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Citations sur La Petite Robe de Paul (21)

Tout relevait de l'impalpable : regards échangés, sourires, main posée sur bras en témoignage de tendresse, mais rien qui ne puisse précisement se dire, encore moins s'écrire. Il n'avait encore jamais songé à quel point l'opacité de Moritz lui interdisait tout recours à la parole.
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Paul prit conscience de l'insurmontable difficulté pour lui de mettre en mots ses sentiments. Tout relevait de l'impalpable : regards échangés, sourires, main posée sur un bras en témoignage de tendresse, mais rien qui puisse précisément se dire, encore moins s'écrire. Il n'avait encore jamais songé à quel point l'opacité [de son père] lui interdisait tout recours à la parole. Pourtant, ce dernier était loin d'être inconsistant, il était une figure centrale de son histoire, un personnage emblématique, aurait-il pu dire. (p. 85-86)
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Irène éprouvait pourtant une haine solide du mensonge, une aversion qui l'avait tenue à l'écart de toute affabulation, jusqu'à aujourd'hui. (p. 76)
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Levant les yeux il aperçut la petite robe. Une seule robe, accrochée à un cintre au centre de la vitrine sur un fond de papier vert d'eau. Une robe d'enfant, parfaitement blanche, taillée comme une chasuble, avec trois roses à l'empiècement, semblables à celles qui émergeaient des pots. Trois boutons délicats qui donnaient naissance à des plis plats poursuivant leur chemin jusqu'à l'ourlet du bas. Le tissu avait la légèreté et la transparence d'un voile de lin, il en respirait la fraîcheur.
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C'est à ce moment qu'elle s'était réveillée, les yeux grands ouverts dans l'obscurité.
Paul était collé à elle, couché en chien de fusil, épousant étroitement son dos et l'arrière de ses cuisses. Elle eut le sentiment d'être encombrée d'un corps qui pesait sur le sien, soufflant dans ses cheveux une haleine chargée de sommeil. Elle dut se contenir pour ne pas le repousser brutalement hors du lit. Edith lui avait parlé de certains malades atteints d'une hémiplégie à la suite d'une hémorragie cérébrale qui les premiers mois éprouvaient cette terrible sensation : rendus inconscients d'une moitié d'eux-mêmes par l'accident vasculaire ils demandaient avec insistance au personnel de l'hôpital de les débarrasser de cet intrus couché à leurs côtés qui leur imposait sa présence inerte.
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p.61
quand les femmes sont à l'écoute de leurs seuls sentiments, fidèles en cela à la notion médiévale d'amour courtois, où le tendre discours vient supplanter l'acte même.
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Paul fut troublé, saisi par le sentiment de n’avoir jamais rien vu de plus joli que ce vêtement de fillette, flottant entre ciel et terre. Il resta un long moment planté sur le trottoir, son sandwich à la main, et sa promenade de ce jour-là ne le mena pas plus loin.
p 12
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Quoique songeur et muet, Paul avançait, de ce pas tranquille dont il était coutumier. Cet homme dont elle partageait l'intimité pouvait-il à ce point cliver son esprit entre deux existences et marcher ainsi à ses côtés (...) sans la prendre tout à coup par les épaules ou s'effondrer en larmes pour lui avouer sa trahison ? (p. 70)
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Mais sous l'enveloppe Chiffon était bien à sa place, déposée sur ses anciens cahiers d'écolière. Tellement moins jolie que dans son souvenir, tellement moins vivante aussi, comme si l'exil prolongé dans le débarras l'avait fanée, privée de la chaleur des bras qui l'avaient bercée et vidée des rêves de l'enfant dont elle avait partagé l'intimité.
Mais dès qu'elle la saisit, Irène en retrouva aussitôt sous ses doigts la consistance familière et balbutiant des mots sans suite elle la serra contre son coeur.
Dans ce moment précis elle se reconnut, c'était bien elle la petite fille de la photographie: elle était et elle serait à jamais cette petite fille morte le jour où ses parents l'avaient abandonnée pour un voyage sans retour.
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Irène prit alors conscience de la réalité de sa relation à sa belle-mère, tissée comme ses broderies de petites choses de tous les jours, charmantes et poétiques, sans autre épaisseur que celle du canevas auquel se limitaient leurs échanges.
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