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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Nicolaï Gogol nous plonge dans le fin fond de l'Ukraine, à longueur de Dniepr, dans un récit légendaire et/ou mythique, en ces temps reculés qu'on pourrait vaguement situer à la fin du XVIème ou au début du XVIIème siècle, époque qui fleure encore, là-bas, l'obscurantisme religieux et guerrier du Moyen- Âge.

L'auteur y fait l'apologie de l'âme des guerriers cosaques, qui passent leur vie collés sur le dos de leurs chevaux et où la seule loi qui vaille est celle du sabre. (Je pense qu'il vaut mieux ne pas s'appesantir sur le statut et la position de la femme dans ce mode de pensée ou, du moins, dans la relation qui en est faite dans ce type d'écrit.)

Dévoué comme un cosaque, fier comme un cosaque, brave comme un cosaque, fidèle comme un cosaque, généreux comme un cosaque et sûrement plein, plein d'autres choses encore, mais je ne saurais vous en dire bien davantage car c'est justement dans ces passages-là que je m'ennuie ferme et que mon cerveau se trouve être assez hermétique.

Mais il y a encore des passages plus difficiles à vivre pour lui, mon petit cerveau de compère, ce sont les inévitables moments de sorcellerie. Alors là, dans ces phases-là, je sais vraiment pourquoi je ne lis quasiment jamais de ces machins-là, car je ne m'y reconnais pas, mais ce qui s'appelle pas, PAS du tout, du tout, DU TOUT.

Je soupçonne pourtant que ce n'est pas mal amené dans ce livre-là, c'est juste que cela vient de moi, ne faites pas attention. Bref, voici donc une nouvelle, au style assez différent du Gogol corrosif (à l'exception de l'épisode du sourire du cheval où l'on retrouve bien l'auteur du Nez), mais magnifiquement écrite.

Un grand chef guerrier cosaque, l'essaoul Goborets marie son fils à Kiev. le frère adoptif de Goborets, Danilo Bouroulbach, lui aussi un vaillant cosaque adulé de ses hommes a quitté sa campagne pour l'occasion et est venu avec sa jeune et belle épouse, Dame Catherine et son jeune fils d'un an.

Les convives s'étonnent que le père de Catherine ne soit pas de la fête lorsqu'un incident survient. Au moment où Goborets soulève deux icônes pour bénir l'union de son fils, l'un des invités se métamorphose de façon horrible et quitte l'assemblée en courant. Certains ont reconnu en lui le vieux sorcier que tout le monde craint car il a la réputation de semer la mort dans son sillage.

De retour sur son domaine, Danilo voit revenir d'un long ermitage à l'étranger le père de Catherine. Celui-ci crée des désordres par ses provocations ou ses sous-entendus à l'encontre de Danilo ou de Catherine.

Quelles sont les motivations du vieux bonhomme ? Danilo a-t-il à le redouter ? Quelle attitude à adopter pour Catherine, tiraillée entre l'amour qu'elle voue à son mari et celui qu'elle réserve à son père ? Que ressortira-t-il de tout cela ? C'est ce que je vous laisse l'honneur et l'avantage de découvrir par vous-même.

Vous l'avez compris, voici un terrain sur lequel je ne m'aventure guère, celui de la fantasy ou de l'heroic fantasy comme disent les aficionados du genre. Il est vrai que si ce n'eût été Nicolaï Gogol je n'eus probablement pas risqué le coup.

Bah ! ça se laisse lire. Vous affirmer que j'en reprendrais à chaque repas, c'est peut-être trop me demander, mais une fois de temps en temps, ça ne peut pas faire de mal, comme dit Guillaume Gallienne.

Cette nouvelle, qui est une oeuvre de jeunesse de Nicolaï Gogol, annonce cependant déjà l'espèce de virage mystique et ésotérique qu'il effectuera vers la fin de sa vie. Bien que le maniement de la narration soit déjà tout à fait au point chez l'auteur, je lui préfère tout de même ses oeuvres postérieures.

