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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
2012 : pendant qu'Obama travaille à sa réélection, Jay Gladstone, magnat immobilier newyorkais s'évertue à consolider sa réputation de mécène et de donateur tout en planifiant d'imposants projets de construction pour sa ville et ailleurs sur la planète. Propriétaire en plus d'une équipe de basketball dans la NBA, Jay a plusieurs poulets au four, mais il gère de main de maître. Son prochain rêve, obtenir un poste d'ambassadeur dans une ville d'Europe qui n'est pas en guerre. Un but réalisable pour lui qui fréquente et prend soin de ses relations politiques. Bref, tout va comme il le souhaite jusqu'au jour où une série d'événements bousculent ses idéaux familiaux et professionnels. Qu'aurait-il pu mieux contrôler, quels gestes ou paroles auraient-ils pu éviter? « Jay avait retenu une douloureuse leçon qui l'avait accompagné toute sa vie : même si vous croyez être au zénith de votre pouvoir, de vos capacités et de votre influence, un seul faux pas et c'est la chute. »
Seth Greenland en fait tout le propos de son récit, jetant à bas tous les dominos, tenant ainsi sa galerie de personnages sur la corde raide jusqu'à la toute fin. Tout un cinéma que ce roman et sur plus de 600 pages d'une écriture concise et implacable, une seule envie, en connaître l'issue qui ne déçoit pas.
Ce n'est pas LE grand roman américain mais il mérite amplement quatre étoiles.
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Une histoire de sommets à gravir puis de chute(s). La descente aux enfers lente et implacable d'un magnat new-yorkais. le thriller est efficace, s'installe et se construit puis déroule une mécanique précise et toutefois surprenante. L'analyse sociale en toile de fond, quoique parfois peinte à gros traits, est solide et délivre son message.

Ce roman a beaucoup été comparé au « Bûcher des vanités » de Tom Wolfe. L'intrigue repose effectivement sur des ressorts similaires et on pourrait voir dans cette écriture longue et minutieuse une volonté d'inscription dans l'héritage du nouveau journalisme. Je n'y ai pourtant pas retrouvé le maître... Davantage la précision factuelle d'un Grisham sur la mécanique narrative d'un Connelly.

Il n'empêche : il est efficace et offre un très bon moment de lecture !
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*Livre lu dans le cadre de l'opération "Explorateurs de la rentrée littéraire" organisée par le site Lecteurs.com*

Au début de la lecture de ce roman (qui compte 667 pages quand même), j'étais plutôt sceptique. En cause, le rythme très (très) lent de ce roman choral. Pourtant, les thèmes abordés me paraissaient intéressants et bien exploités, les personnages bien amenés, mais voilà, l'auteur prenait un peu trop son temps à mon goût. Je ne savais pas vraiment ou il voulait m'emmener, en tout cas il ne le faisait pas en Ferrari mais plutôt en calèche et à grand renfort de descriptions plutôt longuettes.

Figurez-vous qu'à la fin, j'ai revu mon jugement et dans le bon sens évidemment. La raison : deux, trois retournements de situation extrêmement bien placés qui viennent relancer complètement l'histoire et qui donnent tout son sens au titre de ce roman. Il existe également une autre raison, la maîtrise parfaite dont fait montre l'auteur tant dans la forme que dans le fond.

Comme j'ai pu déjà le dire, il s'agit d'un roman choral, on va donc suivre ici plusieurs protagonistes, on retrouve par exemple un homme d'affaire ainsi que plusieurs membres de sa famille, une procureure, un policier, une star du basketball… Tout ce petit monde est bien sûr plus ou moins lié initialement et va interagir au gré des évènements décrits par ce roman.

L'auteur aborde plusieurs thèmes dans son histoire qui rentrent fortement en résonance avec l'actualité. le premier étant la haine raciale mais on retrouve aussi l'homosexualité, la religion, la lutte des classes ou encore les basses manoeuvres politiques de certains individus pour servir leur carrière.

