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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Absolument dingue ce livre.
Le milieu carcéral m'intrigue, il m'arrive de passer devant la prison de Fresnes et à chaque fois, je ressens quelque chose de particulier, en l'espace de quelques secondes, j'essaie de me projeter derrière ces murs. J'imagine ces hommes et ces femmes, enfermées, privées de liberté. J'imagine l'insalubrité mais je me trompe peut-être. Derrière ces fenêtres sales, l'intérieur est possiblement nickel, propre, accueillant. Je me surprends à vouloir que les conditions soient saines à l'intérieur. Ces hommes et ces femmes ont été jugés, ils et elles ont commis des actes plus ou moins répréhensibles, et une peine, plus ou moins longue, a été prononcée à leur encontre, mais, je ne leur souhaite pas le pire, étrangement.

Et quand bien même, condamnés à vivre entre quatre murs, la vie continue pour eux, les hormones continuent de travailler, les pulsions d'exister et leur psyché continue de ruminer.
La bête est ici un homme et dans sa cage, il n'est pas tout seul et doit s'accommoder des autres détenus, de leur testostérone, de la hiérarchie établie, de la privation, du manque ... de tout. D'amour surtout.
La bête n'est pas belle, et pourtant, pourtant j'ai eu envie de lui venir en aide. La bête à sa mère avait justement besoin d'une mère et de son amour. Il en a été privé.
Alors forcément, ça s'est détraqué en lui.
Je n'ai pu rester insensible à sa naïveté, touchante.
Ses réflexions d'incarcéré sont percutantes.
Un enculé en mal d'être. Qui se cherche.

Je n'aurai plus aussi souvent l'occasion de repasser devant la prison de Fresnes, la faute à la maladie qui nous a enlevé le papa, le papy, mon beau-papa que je visitais alentour, mais il y a une chose dont je suis certaine, c'est que j'ai très envie de découvrir le troisième et ultime tome de la Bête. Abattre la bête. J'appréhende. La puissance des mots, la force des deux premiers tomes m'ont quand même bien troublée, bien secouée... mais c'est en se confrontant à ce genre de parcours de vie que l'on peut aussi grandir, il me semble. J'ai appris, en lisant La bête et sa cage, que notre société a des failles. Je le savais déjà. Une piqûre de rappel. Douloureuse. On devient la bête. On ne naît pas bête.
Il y a des blessures qui ne guérissent pas.

Une écriture maîtrisée, non dénuée d'humour, oui, vraiment. J'ai ri !
Oui mais voilà, ce n'est pas la douce lecture apaisante.
Ce n'est ni tendre ni reposant.
Donc une lecture qui vaut le détour, à mon avis, mais à qui il faut ménager le moment adéquat.
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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On retrouve le héros (toujours anonyme) de la bête à sa mère, en prison évidemment suite à ses « aventures » du premier tome. Il est dans une aile psychiatrique mais dans une prison normale. Les pensionnaires de cette « wing » sont appelés les coucous. Et évidemment, dans ce microcosme fermé, notre narrateur va continuer à se faire des films, à interpréter les messages et comportements des autres dans le sens de sa mégalomanie : il croit que son agente pénitentiaire référente est amoureuse de lui, il cherche à attirer l'attention du caïd de service – et y réussit… et je ne vous raconte évidemment pas l'effet boule de neige qui fait monter la sauce. Sur la vie en prison, David Goudreault, travailleur social et animateur d'ateliers d'écriture, est vraiment bien « documenté » 😉

Encore une fois, j'ai lu partagée entre les yeux ronds et le fou rire (l'horreur aussi (attention risque de spoiler) : oh punaise, je n'ai pas vu venir le coup des tourterelles et pourtant j'étais prévenue depuis le premier tome) mais ce que j'ai encore plus apprécié dans ce deuxième opus, ce sont les jeux de mots, les à peu près, les figures de style, les innombrables références culturelles (je suis sûre d'en avoir loupé plusieurs, surtout les typiquement québécoises, mais ce n'est pas grave). Je vous en livre quelques-uns pêle-mêle, en attendant de lire le dernier titre de la trilogie qui s'appelle Abattre la bête, ça promet !
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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La Bête et sa cage, Vues et Voix, 2020 (1ère édition : Stanké, 2016)

