? etc
Le récit est ponctué successivement de certaines découvertes qui lui donnent un rythme et on ne s'ennuie donc pas ; de plus on a envie de savoir ce qui va se passer.
Certains des personnages ouvrent la porte à des remises en question qui peuvent s'adresser à chacun de nous.
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C'estes bien et tout simplement beau. J'avais lu le roman de M Tournier 'Vendredi...' Je préfère celui-ci.
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« Oui ! Grotesque, c’est ça le mot, la vie est une farce grotesque ! »
« Et la mort ? » hasarda Antonio, à moins que ce ne fût par pure
provocation.
« La mort ? Ah, bah tu riras bien quand tu seras mort du mauvais tour
qu’était la vie ! »
« Rire ? Je serai révolté, oui ! Il va m’entendre le créateur quand
j’arriverai là-haut ! C’est pour ça qu’il doit pas être pressé que je monte !
Qu’est-ce que c’est que cette guignolerie ? » Ça, c’était moi, remonté
contre le sort.
« La vie ? » relança Antonio.
« Non, la vie, c’est pas ça, c’est pas des mecs à poils autour d’un jeu de
croquet sur une île perdue ! La vie, ça a un sens, b… de M… ! Y’a une
vérité intérieure à trouver pour être un homme libre, pour revenir chez
soi. »
Tu sais, j’ai l’impression d’être peu de choses, surtout
depuis que j’ai vu comme l’on passe facilement de vie à trépas. Des pailles
au vent, voilà ce qu'on est. Le soleil qui va se coucher, c’est grandiose. Eh
bien, depuis hier, je déteste ce spectacle. Parce que j'ai compris que le vrai
spectacle, c’est regarder ceux qui voient le soleil se coucher, la folie dans
leur tête et ce qu’ils ont fait de leurs mains.
Je marchai le long de la plage et j’étais las, las des idées – si éloignées des hommes -, las des hommes – si éloignés de la justice -, las de la justice – si éloignée du plaisir -, las du plaisir – si éphémère.