Contre qui je suis en guerre? Contre mon cancer? Et mon cancer, c'est qui? C'est moi. Les tumeurs sont faites de moi. Elles sont faites de moi comme mon cerveau, mon coeur sont faits de moi. C'est une guerre civile dont le vainqueur est déjà désigné.
Un jour viendra où il ne restera plus aucun être humain pour se rappeler l'existence des hommes.
- Monsieur, il est interdit de fumer dans cet avion. Comme dans tous les autres, d'ailleurs.
- Je ne fume pas, a-t-il expliqué avec la cigarette qui gigotait au coin de ses lèvres.
- Mais...
- C'est une métaphore, ai-je précisé. Il met le truc qui tue dans sa bouche, mais lui refuse le pouvoir de le tuer;
L'hôtesse en est restée sans voix.
- Cette métaphore est interdite pendant le vol.
- Il n'est pas aussi intelligent que ça, ai-je dit à Julie.
- Hazel a raison. C'est juste que la plupart des mecs canons sont stupides. Par conséquent, je me situe au-delà des espérances.
- Oui, il est avant tout sexy, ai-je déclaré.
- C'en est parfois aveuglant, a-t-il renchéri.
- D'ailleurs, Isaac, un de nos copains, est devenu aveugle à cause de ça.
- Quelle tragédie ! Mais comment puis-je m'empêcher d'être mortellement beau?
- Tu ne peux pas.
- Ah, c'est un fardeau d'avoir un visage sublime.
- Sans parler de ton corps.
- Ne me lancez pas sur le sujet de mon corps parfait. Il faut éviter de me voir nu, Dave. Hazel Grace m'a vu nu et ça lui a coupé le souffle, a-t-il dit avec un petit signe de tête en direction de ma bombonne d'oxygène.
Je suis amoureux de toi et je sais que l'amour n'est qu'un cri dans le vide, que l'oubli est inévitable, que nous sommes tous condamnés, qu'un jour viendra où tout ce qu'on a fait retournera à la poussière, je sais aussi que le soleil avalera la seule terre que nous aurons jamais et je suis amoureux de toi.
L'ostéosarcome vous prend généralement une jambe, histoire de vous tester. Si vous lui plaisez, il prend le reste.
Tu es trop occupée à être toi-même, tu ne réalises pas que tu es exceptionnelle.
— Je ne sors pas avec un garçon et je n'en ai aucune envie d'ailleurs. C'est une idée effroyable et une gigantesque perte de temps et...
— Ma chérie, m'a interrompue ma mère. Qu'est-ce qui ne va pas ?
— J'ai l'impression d'être une grenade, maman. Je suis une grenade dégoupillée et, à un moment donné, je vais exploser. Alors j'aimerais autant limiter le nombre de victimes !
Mon père a penché la tête de côté, comme un chiot qu'on vient de gronder.
— Je suis une grenade, ai-je répété. Je ne veux pas voir de gens. Je veux lire des livres, réfléchir et être avec vous, parce que vous, je ne peux pas faire autrement que de vous faire du mal, vous êtes déjà dedans jusqu'au cou. Alors laissez-moi faire ce que je veux. Je ne fais pas une dépression. Je n'ai pas besoin de sortir. Et je ne peux pas être une ado normale parce que je suis une grenade.
Vu l'inutilité de notre combat, est-ce le bref éclair de sens que procure l'art qui est précieux ?
On meurt au milieu de la vie, au milieu d’une phrase.