L'homme et la nature forment un tout qui vit mais qui peut mourir.
Séparés l'un de l'autre, chacun devient pierre infertile.
Et si l'homme ignore la nature ou la détruit, il s'ignore et se détruit lui-même.
Celui qui croit d'abord à l'hostilité des autres, celui-là est seul. Moi, je ne l'étais plus.
L'homme peut être seul au milieu des autres. Mais celui qui est ouvert au monde, celui qui sait demeurer fraternel, celui qui est solidaire des autres, celui-là, même solitaire, n'est jamais seul.
Croître, pour un homme, ce n'est jamais oublier ce qui précède mais le connaître et s'en dégager pour mieux se voir et voir le but.
Et le but de l'homme, c'est d'être soi.
Parce qu'être soi c'est aller vers les autres. Comme la source va vers la mer.
Le passé peut être un mal pour l'homme.
L'homme ne peut nier ou effacer le passé. Il le porte toujours en lui, gravé. C'est son histoire personnelle, unique.
Mais il doit s'y adosser.
Prendre appui sur cette expérience pour s'en éloigner sans trahir et sans oublier.
Parce que la vie c'est la marche vers l'avenir. Et il faut faire confiance à ce qui viendra.
Ce que l'on donne à un enfant, il le rend un jour.
Et ce qu'on lui refuse, il le refuse.
Et le mal qu'on lui fait, il peut le faire.
Mais si on gonfle ses jeunes voiles au souffle de la force, du courage et de la droiture, alors il vogue et sait affronter la tempête.
Pourquoi ces différences d'un homme à l'autre? Où les uns puisaient-ils leur force et les autres, d'où leur venait ce goût de la tristesse et du renoncement ?
Parce que le même ciel nous enveloppe.
Parce que nous sommes taillés dans la même étoffe.
Parce que nous sommes tous des hommes.
Et que la parole, quand elle est vraie, peut aider, comme une main fraternelle.