D’après ces soldats de l’ombre. Le sang bleu est divin quand il se manifeste dans la meilleure noblesse et diabolique quand il surgit au sein du peuple. La vérité est plus simple. Les nobles ont frayé avec les paysannes et les servantes, transmettant le sang bleu à toutes les couches de la population. […] Le mal vient de la noblesse et se répand comme la peste.
Il aperçut la plus jolie femme qu’il lui ait été donné de voir. […] Dans son monde et jusqu’à cet instant, il y avait celles, filles de cuisine ou putains, qui pouvaient satisfaire l’un ou l’autre des besoins naturels d’un homme, et les femmes des autres, celles infiniment plus dangereuses qui vous envoyaient à la potence en cas d’inconduite.
La jeune femme le regardait d’un air douloureux. […] Sa robe bouffante était impuissante à dissimuler la perfection de son corps, de ses proportions harmonieuses et de ses courbes douves […] Orville ne sut que dire, ébloui par une fée dans les ténèbres d’une oubliette.
Les hommes se relevèrent et écoutèrent la suite avec l’avidité de ceux qui sautent sur chaque occasion d’échapper au néant d’une vie sans but.
Attention spoilers dans les 2 dernières strophes :
Mes vertes prairies aux senteurs de bocages
Que vous me manquiez au pays des nuages
Loin de nous tous nos abeilles peu sages
Nous on oubliés retournant à l’ouvrage
Rochers perdus de nos vies de misère
Nourris de peu abreuvés de nos craintes
Errant sans but sur une petite terre
Nous avions perdu jusqu’au goût d’une pinte.
D’un fort éteint, d’une lande sauvage
De pauvres hères abandonnés de tous
Un ambassadeur armé de courage
Sema l’espoir, en récolta les pousses.
De fiers guerriers aux armes de branchages
Labourent la terre reprise au bastion
D’une poignée d’hommes errants sans village
En quelques semaines il bâtit une nation.
L’île perdue n’appartient à personne
Qu’à celui qui lui offrit une âme
Le Roi Orville choisi par ses hommes
Règne aujourd’hui sur cette terre sans femmes.
Ainsi naquit le huitième royaume.
Qui fera trembler les puissantes nations
Ainsi naquit le huitième royaume
Où l’on sale maintenant la viande et le poisson.
Ce n’est pas l’arme qui fait le combat, mais le combattant.
On peut imaginer que les flammes s’élèveront jusqu’aux cieux… et que les hurlements descendront jusqu’aux enfers
- J’ai l’impression que nous sommes dans la même impasse.
- Que non, cher ami. Nous avons une motivation supérieure à la vôtre. Ce n’est pas l’inquisition qui est à nos trousses, mais un capitaine-ambassadeur-militaire. Nous courons donc beaucoup plus vite.
Le responsable est le commandant de la garnison. Chaque jour où la loi ne sera pas appliquée, le plus haut gradé sera condamné à mort.
Orville divisait l’humanité en deux catégories : ceux qui luttent pour survivre et ceux qui restent au chaud dans leur tente tout en buvant le dernier verre qu’ils refusent à ceux qu’ils envoient à la mort.