Citations sur Le Nez - La Calèche - Le Manteau - Le Portrait - La Per.. (5)
À mon avis, Excellence, quand on achète quelque chose, il faut prendre du beau ; autrement, le jeu n’en vaut pas la chandelle.
Mais rien n'est durable dans ce monde, et c'est pourquoi la joie est moins vive dans l'instant qui suit le premier, s'atténue encore dans le troisième, et finit par se confondre avec l'état habituel de notre âme, comme le cercle que la chute d'un caillou a formé sur la suface de l'eau finit par se confondre avec cette surface.
(Le Nez, Gogol)
Ce portrait, je l'ai peint avec répugnance, sans éprouver alors le moindre amour pour mon travail. J'ai voulu m'y contraindre par la force et, étouffant la voix de mon âme, être fidèle à la nature. Ce n'était pas une œuvre d'art...
"Ces peintres ne ressemblent en rien, d’ailleurs, aux peintres italiens, ardents et fiers comme leur patrie et son ciel bleu. Au contraire, ce sont pour la plupart des êtres doux, timides, insou-ciants, aimant pieusement leur art, et qui se réunissent entre eux dans quelque chambrette, autour de verres de thé, pour discuter de ce qui leur tient le plus à cœur, sans se soucier du superflu. Ils amènent volontiers chez eux quelque vieille mendiante qu’ils font poser six heures de suite en essayant de reproduire sur la toile ses traits tristes et effacés. Ils aiment également à peindre leur intérieur : une chambre remplie de débris artistiques, jambes et bras en plâtre, que la poussière et les années ont recouverts d’une teinte brune, des chevalets cassés, des palettes" ... "Le coloris de ces peintres est toujours gris, voilé, et porte ainsi la marque ineffaçable de notre ciel nordique. Et pourtant, c’est avec une réelle ferveur qu’ils s’adonnent à leur art. Beau-coup d’entre eux ont du talent, et s’ils pouvaient respirer l’air vivifiant de l’Italie, ils se développeraient certainement et fleuri-raient aussi librement, aussi abondamment qu’une plante qu’on aurait transportée d’une chambre close à l’air libre."
...Obtenons-nous jamais ce que nous désirons ? Arrivons-nous à réaliser ce à quoi nos facultés paraissent nous prédisposer ? Non ! C’est tout le contraire qui se produit constamment.
La destinée octroie à celui-ci des chevaux admirables, mais il roule en calèche, profondément indifférent et sans prêter nulle attention à la beauté de son attelage ; tandis que cet autre, qui est possédé d’une passion ardente pour la race chevaline, doit se promener à pied et se contenter de claquer de la langue à la vue des trotteurs des autres. Celui-là possède un excellent cuisinier, mais une bouche si petite, par malheur, qu’il est incapable d’avaler plus de deux bouchées. Cet autre a une bouche plus large que l’Arc de Triomphe de l’État-Major, mais il doit se contenter, hélas ! de pommes de terre. Le destin se joue de nous bien étrangement !