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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Homéopatix ! Quand votre beau-frère s'appelle Homéopatix, pas besoin de vous faire un dessin : pour le voir, c'est à petite dose ! Et si en plus il vous faut quitter votre village - celui que nous connaissons bien - pour aller à Lutèce... on comprend l'énervement d'Abraracourcix et sûr, sûr qu'à la place d'Obélix, on lui en resservirait bien un peu de ce vin de la butte. Un vin qui monte à la tête au point de faire un pari incroyable !!!
La campagne et la ville, Lutèce et Rome, la nuit et le jour, cet album fort en contrastes et paradoxes - Astérix et Obélix volontaires pour être esclaves - se pose la question de l'or ou de la gloire. Quelle est la valeur du simple mérite et de l'honnêteté dans un monde de luxe matériel et de paraître artificiel ?
Une nouvelle fois, la candeur inébranlable d'Obélix est le principal ferment de cette histoire un peu... alambiquée. Sa force, docile aux ordres de son chef et complice des ruses d'Astérix est un ressort qui ne cesse de nous détendre dans un album dont le rythme retombe un peu sur la fin... pas le punch !
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Le 18e album des aventures d'Astérix le Gaulois obéit à deux règles tacites de la série : 1. l'alternance voyage / village et 2. tout voyage est motivé par la quête d'un objet ou par un appel à l'aide venu de l'étranger. L'album sort en 1972 et à ce stade, ces règles sont généralement bien suivies. Les Lauriers de César se situe entre deux albums casaniers le Domaine des dieux et le Devin, et l'action se déroule principalement à Lutèce, puis à Rome, la première scène de village n'arrivant qu'à la toute dernière page avec le banquet final.

La quête d'un objet servant de fil conducteur au scénario se vérifie par exemple dans La Serpe d'or (une serpe), le Tour de Gaule d'Astérix (des produits régionaux), le Bouclier arverne (le bouclier de Vercingétorix), Astérix et le Chaudron (des sesterces pouvant remplir le chaudron), Astérix chez les Helvètes (un edelweiss). Dans le cas présent il s'agira de répondre à un défi culinaire, lancé par Abraracourcix à son détestable beau-frère Homéopatix, et de rapporter la couronne de lauriers de Jules César pour l'utiliser dans un ragoût !

Cet album exploite l'animosité et les relations exécrables que l'on devine entre Abraracourcix et son beau-frère Homéopatix. Mais au-delà du conflit familial classique, se fait jour plus largement la rivalité entre Lutéciens et habitants de la Gaule profonde. On avait déjà eu un aperçu du Lutécien désagréable dans Astérix et les Normands avec Goudurix, roulant à toute allure dans le village et qualifiant de plix (plouc gaulois) les villageois qui l'accueillent. Avec le frère de Bonemine, les auteurs frappent encore plus fort et créent le prototype du Lutécien antipathique, méprisant et imbu de lui-même. Homéopatix déteste son beau-frère qu'il surnomme « Machin » et n'hésite pas à l'humilier devant sa femme et ses invités : « On ne peut vivre qu'à Lutèce, tu sais. le reste de la Gaule, c'est bon pour les sangliers » (page 8) ou « Évidemment, ça doit te changer de la nourriture du village » (page 9). On retrouvera beaucoup plus tard Homéopatix fidèle à lui-même dans l'Iris blanc.

Dans cet album apparaît le désormais célèbre « Farpaitement ! » prononcé par un Obélix ivre et qui fera date. Souvenez-vous, Obélix avait déjà pris des cuites mémorables dans Astérix chez les Bretons et dans Astérix chez les Helvètes, mais sans autres conséquences plus graves qu'un petit sommeil réparateur. Ici, l'expression symbolise la perte de bon sens et d'idées claires, menant à des paris stupides ou à des raisonnements trop simplistes. Quand Obélix demande à Astérix ce qu'il pense de son plan pour récupérer les lauriers, ce dernier lui répond : « il est farpait » (page 11).

L'expression fera date mais dépassera aussi largement le domaine d'Astérix. Elle apparaît chez Coyote (Litteul Kevin, tome 2, 1993), Sokal (Canardo, tome 13 : le buveur en col blanc, 2003), Witko (L'homme qui ne valait plus rien, 2003), Glaudel (Les Maîtres cartographes, tome 6, 2002) mais aussi Reynes (Sexy gun, tome 2, 2004) ou encore Emmanuel Guibert (Sardine de l'espace, tome 2, 2007). Autant d'hommages discrets au génie de Goscinny et d'Uderzo.