En fait, en dehors des quelques longueurs, ce roman est incroyablement bien construit et surtout j'ai trouvé qu'il n'y avait finalement pas vraiment de parti pris. Dans ce roman, tout n'est pas complètement noir ou blanc, c'est très appréciable, c'est un vrai reflet de notre société actuelle et l'auteur ne tombe pas dans des travers grossiers comme l'on peut le voir trop souvent. Donc on oublie les caricatures, on vit avec ces hommes et femmes, quasiment en temps réel compte-tenu du rythme lent déjà évoqué précédemment, on assiste aux chutes, aux trajectoires ascendantes, on s'indigne et on espère au gré des actes de chacun et puis on s'interroge sur ceux-ci et sur la nature humaine.

Et ça marche, c'est une lecture agréable, qui nous happe petit à petit, insidieusement presque avec son faux rythme, et puis arrive le stade où l'on ne peut plus lâcher ce livre et on sait alors que l'auteur a réussi son pari. Mon mot de conclusion serait donc : accrochez-vous, ce livre mérite un peu de pugnacité mais je trouve qu'il en vaut la peine. Un très bon roman choral qui touchera tout le monde avec les thèmes universels abordés et qui vous laissera un petit goût d'injustice en bouche.
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Je ne suis pas fan des livres très épais, où j'ai l'impression que l'auteur nous balade au gré de longues descriptions ou digressions pas forcément utiles. J'ai parfois eu ce sentiment en lisant Mécanique de la chute, mais ce rythme assez lent participe finalement à camper le décor, à créer cette atmosphère pesante et à décortiquer cette mécanique infernale menant à la chute ! le rythme s'accélère d'ailleurs régulièrement pour finir en apothéose et nous amener à dévorer la dernière partie...
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C'est évidemment le nouveau « Bûcher des vanités » avec cette descente aux enfers d'un milliardaire de l'immobilier. Contrairement à son collègue Trump, le héros Jay Gladstone est un progressiste, un membre de cette aristocratie des affaires qui vote démocrate et fait tous les efforts possibles pour respecter les lois du politiquement correct. Mais cela ne suffira pas, un accident aussi ridicule qu'involontaire va déclencher la machine à broyer.

D'abord l'histoire est prenante, rythmée, cinématographique (l'auteur n'est pas scénariste pour rien) et d'un humour très noir. Ensuite c'est une caricature de cette société américaine où la liberté de parole est garantie mais impossible à pratiquer avec des extrémistes prompts à dénoncer les mauvaises pensées.

Ce qui est frappant ce sont les certitudes des personnages, chacun est sûr d'avoir raison, d'être dans son bon droit et s'enferme dans une caricature de lui-même. C'est la force de ce livre de montrer comment une société se divise en groupes de pression ou d'intérêt et peut s'acharner sur un bouc émissaire qui permet à chaque faction de déverser sa haine et de se conforter dans ses idées.
On peut reprocher à S.Greenland une fin un peu expédiée et surtout de s'arrêter avant le procès qui aurait pu être un sommet de perversité, mais le roman est passionnant et aussi inquiétant par son aspect prémonitoire pour la société française qui est engagée dans les mêmes dérives.
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Jay Gladstone, juif à la cinquantaine bien avancée, est un modèle de réussite sociale qui a su faire prospérer l'empire immobilier construit par son père, descendant d'un émigré russe.
Malgré son argent et un orgueil démesuré, Jay est un type plutôt bien, soutien d'Obama, sensible à la condition des Afro-Américains auxquels il distribue de l'argent via sa fondation. Il a également la fibre écolo. Pondéré, jamais un mot plus haut que l'autre, il est l'incarnation de la maîtrise de soi, du politiquement correct et arbore bien évidemment tous les signes extérieurs de la richesse : une magnifique propriété, une seconde épouse ravissante, intelligente et beaucoup plus jeune que lui et, son péché mignon, une équipe de basket.
Quelques gros grains de sable vont venir fragiliser cet équilibre. Son associé et cousin détourne l'argent de l'entreprise, sa fille, en rébellion contre son père, couche avec une Noire adepte du postcolonialisme, son joueur star fait des caprices, son épouse veut un enfant (ce qui n'était pas prévu dans le contrat de mariage !), une procureure ambitieuse et cynique fait du zèle... Bref, rien ne va plus au royaume de Jay Gladstone. Et la descente aux enfers est inéluctable. Celui qui a été encensé, le plus souvent par intérêt, est désormais traîné dans la boue.
Mené tambour battant, « Mécanique de la chute » souligne les travers de la société américaine : culte de l'argent, collusion entre les politiques et les patrons, racisme, bien-pensance, hypercommunication et, surtout, accentuation des communautarismes, victimisation des minorités qui revendiquent le monopole de la souffrance, réseaux sociaux qui recherchent des boucs émissaires responsables de tous leurs maux...
Alors que le cartésien Jay tente de rester droit dans ses bottes, le monde autour de lui sombre dans l'irrationnel et l'émotion. Chacun prétend détenir sa vérité en détruisant toute possibilité de dialogue avec celui qui n'est pas d'accord. C'est à la fois drôle et effrayant pour l'avenir.

