AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,12

sur 1326 notes
Dès l'annonce des parutions de la rentrée littéraire de 2013, j'ai sélectionné Kinderzimmer comme un des romans que je voulais absolument lire. C'est certes un énième livre sur l'horreur des camps de concentration mais pas que...

Kinderzimmer de Valentine Goby relate l'histoire de Suzanne, appelée Mila, résistante, qui est arrêtée et envoyée au camp de Ravensbrück, camp où vivent essentiellement des femmes. Mais Mila a peur, comme toutes les autres mais elle se demande surtout ce qui va arriver à son bébé car Mila est enceinte de trois mois à son arrivée...

Une belle histoire pour nous rappeler que oui, des déportées ont du accoucher dans l'horreur et la barbarie humaine, que des vies ont apparu malgré la mort omniprésente des lieux. Je trouve que les naissances au sein des camps de concentration sont très peu mentionnées dans les livres d'histoire et le roman de Valentine Goby est là pour nous le rappeler...

Avec des descriptions effroyables et violentes, l'auteure nous raconte la vie de Mila à Ravensbrück : son envie de mourir jusqu'à sa renaissance grâce à son enfant. Valentine Goby accentue beaucoup son texte sur la transformation et la destruction du corps des femmes et des enfants, face au système mis en place par les nazis durant la seconde guerre mondiale. Les représentations de ces femmes sont réelles et attachées par un souci de documentation de la part de l'auteure.

Kinderzimmer est un roman très rude, très brutal qui évoque le courage de ces femmes, de ces mères qui ont vécu dans l'enfer.
Un bel hommage donc, à lire...
Commenter  J’apprécie          200
L'histoire est pathétique, c'est sur. Surtout quand on comprend que c'est une histoire vraie. du coup, on rejoint les autres témoignages sur ces camps de l'horreur et l'émotion est à son comble.
Malheureusement pour moi, cela a été gâchée par l'écriture. Très froide et sèche, parfois répétitive. Cela m'a empêchée de vraiment entrer dans cette histoire et d'aller m'assoir à coté de Mila. Toute l'empathie que j'aurais du ressentir n'était pas là et je l'ai regrettée.
Donc, je ne mets que 2 étoiles pour l'histoire, pour cette femme qui s'est battue et qui a osé témoigner, mais je ne pense pas que je suivrai cette auteure juste à cause de son écriture qui ne me convient pas.
Commenter  J’apprécie          190
Un roman relativement court mais qui est loin d'être facile à lire. Une écriture coup de poing, hachée, centrée sur les sensations de ces femmes, en particulier de Mila, 20 ans, enceinte, qui découvre et s'adapte comme elle peut à la vie dans le camp de travail de Ravensbrück.

On est immergé dans ce quotidien, dans ses détails les plus physiques, les plus pragmatiques, s'interrogeant sur comment il est possible de survivre et de vivre dans de telles conditions, sachant pourtant qu'il y a eu des survivants, rappelant donc le pouvoir ahurissant de résilience autant du corps que de l'esprit humain. Si bien que, alors qu'est racontée une histoire absolument épouvantable que l'on n'aurait jamais osé imaginer, je me suis prise à éprouver de l'espoir pour la nature humaine – pour les victimes j'entends.

Un roman qui ne vous laissera pas indemne.
Commenter  J’apprécie          190
Je tourne la dernière page avec une émotion forte. Quel texte ! C'est très dur, au point que j'ai du arrêter la lecture par moment, tellement c'était insoutenable. J'ai vu beaucoup de reportage sur les camps, notamment celui de Ravensbrück. Mais là, on vit l'histoire de l'intérieur, avec Mila, une jeune femme enceinte au moment de sa déportation au camp. Entre désespoir et fatalisme, "espoir" et instinct de survie. Ce roman me restera longtemps en mémoire...
Commenter  J’apprécie          190
En règle générale, je fuis dès que quelqu'un me dit « c'est un livre qui parle des camps, mais tu devrais le lire, il est vraiment bien. »

Je ne regarde plus de films sur les camps de concentration, je ne regarde plus non plus de documentaires sur ce sujet.

Je n'irai probablement jamais visiter un ancien camp car rien que de m'imaginer devant l'entrée j'ai l'impression que je vais défaillir. J'ai d'ailleurs été très choquée lorsque le mémorial d'Auschwitz-Birkenau a été contraint de faire un petit rappel à l'ordre à certains visiteurs irrespectueux lors des visites du camp : des touristes s'amusaient à publier sur les réseaux sociaux des photos d'eux-mêmes jouant les équilibristes sur les rails du train menant à l'intérieur du camp… Quelle indécence, quelle ignorance, quelle stupidité !

Cependant, devant l'insistance de mon libraire préféré, j'ai cédé. J'ai acheté ce livre et je l'ai rangé soigneusement tout au fond de ma bibliothèque. Il prenait peu de place et je tombais dessus régulièrement sans jamais oser l'ouvrir puis la semaine dernière j'ai fait un deal avec moi-même : je lis les premières pages et si j'apprends que l'enfant né à Ravensbrück a survécu je lirai le livre en entier. Sinon j'abandonne.

Spoiler N°1 : je n'ai pas abandonné.

