Tout au long de notre vie, on juge ce qui nous arrive, on se réjouit, on se lamente. Pourtant, on ne saura qu’au dernier moment s’il y avait lieu de se réjouir ou de se lamenter. Rien n’est figé, tout évolue.
Les parents sont des funambules. On marche sur un fil tendu entre le trop et le pas assez, un colis fragile entre les mains.
Il faut être attentif, mais ne pas laisser croire à notre enfant qu'il est le centre du monde; il faut lui faire plaisir sans qu'il devienne blasé; il faut équilibrer son alimentation sans le priver; il faut lui donner confiance, mais qu'il reste humble; il faut lui apprendre à être gentil, mais à ne pas se laisser faire; il faut lui expliquer les choses, mais pas se justifier; il faut qu'il se dépense et qu'il se repose; il faut qu'il apprenne à aimer les animaux, mais à s'en méfier; il faut jouer avec lui et le laisser s'ennuyer; il faut lui apprendre l'autonomie tout en étant présent; il faut être tolérant mais pas laxiste; il faut être ferme mais pas rude; il faut lui demander son avis, mais pas le laisser décider de tout; il faut lui dire la vérité sans atteindre son innocence; il faut l'aimer sans l'étouffer; il faut le protéger, mais pas l'enfermer; il faut lui tenir la main tout en le laissant s'éloigner.
Avant, quand les gens disaient que j’étais différente, j’aimais pas trop, j’avais l’impression d’être dans un jeu « trouvez l’intrus ». Mais finalement, je veux toujours restée différente. Je ne veux jamais devenir comme les autres. C’est bête d’être les autres alors qu’on est soi.
Je suis attentive aux jolies petites choses que l’on croise souvent sans les voir.
Mes joies sont décuplées. Un rayon de soleil, une odeur de lilas, les illuminations de noël font monter en moi des bouffées de bonheur.
Les parents sont des funambules. On marche sur un fil tendu entre le trop et le pas assez, un colis fragile entre les mains.
On m'avait prévenue que le temps filait, je n'imaginais pas à quel point.
J’ai annoncé à ma mère que, plus tard, je veux travailler avec les baleines. Elle a rigolé. Je ne sais pas à quel âge on perd nos rêves, mais j’espère ne jamais y arriver.
[ journal de Lily , 12 ans ]
Je lui ai fait promettre sur Grand Corps Malade de ne rien dire, elle a promis, mais elle est venue choper les jumelles à la sortie du collège, pauvre Grand Corps Malade.
Ps : tu sais comment on dit McDonald's en norvégien ? McDonald's ! C'est fou, non ?
[ journal de Lily , 12 ans ]
Aujourd'hui, c'était la grève au collège, les profs étaient partis faire un défilé de mode dans la rue et, comme Chloé était au lycée, ma mère voulait que j'aille chez papy, mais passer la journée avec des gens de soixante ans, merci bien, je ne suis pas antiquaire.