David Goudreault est romancier, poète et travailleur social. Je l'ai découvert, en piochant un peu au hasard, dans mon abonnement audible, au cours de ce que nous pourrions appeler ma période québécoise…
La Bête et sa cage, suite de la bête à sa mère, est son deuxième roman.

Le héros, petit tueur en série (seulement deux cadavres à son actif), purge sa peine en prison… À ce titre, il va subir toutes les brimades possibles et imaginables, du passage à tabac au viol répété par le détenu qui, en échange, lui offre sa protection, se faire tatouer (avec plus ou moins de réussite), passer un peu de temps à l'isolement, découvrir les bienfaits de la lecture, construire sa propre (toute petite) légende et même, pour clôturer le tout, tomber amoureux et préparer son évasion…

Cette fois, je ne suis pas surprise par la narration à la première personne, sans filtres, brute de décoffrage, émaillée de références très personnelles et de lapalissades. Les raisonnements « documentés » ne sont pas exempts d'une sorte de bon sens au second degré.
Mais si, dans le premier opus, David Goudreault avait réussi à m'attacher un peu à son personnage de monstre cabossé, toujours plus « cabossable », ici, au contraire, ce dernier m'a rapidement tapé sur les nerfs, peut-être à cause de sa diction zozotante depuis qu'il s'est fait casser les dents, allez savoir… Heureusement, la version audio, lue par Émile Proulx-Cloutier, diffuse cet accent québécois qui me ravit même s'il s'agit de donner la parole à un psychopathe pathétique.

Je vais terminer la série même si mon intérêt et mon enthousiasme sont revus à la baisse.

Lien : https://www.facebook.com/pir..
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Quelle joie lorsque les attentes que l'on a envers un livre sont comblées! Car je souhaitais ardemment que le personnage que j'avais tellement détesté dans “La bête à sa mère” soit châtié pour toutes ses exactions. Justement la cage est une prison où la bête est victime... juste retour des choses! Pour connaître l'univers carcéral d'un point de vue particulier, pour pouvoir apprécier un humour noir constant de deuxième degré, pour admirer des idées de grandeur complètement déconnectées de la réalité, pour se complaire d'un cynisme machiavélique: voilà autant de raisons de lire ce bouquin atypique, gouleyant (en autant qu'on puisse accoler ce mot à un écrit). Une lecture très particulière qui m'incite très certainement à lire le troisième et dernier tome de cette série qui se démarque tant. Un régal.
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difficile de rester indifférent à ce livre qui vous secoue, par le lieu, le personnage, la cruauté des phrases et l'intrigue qui va de l'angoisse à la dérision ....bon tout cela se mélange et je dois avouer qu'il m'a fallu quelques pages pour me faire à tout cela....j'en ressors un peu groggy....il me faudra sans doute un peu de temps avant de replonger avec le même auteur!
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La Bête est toujours en quête de soi et à la recherche de sa mère ; il est plus esseulé que jamais, et à défaut de véritables relations humaines, il tente de se faire une renommée parmi les trafiquants et les petits malfrats.
Pendant son incarcération, il tombe sous la fascination des règles de la pègre, il croit trouver son salut en haut de la pyramide du banditisme. Et pour se faire reconnaître par ses co-détenus, il se dévoue corps et âme aux bassesses de l'univers carcéral.

