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Aimée du Buc de Rivery a réellement existé. Née à La Martinique autour de 1773, dans une famille aristocratique de planteurs de canne à sucre, elle est une cousine éloignée de Joséphine de Beauharnais. Envoyée en France pour parfaire son éducation alors qu'elle n'a que douze ans, elle repartira pour la Martinique en 1788, mais n'y parviendra jamais, son navire ayant disparu. C'est là que commence la légende, qui nous est ici racontée. Aimée aurait été capturée par des pirates barbaresques, puis vendue sur le marché aux esclaves d'Alger. Séduit par sa grande beauté, le pacha d'Alger l'achète pour l'offrir en cadeau à son seigneur, le vieux sultan Abdoul Hamid, souverain de l'Empire ottoman. Voici donc Aimée, 14 ans à peine, en route pour le harem du sultan de Constantinople. Désormais prisonnière du sérail, elle devient la favorite d'Abdoul Hamid et la mère adoptive de son fils Mahmoud. Quelques années plus tard, le sultan Sélim succède à Abdoul Hamid sur le trône de l'empire et dans le coeur d'Aimée. Celle-ci, à 16 ans, ne devient pas seulement la femme de la vie de Sélim, mais aussi son éminence grise, son ultime conseillère en matière de politique.
Mais au sérail, la vie n'est pas un long fleuve tranquille : jalousies, rivalités et intrigues de palais font rage, entraînant trahisons, empoisonnements et assassinats. Sélim et Aimée doivent faire face à cette adversité interne féroce, mais aussi aux menaces extérieures qui pèsent sur l'Empire. Les guerres incessantes avec la Russie, les jeux de chat et de souris avec l'Angleterre puis la France de Bonaparte ne leur laissent aucun répit. Le trône de Sélim finira par vaciller, au profit de Mahmoud, le fils adoptif d'Aimée. Celle-ci reçoit alors le titre de Sultane Validé, sorte de Reine-mère, et auprès du nouveau sultan, poursuivra de loin en loin sa tâche de conseillère, jusqu'à sa mort en 1817.

Crédible ou non, le destin de cette jeune femme est follement romanesque. Mais cette histoire aurait mérité d'être racontée avec un je-ne-sais-quoi de plus qui l'aurait rendue réellement passionnante. L'auteur, dont le style est très classique, décrit certes des choses intéressantes et connaît bien son sujet, mais le ton est par moments plus proche du documentaire sur la vie dans un harem et la politique étrangère de la Turquie au 18ème siècle, que de la biographie d'une femme au destin hors du commun. Et à d'autres moments, on baigne dans l'eau de rose (cela m'a vaguement rappelé "Indomptable Angélique", en plus sage), avec une héroïne trop parfaite et son prince trop charmant, et des dialogues d'une platitude affligeante : « Dis-moi, Zinah, est-on malheureux quand on est esclave ? (...) Ca dépend du maître, Aimée ».
En conclusion : instructif grâce à son volet politique, notamment le jeu d'échecs avec la France et la Russie, exposé de façon limpide, mais trop peu captivant en raison du manque de profondeur de personnages trop lisses et stéréotypés.
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J'ignore au fond quelle est la part de l'imagination et celle de la vérité historique dans ce récit captivant et remarquablement documenté. Il y a eu, dissimulée dans le sérail d'Abdul Hamid, une femme mystérieuse qui devint sa favorite, et qui après sa mort ravira le coeur et l'âme de son successeur Selim. Non seulement elle occupera les pensées du sultan, mais lentement elle construira sa place au coeur du pouvoir ottoman jusqu'à jouer un rôle essentiel auprès du souverain.
Cette femme était-elle Aimée Dubuc, cousine de Joséphine de Beauharnais ? Rien n'est moins sûr, mais si c'est vrai, quelle incroyable destinée ! Petite fille grandie aux Antilles, enlevée par un vaisseau pirate alors qu'elle se rendait en France, son destin devient alors au moins l'égal de celui de sa brillante cousine. On aime alors à croire qu'il s'agit bien de la même femme, pour donner encore encore plus de relief à cette histoire extraordinaire, et ne pas avoir à penser que la vraie Aimée Dubuc a peut-être péri dans quelque naufrage...
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Un roman magnifique, une plume colorée et bien documentée, des personnages historiques, cruels et fabuleux, une période de l'histoire riche en rebondissements et surtout, une situation géographique plutôt exotique.
En effet, L Histoire se vit ici par les yeux de trois sultans successifs de l'empire Ottoman de la fin du XVIIIème siècle au début du XIXème. On y aborde sa décadence, ses défaites, ses conflits politiques internationaux et surtout internes et finalement, sa reconversion difficile en un pays plus moderne.
On découvre un monde raffiné et barbare à la fois où la soif du pouvoir mène jusqu'à la trahison, jusqu'à la mort.