Spoiler N°2 :

La lecture fût éprouvante mais je n'ai pas pu refermer le livre avant de l'avoir terminé. Notre héroïne s'appelle Suzanne Langlois, alias Mila, son nom de code dans la résistance. Elle est arrêtée au début de l'année 1944 puis déportée à Ravensbrück avec d'autres détenues politiques, notamment sa cousine Lisette.
Enceinte, elle essaiera de cacher son état aux gardiens du camp jusqu'à son accouchement. C'est en effet le seul secret qui lui reste, la seule parcelle de liberté à laquelle elle s'accrochera pour survivre. Lorsque James nait, il est envoyé à la kinderzimmer, la chambre d'enfant. Chambre qui n'en est une que de nom, bien entendu. Il s'agit plutôt d'un mouroir glacé où les bébés dépérissent inexorablement faute de nourriture et de soins de base, la plupart d'entre eux n'atteignant même pas l'âge de trois mois.

Pendant un peu plus d'un an nous suivrons Mila dans le quotidien du camp. L'appel à 4 heures du matin, debout sans bouger dans le froid durant des heures. L'ersatz de café et la minuscule tranche de pain faisant office de petit déjeuner. L'infâme bouillon clairet du soir. le travail éreintant. Les combines qui pourraient valoir la vie pour améliorer le quotidien. Les maladies, la saleté, les morts, la boue, le froid, les coups de bâton, les chiens. Et l'inimaginable, ce qui n'est encore qu'une rumeur : l'extermination industrialisée de groupes entiers de prisonnières… C'est extrêmement dur, à peine adouci par la solidarité entre les détenues et les maigres nouvelles de l'avancée des Alliés qui font tenir seulement les plus fortes.

Au-delà de cette description froide et réaliste, ce qui ressort principalement du livre est la volonté de l'autrice de nous rappeler notre devoir de mémoire. Peu avant son retour en France Mila réussit à obtenir du papier et un crayon pour noter les événements. Elle consignera autant qu'elle peut, tout ce qu'elle peut. Les dates, les morts, le temps. Elle gravera aussi dans sa tête tous ces moments pour pouvoir les raconter quand le temps viendra d'écouter.
Qu'importe si elle n'a pas tout vécu, elle retranscrit également les souvenirs des autres pour servir la mémoire collective, celle qui reste une fois que vous n'êtes plus là.

Ce livre est beaucoup plus qu'un témoignage bouleversant sur cette ignoble période. Avec grande intelligence Valentine Goby a réussi à transformer une histoire personnelle en réflexion sur la nécessité du souvenir et l'importance de la connaissance de la vérité, autant de façon individuelle que de façon collective. J'ai trouvé l'écriture impressionnante de maitrise et de justesse. le message qui donne sa raison d'être à ce livre est limpide, évident, du grand art !
Commenter  J’apprécie          190
Quelle claque avec ce livre...Et le pire, c'est que ce roman, puisque s'en est un, ne fait que s'inspirer de ce qui a été réel...
Je ne vais pas faire un énième résumé de ce livre, juste vous dire qu'il faut le lire. Parce que c'est utile, et parce que c'est bien écrit.
Commenter  J’apprécie          191
Bouleversant...
Commenter  J’apprécie          191
Roman magistral, effrayant, témoignage indispensable de la barbarie nazie. L'écriture glaçante de Valentine Goby nous transporte au coeur de l'univers concentrationnaire, quand l'être humain n'est plus qu'un numéro, une chose, propriété du régime nazi. Dans cet enfer, Mila tente de préserver la seule chose qu'elle puisse encore contrôler : l'enfant qu'elle porte dans son ventre. Comment donner la vie dans cet enfer, comment être mère quand la vie devient survie ?
Commenter  J’apprécie          191
Au sortir de cette lecture bouleversante, ce livre me laisse sans voix...

J'ai maintenant l'habitude de lire des livres relatant la vie des prisonniers des camps nazis, mais là, il y a un quelque chose qui m'a empoignée...
Peut-être est-ce le fait que l'héroïne était enceinte ? Peut-être était-ce ce récit de la vie d'enfants en bas-âge dans les camps ? Je ne sais pas...

En tout cas, l'auteur ne nous ménage pas dans son récit. Les descriptions sont telles que l'on a l'impression de vivre dans la peau de Mila, de voir par ses yeux et d'entendre par ses oreilles.

L'écriture est fluide et l'on avance très vite dans l'histoire, mais à chaque chapitre on se prend une claque...

A lire si vous voulez en savoir un peu plus sur l'ignominie commise durant la seconde guerre mondiale.
Commenter  J’apprécie          190
Lorsque j'ai refermé "Kinderzimmer", un long frisson a parcouru toute la longueur de mes bras.
Cela m'arrive quelques fois, quand je lis un livre qui ne m'a pas forcément passionnée (comme peut le faire un roman d'aventure, à suspense) mais qui m'a profondément touchée.
J'aurais aimé pouvoir écrire ce mot, "touchée", en italique car j'ai vraiment ressenti une émotion "physique" grâce à cette lecture, il n'y avait qu'à voir la chair de poule sur mes bras.
Valentine Goby ne tombe jamais dans le pathos, au contraire, elle dépeint avec une étonnante neutralité la plus grande tragédie du XXème siècle, le plus honteux massacre que l'occident ait connu.
Mila, l'héroïne, a mis longtemps à m'émouvoir. A cause de son manque d'espoir, de son fatalisme, son rapport très froid à la maternité. Mais sans y prendre garde, l'émotion montait en arrière-plan, l'empathie était bien là.
Un roman très fort, très beau que je ne peux que conseiller.
Commenter  J’apprécie          195




Lecteurs (2731) Voir plus



Quiz Voir plus

Une preuve d'amour

Pourquoi les éleves croient-ils que Fantine est une mère horrible ?

Parce que elle se vend au homme
Parce que elle pas sa fille

8 questions
15 lecteurs ont répondu
Thème : Une preuve d'amour de Valentine GobyCréer un quiz sur ce livre

{* *}