Ensemble, on aboie en silence

J'ai eu très envie de lire ce livre en regardant un documentaire sur la schizophrénie et en écoutant Gringe témoigner sur le sujet.
Le récit contient des passages de vie intimes, puissants, éprouvants.
Mais tout est confus, jeté comme au hasard et cela m'a perdue.

Un avis tardif, qui me permet d'avoir plus de recul sur ma lecture... Je retiens la force d'un amour fraternel et des liens familiaux, les coulisses d'une maladie encore trop souvent tabou dans notre société. Cependant, la construction du récit et la plume n'ont pas réussi à me convaincre. L'ensemble est brouillon, à l'image de l'errance de l'auteur, jusqu'à en oublier l'essence même du roman.

Décousu. Ça peut être bien, un récit décousu, surtout quand il rend compte de la schizophrénie. Ça peut aussi être un frein à la lecture. Vierge de tout contact avec Gringe (qui apparemment est connu) et cette maladie psychotique, j'ai ouvert ce livre en m'attendant à en apprendre sur les symptômes et les répercussions sur la vie de tous les jours. J'ai apprécié "vivre de l'intérieur" (même si les mots ne reflètent qu'une partie du réel) la maladie, ne pas tomber sur une imagerie de patient apathique ou de tueur en série en gestation. J'ai aimé lire la dérive, la lutte avec soi-même et les autres, les chutes et les moments de répit. Dommage que le tout s'égare, se noie dans le récit du quotidien d'un rappeur qui ne sait pas quoi faire de son succès. Ce ne sont pas tant les pièces d'un puzzle reconstitué que deux frères nous offrent, mais des flashes de souvenir, parfois si flous qu'on ne sait plus lequel des deux s'exprime. Ni un documentaire détaillé, ni une autobiographie en règle. Décousu, donc.
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Un récit très touchant et très personnel de Gringe. Il raconte la shizophrénie de son frère, les premiers symptomes, le diagnostic, les internements, la dureté des traitements, sa culpabilité, son propre parcours.
Intéressant, car ces maladies psychiatriques sont encore méconnues et incomprises, et bien sur, extremement touchant.

Je connais Gringe (Guillaume Tranchant) pour être l'acolyte d'Orelsan, pour l'avoir vu dans "Bloqués" ou "Comment c'est loin" ... j'aime sa voix et ses textes. Alors forcément, Gringe auteur, ça m'intéresse. Ecrire un livre et écrire des textes de chansons, ce n'est pas tout à fait pareil. Il s'agit ici d'une autobiographie, accès sur son petit frère et sa schizophrénie. Il existe encore assez peu à mon goût de livres ou de témoignages parlant de cette maladie. de la vie des personnes atteintes et de leurs proches.
Il y a beaucoup de passages d'une grande émotion où tout l'amour fraternel se déploie. Il y a la colère et l'incompréhension. Et puis la culpabilité aussi. Il y a tout cela dans les mots de Gringe, parsemé de la poésie de Thibault.
J'aurai toutefois voulu qu'il aille plus loin encore. On devine plus qu'on ne ressent la difficulté, la douleur, l'impuissance et la culpabilité de ce grand frère face à la maladie de son petit frère. Alors pudeur ou manque de profondeur, je ne sais pas...n'empêche, c'est bien écrit et touchant.

C'est par la chanson et une interview de Gringe que je suis venue au livre.
Comme la chanson, je l'ai trouvé très touchant. Il permet de mieux comprendre l'histoire des deux frères Tranchant: Gringe et son frère Thibaud, schizophrène.
Il y a une relation très forte entre eux. Ils semblent se comprendre sans avoir besoin de se parler.
Le livre alterne les chapitres rédigés par l'un et l'autre. Parfois, on se perd un peu. Mais cela garde un charme brut.

Lecture mitigée : je suis partagée. pourtant, c'est une lecture vers laquelle je suis allée les yeux fermés comptant sur l'originalité du personnage Gringe.
A la fois, le sujet est intéressant sur la schizophrénie de Thibaut, le frère de Guillaume Tranchant, plus connu sous le surnom de rappeur Gringe qui officie avec Orelsan et c'est une petite biographie familiale particulière.
Cependant, certains passages me sont restés assez obscurs, sans doute des situations vécues très personnelles auxquelles je n'ai pas été très sensible. Tandis que d'autres parties sont très claires et parfois intenses dans l'écriture.
« A quoi bon s'unir proche de la reliure si ces pages partagées ne retiennent pas l'inspiration qui fait de nous des frères aimants. »
J'ai ressenti de l'amour entre les 2 frères, l'envie de se faire pardonner de Gringe ou, en tout cas, de rendre hommage à Thibaut dont on le sent très proche, quand Gringe connaît la célébrité et qu'à l'inverse son frère s'enfonce dans la maladie.
sinon je suis passée un peu à côté de ce récit. J'en attendais certainement plus. En tout cas, il se lit très vite, peut-être trop, un manque de consistance ?
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Une ode entre frères, la découverte de la maladie mentale de l'un, les difficultés au quotidien, que cela entraîne pour le malade et la famille. La culpabilité qui s'ensuit et ses conséquences.
C'est un récit doux, empreint d'amour fraternel, qui se lit facilement.

J'aime les vilains, les méchants et les bad boys. Ceux qui m'ont prise dans leurs bras et qui m'ont tej' comme une chaussette, ceux qui regardent en coin la pseudo-détenante de l'autorité culturelle que je suis devenue, ceux qui me regardent bien en face pour me cracher à la gueule mes quatre vérités.

Ceux qui, dans leur jean trop grand, sont en constante révolution, rebelles-nés prêts à en découdre à la moindre incartade, ceux qu'en ont rien à battre, qui font comme ils veulent mais qui essuient sans moufter la baffe dans la gueule que leur mère leur assène en rentrant à la maison. Je décompte toujours avec un mélange d'amertume et d'angoisse, le temps qu'il leur faudra pour se ranger ou pour que l'étincelle dans leur fibre profonde ne finisse par s'étioler.

Gringe est de ceux qui ont trouvé dans les mots et la musique la soupape de sécurité qui traite l'urgence de leur situation. Hypersensibilité sourde. Colère viscérale. Pulsion de vie… ou de mort.

Le frère (ou la soeur) c'est la personne qui est capable de faire naître les sentiments les plus opposés dans le même coeur. Tour à tour fusionnelle, encombrante et nécessaire, la fratrie est un mode de fonctionnement minutieux et incompréhensible de l'extérieur. Gringe associe à ses pérégrinations mentales les bribes de ce qu'il a pu saisir de la maladie de son frère schizophrène : le tout est désordonné, déroutant et terriblement touchant, le rappeur semblant parfois se regarder dans un miroir à peine déformant lorsqu'il tente avec détresse, de sonder l'âme de celui qui est sûrement l'être qui le comprend le mieux.

Je remercie infiniment les éditions Harper Collins pour ce service presse qui m'a fait sortir de ma zone de confort en m'obligeant à regarder en face une maladie aux allures fantomatiques trop souvent empêtrée de clichés nauséabonds.
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