On s'émerveille aussi de ce microcosme fabuleux et cruel qu'est le harem. Une ville prison dans le palais, une hiérarchie presque militaire, une bataille de tous les jours où parfois le gagnant est le poison, un domaine où l'amour a peu de place et où le pouvoir peut tout. Un dépaysement complet dans un milieu très caché, très discret où les plus immenses richesses côtoient les plus grandes solitudes.

Le seul bémol pour moi est l'identité, voulue par l'auteur, du personnage principal, à savoir la sultane validé Nakshidil. L'auteur considère qu'il s'agit d'Aimée Dubuc de Riverie, cousine de Joséphine de Beauharnais, future épouse de Napoléon. Il en fait un personnage où l'amour est le principal ressort. Ainsi, la découverte de l'amour avec le sultan vieillissant Abdoul Hamid Ier, l'amour fou, passionné et exclusif pour le sultan Sélim et finalement l'amour maternel inconditionnel pour le sultan Mahmout II. Une belle histoire, un beau mythe aussi…
Après quelques recherches sur internet, j'ai découvert les « Lettres du Bosphore » écrites par la Comtesse de la Ferté-Meun durant son séjour oriental et publiées à Paris en 1820. Cette femme d'ambassadeur était présente en 1817 à Constantinople et a assisté à l'enterrement de la sultane Validé Nakshidil et voici ce qu'elle en dit :
« On dit que la sultane défunte était Française, d'origine américaine, et qu'elle était née à Nantes : on ajoute qu'à peine âgée de deux ans, ses parents s'embarquèrent avec elle pour l'Amérique, et qu'ils furent pris par un corsaire, qui les conduisit à Alger, où ils périrent. La petite fille fut achetée par un marchand d'esclaves, qui jugea, par sa beauté dans un âge si tendre, qu'elle pourrait un jour le dédommager amplement des soins qu'il lui prodiguerait... »
Voilà qui est bien embêtant pour l'hypothèse d'Aimée Dubuc qui a encore été vue à Paris, âgée de 15 ans, lors de sa présentation à la Reine Marie-Antoinette peu de temps avant la révolution française…
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Quel beau moment de lecture ! Il y avait bien longtemps que je ne m'étais pas plongée dans un roman historique, et j'ai adoré le faire avec celui-ci. J'ai été charmée, à tout point de vue, enchantée de découvrir la vie si particulière de cette jeune fille, amenée à faire de grandes choses. Toute la trame de la nuit du Sérail repose sur la prédiction d'une femme, considérée comme folle par beaucoup. Et pourtant...Peut-être l'aurez-vous compris, la cousine d'Aimée n'est autre que LA Joséphine, fameuse impératrice, femme de Napoléon. Plus que reine, donc. Et Aimée, me direz-vous ?
Elle a à peine quinze ans lorsqu'elle est introduite au Sérail. Quinze ans, un tempérament de feu et une beauté exotique. Autant d'atouts qui vont faire d'elle un présent inestimable, et qui ne vont pas tarder à l'amener sur la couche du Sultan. Aimée sera rebaptisée Nakshidil, abandonnant ainsi ses racines pour se consacrer à sa nouvelle vie.
Le Harem a ses codes et ses rites, et Aimée s'en apercevra rapidement. Cette jeune française qui, en quelques mois à peine a su s'attirer les faveurs du vieux Sultan, suscitera bien vite la jalousie des autres favorites. Complots, trahisons, ragots, tel est la vie au Sérail. Tout en apprivoisant sa nouvelle condition de femme, Aimée va apprendre à se défendre, à déjouer les machinations qui se trament et, bien sûr; a épauler le sultan. La nuit du Sérail raconte tout cela, et bien plus encore. Michel de Grèce s'efface en tant qu'auteur, laissant la plume à Aimée : elle revient, à 43 ans et à l'orée de sa vie, sur tous ces évènements.
J'ai trouvé le tour de force magistral : pas un instant je n'ai pensé au fait que l'auteur était bel et bien un homme. Pour moi, je lisais les mémoires de cette femme formidable, écrites de sa propre main. Si Aimée Dubuc de Riverie a bien existé (d'aucun la soupçonne effectivement d'avoir été offerte au Sultan Abdoul Hamid, puis d'avoir été hissée au rang de Sultane Validée), La nuit du Sérail reste une fiction. Et j'avoue que l'on a parfois du mal à y croire, tant ce que nous lisons nous parait réel.
Je vous parlerai tout d'abord du personnage : j'ai été subjuguée par Aimée. A quinze ans, elle a déjà bien plus de force mentale que des femmes de quarante. On craint pourtant pour elle, qui ne cesse de se rebeller. On craint mais cela ne l'empêche pas de gravir les échelons, un peu par surprise d'ailleurs : pas une seule fois elle ne pense mériter la place qu'on lui attribue. Sautant par dessus les embûches, on croirait presque que son destin était écrit ainsi... Nous qui rigolions doucement aux paroles d'Euphémia David. J'ai vraiment été... impressionnée par sa justesse d'esprit, sa capacité à faire face quand bien même la vie ne l'épargne pas. C'est vraiment une femme d'exception.
