FUTU.RE

La beauté aime l’ombre ; dans les ombres naît la tentation.

Page 247, le Sénateur Schreyer :

J’aimerais tant être un romantique. J’aimerais tant que nous soyons tous des êtres évolués, libérés de la vanité, de la bêtise, des bas instincts. J’aimerais que nous soyons dignes de l’éternité. Nous avons besoin d’un nouveau niveau de conscience ! Nous n’avons pas le droit de rester des singes, des porcs. Et je fais tans d’efforts pour m’adresser aux gens et me comporter avec eux comme avec mes égaux…

Quand tu es petit, il est plus facile de souffrir d’une absence d’amour que de l’absence d’une personne qui t’aime.

Sans choix, pas de regrets. Heureux celui pour qui d’autres prennent la peine de choisir : il n’a rien à confesser.

Quand Dieu parle gentiment à un boucher, c’est que ce dernier sera prochainement sacrifié sur l’autel plutôt qu’invité à rejoindre les rangs des apôtres. Et qui mieux que le boucher jouant à Dieu avec le cheptel est en mesure de comprendre cela ?

"Tu sais un système ne tient que tant que tout le monde y croit. Ce qu'ils redoutent le plus, c'est que les gens se mettent à réfléchir."

De l'extérieur, on dirait que l'enfant use le parent, qu'il accapare son énergie, ses forces, sa vie et que, une fois l'autre essoré, il se contentera de jeter le parent exténué au rebut. Fin de l'histoire.
De l'intérieur, ça n'a rien à voir. L'enfant ne vous dévore pas, il vous absorbe. Chaque minute qu'il a passée avec vous ne se transforme pas en merde jaune, en déchet. Je me suis trompé. Chaque heure reste en lui, devient un millier de cellules qui le font grandir. On voit tout le temps passé, tous les efforts; ils sont bien là, ils n'ont pas disparu. L'enfant se construit de nous, et plus nous lui donnons, plus il devient précieux.

Mais bien sûr. C'est cette fameuse viande de bison. Ils ne vont tout de même pas élever dans notre monde surpeuplé de véritables bêtes. Pour grandir une seule consommerait des centaines de fois son poids adulte en herbe, sans oublier l'eau et la lumière du soleil. Avec ces gaz intestinaux, chacune pourrait percer un trou dans la couche d'ozone, alors que déjà sans ça nous avons un gros problème de ce côté-là. (...) Le Vieux Monde se nourrit de pure fibre musculaire élevée en cuve. Pas de cornes, ni de sabots, ni d'yeux tristes et intelligents. Aucun déchet, rien que de la viande.

C'est comme la liberté sous contrôle judiciaire. Comme l'étau dans lequel on coince les oies pour les gaver de force et amener leur foie jusqu'à la cirrhose. Puis on étale ce foie gras sur un toast grillé et on le qualifie de mets délicat. C'est exactement à cela que je m'attends en guise de surprise : à quelque chose dans le genre de ce foie gras.

Au total, un peu moins d'un trillion de terriens. Nous sommes à l'étroit. Nous n'avons nulle part où installer nos usines et nos complexes agricoles, nos bureaux, (...) nos établissements de bains et nos similis coins de nature. Nous sommes trop nombreux et nous Lui avons demandé de déménager, voilà tout. Nous avons bien plus besoin des cieux que Lui.