"On frappe à la porte, il ouvre, prêt à râler.
Je n'oublierai jamais son rire, à l'instant où il découvre ses deux grandes filles, corbeilles sur la tête, draps autour du cou, armées de cintres et de stylos, prête à en découdre contre les monstres paternels." p366
" Je lui caresse le dos en passant à sa hauteur, il tente un sourire, mais son visage mériterait une place dans le Petit Larousse, à côté du mot « constipation ». " p25
J'admire les personnes qui arrivent à lâcher prise, à se moquer de ce qu'en penseront les autres, à ne pas chercher à tout prévoir, anticiper, cadrer, régler, organiser. J’aimerais dire « je m'en fous » en le pensant vraiment. Mais je suis ainsi faite.
Tu lui dis de ne pas avoir peur de la différence, et tu fais tout pour qu'il soit comme les autres. Tu le reprends chaque fois qu'il fait une faute dans une phrase. Lâche-lui la grappe, laisse-le ne pas être comme les autres. C'est tellement chiant, d'être comme les autres. C'est quoi comme gâteau?
Je ne sais pas pourquoi je suis venue.
Je n'ai pas envie de parler, or ça s'appelle un groupe de parole, il y avait un indice dans le nom.
Même au creux des moments les plus sombres, il arrive qu'on rencontre un instant suspendu de bonheur.
Puisque mon père n'habite plus tout à fait dans ce monde, je vais passer une tête dans le sien.
Ma sœur le sait : ma peur à moi, c’est la mort. La mienne, et encore plus celle des autres. Il m’arrive d’être exagérément bouleversée par le décès de quelqu’un que je ne connaissais que de loin. Lorsqu’il s’agit de proches, mon cerveau dysfonctionnement. Je reste bloquée dans la phase de déni, incapable d’admettre que le monde continue de tourner alors qu’il y manque une personne. Je vis dans la terreur de perdre les gens que j’aime, plus exactement de continuer à vivre sans eux. Même quand les gens en question est le plus grand emmerdeur que la terre ait porté.
Le fait qu'on soit au mois de décembre et que le thermomètre grelotte n'a pas suffi à les freiner. Certains arrêtent de fumer, moi j'ai arrêter de comprendre mon père.
La tendresse, c'est comme la culotte, on ne la montre pas en public.