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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un livre éclairant qui date un peu je crois. Ces notions ont été pas mal médiatisées et il n'est plus besoin de les expliquer à l'honnête citoyen. le "Job à la con" est donc ici classé par catégories de nuisance sociale et d'autonuisance, les deux pouvant avoir lieu simultanément.
Si des sociétés étaient classées par le pourcentage de jobs à la con qu'elle produit, notre société moderne décrocherait le pompon.
La société soviétique sans chômage produisait des travailleurs pauvres qui ne faisaient pas grand chose. La société moderne produit des parasites qui s'évertuent à faire croire qu'ils font quelque chose et qui sont par contre très bien payés pour ce subterfuge.
Il est vrai que engraisser des talentueux clowns en crampons, des magnifiques bimbo.e.s marseillais.e.s, des très fin.e.s influenceurs.euses, des tendres et affectueux présentateurs de shows télévisés, des powerpointeurs de mac Kisait etc..., il est nécessaire d'exploiter des travailleurs inutiles comme les infirmiers, les profs, les petites mains de la restauration, les ouvriers de chantier etc...
Ici, ces jobs à la con qui ne servent à rien à part encaisser des sommes indues sont plutôt situés du côté des grandes structures, publiques comme privées. On a le droit à des explications sur l'intérêt d'avoir autour de soi, quand on atteint un certain niveau de rémunération, une cour servile qui renvoie une image flatteuse de sa fatuité.
Cela depuis suffisamment longtemps pour être à peu près certain que cela perdurera.
Enfin, tant que les premiers convaincront les seconds qu'il faut préserver l'habitabilité de la planète pour qu'ils continuent d'en jouir.

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Excellent ouvrage qui part d'un article de David Graeber, qui est hélas décédé relativement jeune il y a peu. A l'issue de cet article, Graeber avait constaté que la plupart des gens considéraient que leur emploi était parfaitement inutile. Graeber essaie de tirer toutes les conséquences de ce constat dans son ouvrage, et, à mon sens, le fait avec brio.
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J'avais envie de lire depuis un moment ce livre, tiré du célèbre article du même auteur sur les « bullshit jobs » (les jobs à la con) qui avait fait beaucoup de bruit à l'époque de sa parution.

J'ai beaucoup aimé cet ouvrage, qui aborde frontalement une réalité vécue par beaucoup. Je dois tout de même avouer avoir survolé certains chapitres, en particulier les derniers. Non pas que leur contenu ne soit pas intéressant, bien au contraire, mais ils sont plus théoriques que les premiers et comme je m'interroge beaucoup depuis un moment sur mon rapport au travail, et à mon travail actuel en particulier, j'avais peur d'y retrouver de trop près mes préoccupations actuelles. Manque de courage peut-être, mais je suis persuadé que je reviendrai vers ce livre pour une lecture plus approfondie quand je m'y sentirai prêt.
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Agréable à lire grâce aux pointes d'humour distillées parmi les pages, je m'attendais de la part d'un chercheur à quelque chose de plus construit.
Malgré tout, les idées avancées dans ce livre ont changé, il y a presque 10 ans, la vision que l'on avait du travail.
Ce que j'aimerais maintenant, c'est savoir si d'autres recherches ont creusé le sujet.


Au vu des discussions suite à ce bref commentaire,je vous copie-colle ici une de mes réponses qui apporte un éclairage à mon point de vue :

JE ne faisais pas spécialement allusion au Covid quand je parle de vision du travail qui a changé. D'ailleurs, je parle bien de vision et non de rapport : le rapport au travail mettra sûrement beaucoup,beaucoup plus de temps à changer....

Pour moi, l'idée de Bullshit Job était déjà connue. La lecture de ce livre m'a surtout apporté la classification qu'il met en place (de mémoire) : les cocheurs de cases, les rustines, les job de représentation...

Pour moi encore son livre est sujet à débat. PAs sur le fait que "le capitalisme ne pourrait pas produire de bullshit job". Ca, je suis tout à fait d'accord avec lui. Il suffit d'ouvrir les yeux pour voir que les libaralistes se fourvoient en ayant trop confiance en "la main invisible du marché".