Ce deuxième volet de la trilogie est bien plus déchirant que le premier ; car, la Bête est toujours en quête d'identité ; et s'il était le “méchant” dans le premier tome, ici il tombe sur pire que lui. Ses co-détenus, qui voient clair dans sa personnalité décousue, appâtent la Bête avec la promesse de devenir célèbre au sein de la Mafia. Malgré tout, il ne reste qu'un “bleu”, “un pion”... ce qui ne l'empêche pas de se construire un imaginaire de voyou haut en couleurs.

Ce tome est plus abouti que le précédent, dans la prose, et dans la construction des fantasmes qui animent la Bête — il devient plus attachant.
Le deuxième roman de cette série m'éclaire sur les projets de l'auteur : il veut brosser le portrait d'un enfant abandonné dès le plus jeune âge, et décrire tous les stades de sa vie aux prises des pires endroits possibles. Il fait de sa fiction, soit une autobiographie — car, c'est se demander si l'auteur n'a pas lui-même fait un peu de prison —, ou bien un plaidoyer des enfants maltraités.

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La bête et sa cage, où l'on retrouve notre mésadapté social de la bête à sa mère détenu à la prison de Donnacona, dans une aile accueillant les criminels désaxés. Lieu d'enfermement propice à de sombres rencontres et à de nombreuses élucubrations et fomentations en tout genre pour notre mégalomane.
Je me suis surprise à rire à certains passages car David Goudreault a pris résolument le parti, dans ce deuxième tome, de traiter avec humour un thème glauque où prédominent la violence et la haine. Cela donne un résultat heureux auquel je ne m'attendais pas.
Vivement la suite avec Tuer la bête, le dernier volet de cette trilogie.
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Dans ce deuxième tome de la trilogie, notre personnage principal, dont on ne sait toujours pas le nom, se retrouve en prison pour meurtre (tome 1) dans le quartier psychiatrique.
On découvre sa vie carcérale à travers ses yeux. Il déforme la réalité en étant aberrant, obsessionnel et surtout maboule ! Il est malmené par les autres détenus mais voit cela comme un rite de passage afin de devenir le prochain chef de gang de ces murs.
En plus d'être intéressant, le livre est très drôle ! En effet, ce personnage a des citations bien à lui.
Même si on souhaite qu'il reste enfermé le plus longtemps possible car il inquiète quand même, on ne peut que s'attacher à lui.
En tout cas, la rédaction est formidable.
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Tandis que je furetais dans la bibliothèque de mon beau-père (comme je le fais souvent quand je suis devant une bibliothèque), je suis surpris d'y trouver La bête et sa cage de David Goudreault. Voyant ma curiosité, il me le tend en me disant que je risque d'aimer. Déjà, la couverture me séduit. Je tente donc la lecture.

Je découvre rapidement que c'est le deuxième tome d'une trilogie. Ça m'embête de commencer par le milieu. Dans l'absolu, La bête et sa cage se lit sans nécessairement avoir lu le tome 1, La bête et sa mère, mais les quelques références à la mère qui y sont faites nous laisse dans le flou.

J'ai senti qu'il me manquait quelque chose pour bien appréhender l'ensemble de l'univers, notamment les raisons de cet enfermement. Ce sentiment s'efface rapidement tant le style nous emporte dans la folie du narrateur. Et David Goudreault est inspiré, sans limite, dans ce roman. Il ne me semble pas que l'univers carcéral soit très réaliste mais il est tellement plus intéressant vu par cet auteur canadien.
La suite sur le blog…
Lien : http://livrepoche.fr/la-bete..
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Étrangement, j'ai plus aimé cette deuxième partie que la première. J'ai vraiment adoré ce huis-clos carcéral et surtout, cet étrange écosystème brutal et glauque composé de la "bête" (le narrateur), des "coucous" (les autres prisonniers) et des "screws" (les gardiens). Cette faune bien particulière est complexe et nous livre, grâce à la plume percutante et néanmois sensible de l'auteur, toutes ses ramifications et ses secrets. Les personnages, tout aussi succulents et particuliers les uns que les autres, nous habitent longtemps après avoir terminé la lecture.
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