Lien : http://papivore.net/divers/c..
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J'ai beaucoup apprécié ce livre. Il narre le destin de Jay Gladstone, un homme immensément riche dont la vie basculera soudainement en une soirée. Difficile de ne pas en dire davantage pour ne pas ruiner l'intrigue. On peut juste dire que le récit est profondément américain et qu'il se déroule en 2012, année d'élection de Barack Obama.

Ce livre est empli de traits d'humour et de réflexion qui ne sont pas politiquement correctes, bien au contraire ! Les différentes communautés en prennent pour leur grade, et j'ai trouvé ça très rafraîchissant. Il faut bien sûr être sensible à l'humour corrosif et "poil à gratter".

J'ai enlevé une étoile pour le dernier quart du livre qui s'étire un peu en longueur selon moi. À part ça, je recommande !
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Petit a. : présentation d'une certaine élite américaine version papier glacé…
…que l'on voit évoluer de demeures obscènement fastueuses en diners mondains -où l'on aura à l'occasion la chance de croiser Barack Obama- en passant par les tribunes des terrains de basket où ladite élite encourage ses joueurs (car posséder une équipe de sport professionnelle est un privilège réservé aux fabuleusement riches).

Le représentant en est ici Jay Gladstone, quinquagénaire svelte et séduisant aux dents irréprochablement blanches, homme sérieux et courtois dont l'assurance naturelle confirme qu'il est né pour assumer ses responsabilités. Il est pourtant le fils de juifs d'origine paysanne nés dans le Bronx, qui se sont hissés au sommet à la force du poignet et de judicieuses spéculations, bâtissant l'un des plus puissants empires immobiliers du pays. Jay est donc à l'aise dans ses baskets (si vous voulez bien excuser ce piteux mais trop tentant jeu de mots), et il a le vent en poupe, poussé par des projets qui lui permettront de laisser sa propre empreinte dans l'affaire familiale. Il forme avec Nicole, sa deuxième et plus jeune épouse, très belle femme à la fois intelligente et enjouée -mais un peu portée sur l'alcool- un couple très en vue et fort envié.

La concrétisation du rêve américain, en somme.

On pourrait en dire autant de D'Angelo Maxwell, star du basket, en l'occurrence joueur phare de l'équipe de Jay. Lui s'est fait tout seul, menant un combat permanent pour échapper à la pauvreté et surmonter la discrimination raciale. Il mène dorénavant et avec ostentation une vie d'opulence matérielle, dont profitent quelques proches qu'il emploie autant qu'il les entretient. Mais à trente-deux ans il a entamé, bien que refusant de l'admettre, la phase descendante de sa carrière.

Petit b. : les prémisses de la chute.
Ce sont d'abord des fissures à peine perceptibles, a priori rien de plus alarmant que les soucis habituels, qui s'insinuent dans le bel édifice qu'est la vie de Jay. Nicole, à l'encontre du fondement de leur contrat de mariage, a des envies de maternité qu'il est hors de question de satisfaire ; il n'a plus l'âge, et doit déjà subir la rancoeur méprisante que semble lui porter sa fille Aviva -née d'un premier mariage- depuis qu'elle fréquente des étudiants gauchistes qui lui donnent des complexes d'enfant de riche. Et voilà que s'ajoute à ces contrariétés de probants soupçons sur le fait que son cousin Franklin, co-directeur du groupe Gladstone, pratiquerait le détournement de fonds.