Les caricatures de personnalités ne sont pas oubliées, avec l'apparition de Jean Richard (page 40) en dresseur de fauves désappointé du cirque Maxime. D'autres références qui ne passent pas inaperçues proviennent du monde antique et inspirent les poses outrées de l'esclave grec musclé de chez Tifus (page 16), qui successivement, imite les attitudes du Penseur de Rodin, de l'Apollon du Belvédère, de Laocoon et du Discobole. L'étal du marchand d'esclaves Tifus rappelle fortement le tableau « le Marché aux esclaves » de Gustave Boulanger.

D'autres évocations de tableaux parsèment la série des albums Astérix et j'aurais sans doute l'occasion d'y revenir. Rappelez-vous : « le Radeau de la Méduse » de Théodore Géricault (Astérix légionnaire), « La leçon d'anatomie du docteur Tulp » de Rembrandt (Le Devin), « La Campagne de France, 1814 » d'Ernest Meissonier (Astérix chez les Belges), « La Grande Vague de Kanagawa » d'Hokusai (La Grande Traversée), « Repas de Noces Paysannes » de Pieter Bruegel (Astérix chez les Belges), « Louis XIV » de Hyacinthe Rigaud (Le Grand Fossé).

D'autres références, encore plus discrètes celles-là, sont visibles (pages 30 et 33) au niveau des graffitis gravés sur les murs de la cellule où sont enfermés Astérix et Obélix : « Veritas odium parit » ; « Gloria Victis » ; « Interdit d'interdire » ; « Mort aux lions » ; « C'est du CXVII (117) au jus ».

La première citation provient de : « obsequium amicos, veritas odium parit » (la complaisance fait des amis, la franchise engendre la haine) attribuée à Térence. « Gloria Victis » (gloire aux vaincus) inverse le "Vae Victis", expression latine signifiant « Malheur aux vaincus » et prononcée par le chef gaulois Brennus, vainqueur de Rome. « Interdit d'interdire » et « Mort aux lions » (transposition de Mort aux vaches) ont des relents de mai 68, encore bien présent à l'esprit à la date de parution de l'album. « C'est du CXVII au jus » est une expression datant du service militaire obligatoire où on indiquait le nombre de jours restant à faire, ici 117, comme OSS 117, plus vraisemblablement un nombre pris au hasard ou dont la signification est connue d'Uderzo seul.

Cet album est une réussite, même s'il marque à mon avis un léger fléchissement par rapport aux précédents. On peut en effet porter à son crédit : l'idée de départ du scénario assez originale, l'apparition de personnages nouveaux (Homéopatix et Galantine) au caractère bien trempé, les gags burlesques toujours aussi efficaces, les personnages secondaires hauts en couleur, le dessin toujours aussi précis d'Uderzo, qui exprime à la perfection les mouvements et les expressions des personnages, mais aussi qui décrit avec rigueur et minutie les bâtiments antiques (maison de Claudius Quiquilfus, palais de Jules César, tribunal, cirque).

J'ai un peu moins aimé le traitement final de la récupération des lauriers de César, qui aurait pu être davantage travaillé. Je regrette en particulier la facilité avec laquelle Astérix et Obélix se procurent la couronne : la rencontre avec Garedefréjus qui par un extraordinaire hasard est devenu l'esclave de Jules César et participera à son triomphe en tant que porteur des lauriers et l'échange de l'objet tant convoité en pleine rue et dans un épais brouillard, sans vérification préalable de son authenticité (on évite ainsi un passage dans le Palais et quelques péripéties plus mouvementées pour faire sortir la couronne), le tout expédié en 5 cases montre en main.

Il n'empêche, tout cela fonctionne « farpaitement » et, lors du banquet final, Abraracourcix peut savourer pleinement sa vengeance en offrant une « châtaigne » à son-beau-frère Homéopatix (une spécialité culinaire gauloise qui rappelle la fin du Tour de Gaule, où il était également question de réussir un pari culinaire et une invitation de l'adversaire au banquet final). Par chance, fidèles à la tradition des banquets dans Astérix, ni Bonemine ni aucune femme du village ne participent à ce banquet. Bonemine n'assistera donc pas à la victoire de son mari et ne verra donc pas cette scène brève mais violente entre les deux beaux-frères. Pour Abraracourcix, l'honneur est maintenant rétabli et l'esprit de vengeance déjà oublié devant un succulent ragoût de sanglier braisé et délicatement parfumé aux lauriers de César.
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Un malheureux pari un soir un peu trop arrosé, la volonté d'Abraracourcix de ne plus s'en laisser compter par son beau-frère Homéopatix, voilà les origines pour lesquelles nous retrouvons Astérix et Obélix à Rome!