Les autres personnages sont bien entendu en retrait mais... Je n'ai pas pu m'empêcher d'apprécier Sélim. le beau prince Turc, dont notre héroïne tombera amoureuse, et sera aimée en retour. Son esprit novateur, sa capacité d'écoute et, bien sûr, son amour si tendre pour une femme qui n'est pas de sa patrie (et qui le pousse à briser des codes établis depuis des siècles) me l'ont rendu extrêmement attachant.
La nuit du Sérail m'a plongée dans un univers qui m'était totalement inconnu, m'apprenant énormément de choses : je ne connaissais rien du Sérail ni des coutumes ancestrales du peuple Turc, et j'ai vraiment été ravie de découvrir tout cela à travers les yeux d'Aimée, étrangère elle aussi : certaines pratiques nous choquent, d'autres nous révoltent, certaines nous attendrissent... Mais, le plus dérangeant dans tout cela... C'est bien l'attitude des français. Un bref aperçu de la Terreur, les trahisons à répétitions de Napoléon... On devrait apprendre certaines choses de notre passé.
Il m'a fallu un temps d'adaptation pour bien comprendre la logique du Sérail mais, dès le départ, j'ai été fascinée par les jeux de pouvoirs qui s'y tramaient. On a bien du mal à croire qu'une petite française va s'y retrouver là-dedans, et pourtant.
Ce roman est criant de vérité, extrêmement bien écrit, en un mot : brillant. Je n'ai absolument rien à lui reprocher, j'aurais voulu en lire encore et encore, suivre de nouveau Aimée dans ses différentes aventures, la voir se tirer de tel ou tel mauvais pas. Ce furent 530 pages fascinantes, qui me laisseront sans aucun doute un souvenir impérissable.

En bref, un réel coup de coeur pour ce roman historique magnifique. Une plume émouvante et sensible, une héroïne attachante et charismatique, un monde au charme exotique, le tout auréolé de complots et de trahisons, font de la nuit du Sérail mon second coup de coeur de l'année.
Lien : http://bouchondesbois.blogsp..
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Joli roman d'amour sur une trame historique teintée d'exotisme. Nous voici transportés dans le faste des palais orientaux dans un univers aussi sensuel que violent.
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Le roman magnifique d'un destin de femme absolument hors du commun. J'ai lu ce livre il y a très longtemps mais cette histoire est restée gravée dans ma mémoire.
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Aimée Dubuc de Riverie, la cousine de Joséphine de Beauharnais, a disparu en mer quelques temps avant la Révolution Française. Une légende raconte qu'elle a été enlevée par des pirates et offerte au sultan de Constantinople. Elle serait devenue Nakshidil, mère adoptive du sultan Mahmoud II. Michel de Grèce imagine les mémoires d'Aimée/ Nakshidil. Bien que coupée du monde dans le harem, elle est témoin de nombreux bouleversements politiques : complots, guerres, relations avec Napoléon ou la Russie... J'ai mieux aimé ce roman que d'autres du même auteur, même si on y retrouve comme souvent une femme narratrice faussement fragile et des faits historiques à la fois détaillés et romancés.
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Pourquoi ce titre "la nuit du Sérail" alors que l'histoire n'a rien à voir avec ce qui peut se passer la nuit, dans le sérail où le harem se tenait à disposition du Sultan ? Ceci d'autant plus que j'ai ce livre dans l'édition FRANCE LOISIRS, et la photo de couverture nous montre une femme nue avec seulement la tête couverte, dans une position des plus érotiques, tout à fait en accord avec le mot "nuit" pour nous laisser croire à un tout autre contenu de l'oeuvre. Alors que l'histoire n'a rien d'un roman érotique, c'est le fruit d'un énorme travail de documentation de la part de Michel DE GRECE, lui permettant de nous offrir un récit très détaillé, qu'il s'agisse des lieux ou des coutumes, avec, je pense, bien peu de place laissée à son imagination !
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Voilà un roman historique que j'ai littérallement a-dor-é (et dévoré)
Tous les ingrédients y étaient pour faire chavirer mon coeur: Istamboul, les Sultans et leur harem (rien que le mot sonne exotique à mon oreille), les couleurs et saveurs orientales, les pirates, une héroïne digne de ce nom, drames et passions, j'en passe et des meilleures...
Biographie trés romancée comme Michel de Grèce en a le secret, La nuit du Sérail (rien que le titre a tout pour plaire) est un livre qui m'a marqué et qui m'a donné envie de me rendre à Istambul, justement pour visiter ce fameux Palais de Topkapi (que j'ai adoré au passage) pour me promener dans ses jardins, ressentir l'ambiance du harem, admirer la vue sur le Bosphore et ses couchers de soleil qui vous ravissent le coeur.
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magnifique épopée, plongée dans un monde révolu et un beau portrait de femme
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