MAis quand il parle par exemple des cocheurs de case et des écolos : des citoyens luttent pour protéger leur environnement et demande un certain nombre de garanti et de vérification avant chaque construction : présence d'espèces protégés, ecosystèmes importants....
Et là,nous avons le témoignage d'une personne qui s'occupe de la onstitution de ces dossiers et qui nous dit en substance : "Mon job ne sert à rien. Je ne suis qu'un cocheur de case."
Moi, je veux bien pourquoi pas. MAis pour le coup, ça mérite qu'on aille plus loin dans la réflexion qu'un simple témoignage. Ca mériterait un vrai travail de recherche plus important qu'une compilation de témoignage.
Est-ce que les gens qui luttent pour obtenir ces dossiers brassent du vent ? Qu'est-ce qui fait qu'au final, pour les entreprises, ce n'est que du "cochage de case" ? Comment faire pour que ça soit plus que ça ?

Si il range rapidement dans les Bullshit Job, quelques choses qui pour moi devrait faire débat, est-ce que ça ne peut pas être aussi le cas des autres emplois qu'ils classent ainsi ?

DE même, et sur un autre angle, à un moment, il cite le témoignage d'un homme qui se fait chier dans son boulot à s'en rendre malade : alcoolisme et drogue..
Et il signale que s'il avait été d'une classe sociale plus élevée, il aurait utiliser son poste pour "se placer" mais son milieu social et la vision du travail qu'elle transporte l'en aurait empêché. PAreil, pourquoi pas ? Je n'ai absoluement rien contre son analyse, loin de là... mais j'aurais aimé qu'il aille beaucoup plus loin...

Alors malheureusement il est décédé, mais j'espère que d'autres chercheurs ont repris et poursuivi son travail de recherche car il en était qu'au début : compilation de témoignage..
Et vraiment ses recherches à lui pour creuser les points qu'il soulève et pas juste d'autres études sur le travail.
Ca, ça serait vraiment cool.
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Un livre que j'ai particulièrement apprécié.
Après les premiers chapitres qui étayent, à partir de témoignages recueillis par l'auteur, et appuie son propos principal, les « jobs à la con » pour en définir des catégories et son ampleur au fil du temps.
Des traits d'humour, ici et là, qui ne gâchent pas le plaisir.


L'avis de l'auteur sur le sujet (que l'on ne peut, bien entendu, pas partager, voire qu'en partie...) permet surtout d'établir comment on a pu en arriver là (les deux derniers chapitres sont un peu « plus lourd », avec des aspects economico-politico-moyenâgeux qui n'en restent pas moins intéressants)

Toujours est-il, que l'on ait déjà pu vivre une telle expérience ou non, ça permettra probablement d'appréhender mieux la chose dans un temps futur,« avec philosophie » et d'avoir certainement la(les) bonne(s) réaction(s) face à un larbin, p'tit chef, et autres rafistoleurs 😁...
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Voici un livre que j'ai lu avec une grande avidité. Je n'arrivais pas à le lâcher. J'étais entrainé dans ce besoin de comprendre. Comprendre une telle situation, comprendre comment nous avons pu en arriver là. Alors bien sur ce n'est pas une lecture facile. Dans le sens ou le reflet de notre époque qu'il renvoie n'est pas flatteur, mais préoccupant et sombre. le plus étonnant c'est que l'auteur lui même ne s'attendait pas à un phénomène d'une telle ampleur et c'est vite retrouvé dépassé. Ou plutôt poussé à creuser. Ce qui au départ n'était qu'une intuition, un article est devenu une étude sociologique de plusieurs années. Ce n'est pas une masse sombre ou moralisatrice, au contraire, David Graeber, s'interroge, associant les témoignages, les chiffres du présent avec les causes, les évolutions dans l'histoire qui ont amené à cette situation. Il tente de répondre à des questions complexes : Qu'est-ce qu'un job à la con ? Pourquoi tant de gens ont ils l'impression de faire un job pareil ? Et pourquoi alors le font-ils ? C'est un livre qui nous dérange et nous bouscule. Nous ne pouvons pas juste fermer ce livre et le ranger mais au contraire en parler, y réfléchir, regarder sa situation et celle de ceux qui nous entoure. Je pense que c'est un livre qui amène à des débats, des discussions, et peut être sur des solutions.
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