Rapporter la couronne de laurier de César au village est en effet le seul moyen de sauver l'honneur et le mariage de leur chef!

Un album qui n'est pas à consommer sans modération! l'abus pouvant à termes provoquer des phases d'endormissement!!

Le texte est riche, les bulles sont chargées. Les jeux de mots et la scène en famille mettant aux prises les deux beaux-frères sont bien trouvés.
Mais il m'a notamment manqué les habitants du village et un vrai combat dans les arènes aurait été un plus.

En bref pas le plus grand cru mais il se laisse boire « hic » lire.
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Cet album est un bon album, avec tous les ingrédients. Ce n'est certes pas le meilleur, mais un très bon épisode de la vie trépidante de nos héros gaulois.
Les références sont les bienvenues (l'esclave grec prenant des poses de statues, César avec les pirates, Jean Richard au cirque,...)
Pour couronner le tout, le lion le ventre plein sur le tas de spectateurs sortis manu militari (c'est de circonstance) de l'arène! Hilarant!
Personnellement, j'ai bien aimé. Farpaitement!
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Tout commence avec un repas de famille, de l'alcool - non, beaucoup (trop) d'alcool - suivis d'une provocation du beau frère d'Abraracourcix et des cris, beaucoup de cris ! La mission d'Astérix et Obélix est absurde et plus compliquée que prévu, ce qui fait qu'on rigole bien !

N'empêche ... l'abus d'alcool est dangereux pour la santé !
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18ème album qui débute par une originalité ,un début à Rome in médias res (pour faire couleur locale) avec flash back (pour faire branché ) qui suit. Une classique querelle de famille (confirmant l'image particulièrement négative de Bonemine et en général des femmes dans la série) qui débouche sur une aventure atypique : Obélix devient alcoolo, les deux amis fricotent avec la Roma underground , beaucoup de séquences nocturnes ,tavernes et orgies (sages tout de même) . A noter que pour prendre du fenouil pour du laurier il faut vraiment être miro !
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Attrapé au hasard dans le rayon BD je me suis plongé dans cet album comme si ma vie en dépendait. Allez savoir pourquoi. Toujours est-il que j'ai retrouvé le style et le ton que j'appréciais étant jeune: drôle et insouciant.
Le hasard fait bien les choses car je trouve que c'est in bon album pour de remettre le pied à l'étrier. Asterix, rigide, sérieux et déterminé emmène un Obélix volontaire, insouciant et généreux à la chasse au Lauriers.
Bonne lecture.
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Une aventure qui ressemble à beaucoup d'autres, acec visiblement un scénario moins inspiré. Cette plongée dans le quotidien romain a un côté pédagogique, les bons mots sont là, Obélix essaye de se retenir, ce qui crée des gags différents. Une relecture sympathique !
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Voilà une mission assez particulière pour nos deux gaulois : voler la couronne de laurier de César pour en faire un ragoût ! Leur chef Abraracourcix a promis dans un moment d'égarement à son beau frère qu il mangerait les fameux lauriers. Il envoye donc les deux gaulois à Rome pour subtiliser la couronne végétale.
Mais voilà un problème : comment rentrer dans le palais de l'empereur ? S'en suit plusieurs péripéties pour trouver cette couronne.
Un tome orignal qui se passe loin du village des irréductibles gaulois, j'ai passé un bon moment avec nos deux héros à Lutèce puis à Rome.
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Quand Abraracourcix et sa ‘bonne femme' se rendent à Lutèce pour faire quelques emplettes, ils en profitent pour rendre visite à la belle famille et là, après quelques verres de trop, il faut le dire quand même, les ennuis commencent et Bonemine n'est clairement pas contente ;-)

Et voilà nos deux irréductibles gaulois partis à Rome à la recherche de la couronne de lauriers de César pour parfumer le ragoût promis au beau-frère qui n'est pas un chef, n'a pas de gardes du corps mais qui a réussi lui !

Après moult péripéties dont certaines particulièrement savoureuses, la couronne de lauriers fini entre les mains de nos amis et ce sont victorieux, une fois de plus, qu'ils rentrent au village pendant que César parade avec une couronne de fenouil… Mais tout cela n'arrangera tout de même pas les relations familiales ;-)

En fait, moi, j'aurais fait une couronne d'estragon, faut dire qu'il est bien vivace dans mon jardin et qu'il sent trop bon :-)
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