Roman écrit en 1987 et l'on pourrait croire, si l'on ne connaissait pas
Julien Green, que c'est un livre écrit au XIXe siècle.
Grande saga romanesque (1er d'une trilogie) qui se passe vers 1850, en Géorgie et Virginie, deux États du
Sud des États-Unis avec un arrière-plan politique (l'esclavagisme admis dans les États du
sud et critiqué dans les États du nord). le roman est centré sur le personnage d'Élizabeth Escridge, jeune fille de 16 ans fuyant l'Angleterre (son père est mort , sa famille est ruinée et se retrouve dans la demeure
sudiste de William Hargrove, un membre de la famille du défunt). Elysabeth doit s'habituer à cette nouvelle vie qui s'écoule lentement, rythmée par les repas et les siestes. C'est aussi l'apprentissage amoureux : les premiers émois d'Elysabeth : duel entre 2 hommes, coup de foudre pour Jonathan (hélas marié), séduite par Daniel et conquise par Ned, le fils d'oncle Charlie.
Si vous aimez les grandes actions, fuyez ! Vous êtes en immersion dans le monde intérieur d'Elysabeth, très pieuse, qui subit les affres des émois amoureux, qui ignore tout de l'amour, ses rêveries, ses sentiments contradictoires bref l'intériorité d'une jeune fille prude et timorée mais qui sait avoir parfois des étincelles d'audace . Vous découvrirez également cette grande famille
sudiste car le narrateur est omniscient.
La belle écriture de
Julien Green, cette ambiance 19e m'ont fait tenir et apprécier quand même ce livre. A de nombreuses reprises, j'ai failli tout arrêter... ce rythme si lent mais pas si désagréable toutefois. le classicisme de ce roman m'a quelque peu conquise et j'ai été jusqu'au bout de ce 1er tome sans regrets. La littérature, ce n'est pas que des histoires haletantes, à suspense où tout s'enchaîne. La littérature c'est aussi une plongée lente et progressive dans un autre univers que le nôtre.