Petit c. : la chute.
Un moment de colère et de perte de lucidité, et la vie de Jay bascule soudain du côté obscur, au coeur d'un drame aux relents racistes le plaçant sous le feu des projecteurs et dans le collimateur de la justice. Devenu indésirable, conspué, il subit la versatilité d'une opinion publique aussi prompte à vous hisser au sommet qu'à vous détruire, et voit peu à peu tous les pans de la construction qu'il pensait inébranlable s'écrouler.

Jay se retrouve pris entre un contexte sensible (les récents assassinats suspects de noirs par des policiers blancs) et les ambitions d'une procureure aux dents longues qui briguant un poste de gouverneur, compte bien se servir de cette affaire pour se concilier à la fois la communauté noire et les représentants des forces de l'ordre. Ses pairs eux-mêmes le rejettent au nom d'un politiquement correct qu'ils défendent non tant par principe que parce qu'il est garant de leur propre situation.

Le petit a. a bien failli me faire jeter l'éponge. Que voulez-vous ? Les parangons de bien-pensance et de réussite, ça m'ennuie. Surtout en littérature. Et tout ce qui a pour seul mérite d'être "le plus gros" -grosses maisons, grosses voitures, gros comptes en banque- m'indiffère ou m'agace, selon l'humeur (sans doute un héritage inconscient des valeurs communistes de mon cher papa…).

Mais il y a la chute. Voir trébucher l'inébranlable… voilà qui commençait à devenir plus intéressant.

Et l'auteur la traite de manière vraiment intéressante, cette chute, en tirant prétexte pour analyser la complexité de ses rouages, aussi bien d'un point de vue individuel que sociétal. de manière factuelle, démontrant par le truchement de situations plutôt qu'en s'appuyant sur la rhétorique, il démontre ainsi les contradictions et l'hypocrisie qui président à ces combats judiciaires censés assurer l'équité - faute d'une réelle égalité- entre les citoyens, notamment quand on s'attaque à des sujets aussi sensibles que le racisme, propres à susciter une surenchère d ‘émotions qui finit par nuire à une défense objective et constructive de la cause.

Bien qu'en effet coupable, mais finalement pas de ce dont on l'accuse, Jay devient victime d'une cabale qui cristallise les intérêts des uns et la lâcheté des autres, ainsi que de la violence de ceux qui brimés par une ségrégation structurelle, l'utilisent comme un bouc-émissaire.

Un bouc-émissaire qui suscite autant d'agacement que de pitié. Pitié parce que les foudres qui se déchainent contre lui sont souvent motivées par la mauvaise foi ou des raisons spécieuses, et agacement face à sa certitude de sa propre probité, et à cette respectabilité élitiste qui l'aveugle sur l'iniquité du monde, dont il se console assez facilement en finançant entre deux projets lucratifs quelque entreprise pseudo humanitaire. La culpabilité qui parfois le ronge semble autant motivée par la crainte de perdre ce qu'il a que par sa conscience, même si l'effleure à certains moments une certaine forme de terreur à l'idée de découvrir qu'il n'est peut-être pas l'homme si honorable et tolérant qu'il pensait être.

Un roman riche et finalement bien plus subtil qu'il n'y paraît de prime abord.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Dangers et coïncidences fatales au pays de la vie matérielle suprême. Hilarant et glaçant.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2020/04/03/note-de-lecture-mecanique-de-la-chute-seth-greenland/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Jay Gladstone, New-York à la tête d'un empire financier, semble à l'abri de des aléas de la vie. Mais sa famille lui mène la vie dure. Sa fille lui témoigne au mieux indifférence, au pire mépris et semble perpétuellement en colère contre lui. le désir de maternité de Nicole sa seconde épouse l'oppresse. Son cousin Franklin détourne visiblement de l'argent de la société qu'ils gèrent ensemble. de plus Jay doit composer avec les caprices du joueur vedette de l'équipe de basket qu'il possède. Mais les choses vont encore empirer. On est en 2012 et les tensions raciales restent vives. Lorsque Jay se retrouve accusé d'un crime à connotation raciale, la mécanique de la chute se met en marche, alimentée par l'arrivisme d'une procureure rêvant d'un destin politique et par le piratage de données personnelles. Un roman haletant, ponctué de critiques du politiquement correct, parsemé de dérision, qui pointe les dérives de notre époque.
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