On se gardera bien au passage d'enfourcher la vieille haridelle qui prétend opposer une «tradition réellement issue du peuple» à une «imagerie conçue par les intellectuels». Dans ce recueil, les contes traditionnels, qu'ils soient issus de la littérature médiévale ou du fonds populaire oral, ont été traités de la même façon. Nous nous refusons à dresser un mur entre les deux modes de transmission du matériau d'origine celtique qui les composent. Savoir qui prime l'autre, dans la qualité ou dans l'ancienneté, et s'il en est un plus authentique - un conte que l'on conte n'est-il pas toujours authentique - relève plus de l'idéologie que de la culture bretonne.
[Extrait de l'introduction de Claudine Glot]
Je veux connaître autre chose, aller ailleurs.
Il existe une matière du conte, c'est une sève qui irrigue de sa force le territoire de nos esprits, c'est un éternel bourgeonnement qui se recycle et se rénove en se confrontant à l'évolution des sociétés et au cheminement du monde.