Nonobstant, si vous êtes accro de fantasy et que vous vous imaginiez ne jamais lire quoi que ce soit de Gogol, peut-être que cet ouvrage est pour vous, qui sait ? D'ailleurs, cette appréciation en demi-teinte n'est que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose. (Espérons qu'il n'entraîne pas de terrible vengeance de la part des Babelionautes...)
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Une terrible vengeance est un conte cruel issu des Soirées du hameau ( 1831-1832). Il est situé sur les rives du majestueux fleuve Dniepr et met en scène des Cosaques Zaporogues aux prises avec le Diable et ses avatars. le Mal est partout et il est particulièrement difficile de le vaincre.

On festoie chez l'essaoul qui célèbre les noces de son fils. Pendant sept jours et sept nuits on s'abreuve de rouge boisson, on mange et on s'amuse . Parmi les convives un jeune couple et leur fils âgé d'un an. Danilo le frère adoptif de l'essaoul et Catherine, aux sourcils noirs comme le velours des Flandres. On s'étonne que son vieux père ne l'ait pas accompagné mais il a disparu de ce côté de la Dniepr depuis vingt et un ans sans donner signe de vie. L'essaoul s'apprête à élever les icônes à bout de bras en récitant une prière quand un cri de terreur retentit parmi les enfants qui jouent par terre…
Ce récit est complexe et rempli de péripéties macabres , de crimes horribles et d'une tentative d'inceste (il y aurait une belle lecture psy à faire !). La vengeance demeure mystérieuse jusqu'à l'intervention finale d'un chanteur aveugle. Une ancienne malédiction a scellé le destin du couple et a déclenché une spirale de désir et de jalousie, de magie noire et de violence brutale. Une Terrible Vengeance contient des passages formidables en particulier toutes les descriptions colorées du fleuve Dniepr qui marque la frontière entre l'espace Petit Russien ordinaire et l'espace surnaturel. Celui-ci change de forme à l'image du Diable.
Cependant, ce récit m'a déçue car je ne goûte guère au roman gothique ni au récit d'horreur en général mais surtout parce que je n'y ai point trouvé d'humour. Pour cette raison je lui préfère nettement l'ensemble des contes de Mirgorod et de Saint-Petersbourg réunis.
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Je n'ai pas, malheureusement, été entièrement séduite par cette nouvelle. Je l'ai bien moins appréciée que "Les Nouvelles de Saint-Pétersbourg". Trop de fantastique peut-être, trop de violence gratuite... Cette lutte entre le bien et le mal... la mort, les squelettes, des meurtres, la programmation d'un inceste... C'est très dur, je n'ai même pas pu être portée par l'écriture... Un peu déçue.
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La nouvelle, issue du recueil Les soirées du hameau, se nourrit à deux sources distinctes : le régionalisme et le fantastique. le régionalisme, c'est l'Ukraine natale de l'auteur et ses cosaques, population fière de guerriers autrefois utilisés par le pouvoir de Moscou. le fantastique, c'est l'esprit qui assaille la femme de Danilo, un cosaque, donc, que ce dernier, par honneur et orgueil, s'apprête à combattre.
La nouvelle est aussi l'occasion de l'évocation des épopées anciennes, contre les Polonais ou contre les Turcs auxquelles Danilo participa.C'est aussi l'occasion de la description de ces vastes plaines ukrainiennes, entre le Don et le Dniepr, région riche par la fertilité de sa terre et par le courage de ses habitants.
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Quelle drôle de nouvelle... Cela m'a fait penser aux comptes de la sorcière Baba Yaga, que ma maman me lisait étant petite: un mélange de surréalisme et d'épouvante.
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Dans la datcha de Gogol

Que l'on m'apporte mon ..........?............. Les soirées sont fraîches à Saint Petersbourg, et voyez- vous... d’ailleurs... selon moi... je le crois encore bon... sauf un peu de poussière... Eh ! sans doute il a l’air un peu vieux... mais il est encore tout neuf... seulement un peu de frottement... là dans le dos...

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